J’ai une mentalité de pauvre

13 minutes

Mon professeur de philosophie nous traitait très souvent de « pauvres individus pauvres ». Ça faisait autant rire certains que ça énervait d’autres.

J’étais de ceux qui en riaient

 

En y repensant des années plus tard, je me rends compte que je riais de mes propres malheurs. J’étais effectivement un pauvre individu pauvre. Aussi pauvre d’esprit que financièrement. Il a été, je pense, l’une des seules personnes à mettre les adolescents boutonneux que nous étions face à notre véritable « nous » : de pauvres individus pauvres.

Le titre choquera très certainement quelques lecteurs. « Donc les pauvres le sont à cause de leur mentalité ? » Oui et non. Dans le cadre du Money Series, on se focalisera sur le Oui. Pourquoi ? Parce que la vie n’est pas toujours rose et que les licornes n’existent plus. Et parce qu’ici, c’est moi qui décide.

Pourquoi le Money Series ? 

C’est très simple. À cause d’Instagram. Dans une certaine mesure en tout cas. J’y partage mes lectures, et je lis en ce moment un livre fascinant. Je le lis parce que je souhaite assainir mes finances personnelles. C’est mon focus le plus important de l’année 2019. J’ai présenté ce livre sur Instagram et sa revue a été très demandée. Je me suis rendue compte que je suis nulle en revue de livres. C’est drôle, pour une personne qui a toute une section dédiée aux revues de ses lectures sur son blog. 

Consciente de ma nullité, je me suis dit qu’au lieu de vomir inutilement mes impressions sur ce livre, je ferai publiquement ce que je comptais faire en privé : me servir des connaissances acquises pour évoluer dans la gestion de mes finances personnelles. 

En gros ? Le Money Series est né de ma nullité à rédiger des revues de livres. C’est aussi simple que ça.

Donc… revenons à ce livre. Si vous regardez mes Insta Stories (oui, encore et toujours), alors vous savez que son achat n’était pas prévu. Si vous ne les regardez pas, jetez-y un coup d’œil. Je peux être marrante des fois ! Trêve de digressions (pun intended!), revenons à nos moutons. Le livre que j’avais prévu d’acheter est celui-ci :

Si vous pensez gestion des finances personnelles et que vous ne connaissez pas Robert Toru Kiyosaki, alors tirez vous une balle. Littéralement. N’hésitez pas. Il est le gourou de ce domaine, avec son livre Rich Dad Poor Dad. Je l’ai acheté et il était prévu que je le lise avant celui que je lis en ce moment mais… je ne crois pas en l’existence du hasard. Je ne suis pas tombée sur Manage Your Money Like a Fucking Grown Up par hasard. Non. Il est juste ce qu’il me faut. Après je lirai Rich Dad Poor Dad, puis celui sur la photo.

Les articles de la série ne seront pas publiés après la lecture des livres. Non. Je partagerai les connaissances acquises au fur et à mesure, mais surtout leur mise en pratique. C’est peu de dire que vous saurez tout sur mes finances. Absolument tout. Très franchement ce n’est pas pour vous que je fais cette série. C’est pour traquer mon évolution. Et pour ça je dois faire preuve de transparence. Se mentir à soi-même est la pire des choses.  Vu que la série est basée sur la lecture de livres, elle sera dans la section Ce que je lis.

J’aurais pu faire un article d’introduction puis un autre pour commencer vraiment le tracking, mais c’est une perte de temps et d’énergie donc…

Où en suis-je dans mes finances personnelles ?

J’ai longtemps été de ceux qui pensaient qu’on pouvait vivre sans argent. La passion était au-dessus de tout, qu’elle rapporte de l’argent ou non. Tout ça a bien changé. C’est lorsque je me suis retrouvée plus bas que terre que j’ai compris que dans cette vie il faut être riche. Oui, je l’ai dit, il faut être riche ! A présent tout dépend de ce que j’entends, moi, par richesse. 

Je veux arrêter de travailler pour de l’argent dans 10 ans. C’est-à-dire à 42 ans. Voilà ce que j’appelle être riche. Je veux gagner beaucoup d’argent, mais pas par nécessité. Je veux être payée pour mon expertise, mon parcours, ce que je peux apporter. Je ne veux plus être payée parce que j’ai besoin de l’être. Etre payé parce qu’on a besoin de l’être et se complaire dans cette situation c’est avoir une mentalité de pauvre. Ça choque qui veut être choqué, je m’en tape les cocotiers. Ce n’est que la stricte vérité. J’ai été choquée moi aussi quand je me suis rendue compte que j’avais une mentalité de pauvre. Le premier pas du changement c’est la reconnaissance du problème.

J’ai pris la décision de remettre de l’ordre dans mes finances en fin 2017, et je m’y suis mise au début de l’année 2018. Dire « remettre de l’ordre » c’est être VRAIMENT indulgent. J’ai été en mode YOLO quasiment toute ma vie. L’argent était fait pour être dépensé. A quoi ça servait d’en gagner si on ne pouvait pas se faire plaisir ?

J’ai presque toujours eu un boulot et des side gigs. Donc  j’ai presque toujours eu un revenu constant et de l’argent qui me venait d’autres sources. Des contrats ponctuels, des traductions, des articles pour des médias… Quand j’y repense, j’ai toujours gagné suffisamment d’argent pour vivre décemment et épargner. Sauf que l’épargne était pour moi une vue de l’esprit. Je ne suis pas capable aujourd’hui de vous sortir une chose utile et durable que j’ai achetée entre 2012, quand j’ai commencé à travailler, et 2017, quand j’ai arrêté de travailler pour me consacrer à Elle Citoyenne… qui ne rapportait pas un radis. Mais qui rapportait indirectement de l’argent… dilapidé.

En toute transparence, je n’ai pas gagné de l’argent du site, mais il m’a permis de me créer une expertise qui m’a fait avoir de nombreux contrats qui m’ont rapporté de l’argent. Nous parlerons dans cette série de la manière de se créer une expertise grâce au blogging ou à la création de contenu. Je ne sais pas encore où je vais caser ça, mais nous y arriverons. J’y crois.

Comme vous le savez tous si vous me lisez depuis un moment, en 2018 j’ai décidé de reprendre ma vie en main. Le premier pas à faire était de gagner mon indépendance.  Il me fallait partir du cocon familial et m’assumer. En gros ? Il me fallait de l’argent sur une base constante. Mon compte en banque (compte épargne à l’époque) était calmement à zéro. No stress. Donc je suis partie de rien. J’ai eu un boulot, que j’ai toujours d’ailleurs, et j’ai commencé à construire à partir de là.

Salaire, mon cher salaire…

Mon objectif était simple : il me fallait des économies. Il me fallait pouvoir m’assumer même si je ne percevais pas mon salaire. En gros je devais vivre uniquement sur mon salaire, mais ne pas en dépendre totalement. Je l’ai dit, j’ai toujours eu un boulot et des side gigs. La raison de base est très simple. Je sais faire beaucoup trop de choses pour être réduite à une seule activité. Et je m’ennuierais à mourir si je ne me consacrais qu’à mon boulot. Il n’est pour moi qu’une activité parmi tant d’autres. Sauf que le revenu de ce boulot est le seul sur lequel je vis. On y reviendra.

Donc forte de ma nouvelle obsession, j’ai entrepris certains changement dans ma vie. Le premier a été d’ouvrir un compte courant, celui dans lequel est viré mon salaire. Il était hors de question de mélanger l’argent des dépenses courantes avec l’argent supposé être épargné. On s’y perd très vite et on dépense plus que de raison. Mon compte courant ne reçois que mon salaire. C’est la seule transaction, et c’est le seul argent que je m’accorde le droit de dépenser.

Avant de m’installer chez moi j’ai eu un gros contrat qui m’a permis de tout faire en une seule fois. Installation et ameublement. Je partais avec un réel atout : je suis minimaliste. Je me suis rendue compte que malgré mes énormes dépenses, je ne possédais pas grand chose. J’accumulais des inutilités. Je me suis débarrassée du superflu et je n’ai gardé que l’essentiel : ce dont j’ai réellement besoin. Vous saurez tout sur « mon » minimalisme en lisant cet article. J’insiste sur le « mon », car bien que ce soit un courant de plus en plus répandu, chacun le vit selon ses besoins et ses envies.

La première chose que j’ai faite est ventiler mon salaire. Voilà en gros comment je le dépense :

  • Loyer : 33% du salaire
  • Factures : 14% du salaire
  • Courses : 15% du salaire
  • Taxi/Autres : 12% du salaire
  • Économies : 29% du salaire

A tous ceux qui s’attendaient à des montants, vous n’espériez tout de même pas que j’allais vous dire exactement combien je gagne ! Non, mais ! Ça fait en tout 103%, mais c’est parce que j’ai arrondi les valeurs pour nous éviter des calculs inutiles. 

Selon Budget Express, un salaire pourrait idéalement être ventilé de cette façon :

  • Épargne: 5 à 10 %
  • Fonds d’urgence: 5 à 10 %
  • Logement (loyer, hypothèque, taxes, assurances): 25 à 35 %
  • Alimentation: 5 à 15 %
  • Services (électricité, chauffage, eau, téléphone): 5 à 10 %
  • Transport (automobile, transport en commun, taxi): 10 à 15 %
  • Vêtements: 2 à 7 %
  • Loisirs et éducation: 5 à 10 %
  • Santé (assurances, dentiste, lunettes, médicaments): 5 à 10 %
  • Remboursement de dettes: 5 à 10 %

Pour L’Accro du Budget, la règle de 50/20/30 est la meilleure :

  • 50% pour les besoins
  • 20% pour l’épargne
  • 30% pour les envies

Vous avez pu le remarquer, bien que je vive exclusivement de mon salaire, j’épargne quand même une certaine somme. Au départ j’ai eu du mal à trouver le rythme. Les 4 premiers mois ça a été l’enfer. J’avais du mal à suivre. Je ne savais pas encore combien je me coûtais exactement. Ensuite j’ai pu réguler les choses, mais ça restait quand même bancal.  Bien que je faisais des listes, que je définissais exactement où devait passer mon argent, je n’arrivais pas à épargner 29% de mon salaire. C’est bien au dessus de la moyenne qui est généralement de 15%, mais j’y tiens. Je n’ai pas besoin de grand chose.

Ce n’est que hier que j’ai découvert ce qui me fait dépenser plus que de raison (outre les livres). Je dépense environ le double du pourcentage alloué en frais de déplacement. Je n’ai jamais pu traquer la dépense vu que je ne reçois pas de facture, et que c’est de l’argent qui sort super facilement. A la fin du mois ça fait beaucoup, sans qu’on ne s’en rende compte. L’achat d’une voiture est une option tout de suite rejetée. Nous en parlerons au cour de la série.

Autre point négatif, ma ventilation ne tient pas compte des imprévus. Pourtant il y en a très souvent. Et là, en écrivant ces lignes, je me demande s’il ne serait pas mieux, pour être plus réaliste, d’épargner 24% et d’allouer 5% du salaire aux imprévus. Vous me direz ce que vous en pensez.

Ce matin, alors que je lisais Manage Your Money Like a Fucking Grown Up, je me suis demandée si mon appartement n’était pas une dépense inutile. Je pouvais soit me rapprocher de mon boulot (et payer plus cher), soit déménager dans un coin moins bien et payer moins cher, ou prendre un appartement plus petit. Après réflexion, j’ai décidé de ne pas déménager. Il y a deux choses sur lesquelles je ne fais aucune concession : ce que je mange et ma sécurité. Big NO. Never. Never ever. Pourtant j’ai besoin que mon appartement et mes frais de transport représentent moins de 33% et 12% (ou plus) de mon salaire. La solution la plus pérenne est d’augmenter mon revenu mensuel sans rien changer à mon niveau de vie. Nous y reviendrons plus tard.

L’argent issu des side gigs…

Un célèbre présentateur télé américain a fait fortune d’une façon très simple : il a toujours cumulé deux boulots, et n’a toujours vécu que sur le salaire d’un. Il n’a jamais touché au second revenu, et a ainsi pu mettre de côté beaucoup d’argent. Je n’ai pas retenu son nom. Par contre j’ai retenu sa coupe de cheveux (assez bizarre, je dois l’avouer), et sa stratégie d’épargne. 

J’ai appliqué tant bien que mal cette stratégie toute l’année 2018. Tant bien que mal parce que je me suis parfois retrouvée à devoir taper dans mes économies pour équilibrer les méfaits des dépenses dues au transport, et pour parer à certains imprévus… et pour acheter des livres aussi. 

A la fin de l’année, je me retrouve avec un peu plus de 10 fois mon salaire mis de côté grâce aux side gigs. J’aurais peut-être pu en avoir plus si tout était ajusté comme il le faut. J’ai tapé dans mes économies plus d’une fois, mais on ne va pas pleurer sur les pots cassés. Le processus d’ajustement des finances personnelles est long, et je dois avouer que pour une nana partie de rien il y a 12 mois, je ne m’en sors pas mal.

On a fait le tour, je pense. J’ai jeté les bases autour de la discussion, mais aussi de l’acquisition des connaissances pour une meilleure gestion. Je sais exactement où j’en suis aujourd’hui, ce qui va, ce qui ne vas pas. Le challenge à présent est d’ajuster tout ça de manière réaliste et de s’y tenir. 

Le prochain pas est très simple : l’ouverture d’un compte bloqué ou garder  une partie de  mes économies.

Photo : A Healthier Upstate

12 comments
  1. C’est toujours un plaisir de te lire. Franchement, merci pour cette série. Après avoir lu cet article, j’ai une meilleure idée de comment gérer mon départ du nid familial prévu pour cette année. Donc j’attends les autres articles de cette série avec impatience. 😄

    1. Ça fait vraiment plaisir de le lire. C’est assez curieux mais cette série me tient à coeur. Cet article m’a par exemple permis de me rendre compte de nombreuses lacunes dans ma stratégie. J’en parlerai dans le #2.

  2. Merci beaucoup pour ce partage; Figurez vous que j’ai lu cet article deux fois et je suis heureuse de repartir avec des éléments qui m’aideront dans la gestion de mes finances pour cette nouvelle année.
    Meilleurs vœux pour 2019.

    1. Je suis contente qu’il te soit utile, Estelle. Les prochains articles seront publiés très bientôt. Bonne année à toi !

  3. Merci pour ce partage.je découvre ton blog et c’est très instructif.je suis actuellement dans la phase « nouveau départ » et cet article tombe a point nommé dans la gestion de mes dépenses personnelles.hâte de lire la suite.

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