Il est très souvent dit que l’argent est l’une des principales causes de discorde au sein des couples. Soit on n’en parle pas assez, soit on en parle trop.
Je tiens à préciser que nous en sommes au neuvième article du Money Series. Tous les autres articles sont disponibles ici. Il serait utile de les lire pour comprendre l’idée de fond de la série.
Donc… L’argent au sein du couple…
Avant de rédiger cet article j’ai pris la peine de demander à des personnes de mon entourage, en couple ou non, quelle est leur approche de l’argent au sein de leur couple, ou quelle est l’approche qu’ils souhaiteraient avoir quand ils entretiendront une relation suivie.
Les réponses étaient diverses et variées, ce qui a confirmé la réalité selon laquelle il n’y a pas qu’une seule et unique manière de gérer l’argent au sein de son couple, mais aussi que beaucoup de gens sont ok avec un rapport à l’argent que je qualifierais, moi, d’effrayant.
Avant de poursuivre, je dirai ceci : je ne vous dévoilerai pas forcément quelle méthode le papa du petit humain et moi avons adopté. Je dirai par contre que nous sommes pour une transparence totale, mais aussi pour une liberté de chacun par rapport à ses finances. Nous nous estimons adultes et responsables, capables d’identifier les priorités en matière de dépenses.
Dans cet article, je présenterai 6 méthodes, stratégies ou systèmes de gestion de l’argent au sein du couple.
1- La répartition selon les croyances sociales et/ou religieuses, ou l’homme est en charge de tout
Comme l’indique le sous-titre, ici tout est entre les mains de l’homme, considéré comme le chef de famille. Il est celui qui sait le montant du loyer, des factures, du carburant nécessaire pour le mois, des frais de scolarité des enfants, des frais d’entretien de la maison, des salaires des employés de maison, des frais de soins de santé, et tout ce que vous pouvez imaginer.
Dans ce cas, si la femme ne travaille pas, soit elle se limite à communiquer le montant nécessaire pour les denrées alimentaires mensuelles (je ne parle pas de produits d’entretien, c’est inclus dans les courses faites par Monsieur au début ou à la fin du mois), soit elle se contente de ce qui lui est donné car elle suppose que la somme est proportionnelle aux gains du mari.
Si la femme travaille, ses gains lui reviennent totalement et elle les dépense comme bon lui semble. Elle ne s’en sert pas pour les dépenses du ménage.
J’ai été surprise de constater que ce modèle ne se limitait pas qu’aux ménages où les 2 conjoints (ou la femme uniquement) sont peu éduqués. Non. Une femme occupant un poste de responsabilité avec un revenu intéressant m’a confié que cette méthode est celle adoptée chez elle. Selon cette dame, c’est la méthode prescrite par sa religion. La femme et les enfants sont entièrement pris en charge par le conjoint.
Je suis toujours étonnée de constater à quel point la majorité refuse de contextualiser, mais surtout d’actualiser les textes religieux. À l’époque où ils étaient écrits, la femme était la propriété de l’homme. Elle était son bien. Elle n’avait donc à jouer aucun rôle majeur et pouvait encore moins gérer l’argent.
Ici on va faire une grosse digression, tenez-vous prêts.
Pour illustrer ce propos, je tiens à partager avec vous cet extrait de la Bible. Vous retrouverez le livre et le chapitre vous-mêmes, ne soyons pas paresseux. Pour contextualiser, c’est un mec qui est en voyage avec sa femme et la nuit tombe, alors ils trouvent abri chez un paysan. Des brigands frappent à la porte du paysan pour s’en prendre au mec hébergé :
Alors le maître de la maison sortit vers eux et leur dit : “Non, mes frères, je vous en prie, ne soyez pas des criminels. Après que cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette infamie.
Voici ma fille qui est vierge. Je vous la livrerai. Abusez d’elle et faites ce que bon vous semble, mais ne commettez pas à l’égard de cet homme une pareille infamie.”
Ces gens ne voulurent pas l’écouter. Alors l’homme prit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la connurent, ils abusèrent d’elle toute la nuit jusqu’au matin et, au lever de l’aurore, ils la lâchèrent.
Vers le matin la femme s’en vint tomber à l’entrée de la maison de l’homme chez qui était son mari et elle resta là jusqu’au jour.
Au matin son mari se leva et, ayant ouvert la porte de la maison, il sortait pour continuer sa route, quand il vit que la femme, sa concubine, gisait à l’entrée de la maison, les mains sur le seuil.
“Lève-toi, lui dit-il, et partons !” Pas de réponse. Alors il la chargea sur son âne et il se mit en route pour rentrer chez lui.
Arrivé à la maison, il prit un couteau et, saisissant sa concubine, il la découpa, membre par membre, en douze morceaux, puis il l’envoya dans tout le territoire d’Israël.
Pourquoi est-ce qu’un crime pareil (donner sa fille ou sa femme à violer) serait puni par la loi et par l’Église aujourd’hui, mais l’effacement de la femme du volet financier du ménage est toléré et parfois encouragé ? Ce qui est encore plus étonnant est qu’il est encouragé par des femmes… qui refuseraient de se laisser violer.
Certaines femmes se diront que c’est tout bénef pour elles : elles ne sont pas soumises aux difficultés (surtout au niveau de la réflexion quotidienne) que revêt la gestion financière du ménage. Elles ne sont pas concernées et peuvent se focaliser sur… autre chose. Celles qui ont un revenu seront toute heureuse d’avoir tout leur argent à leur disposition pour en faire ce qu’elles veulent.
Ce bonheur tout autant que ce système est dangereux.
Il est très facile pour l’homme dans ce cas de vivre une vie financière parallèle. C’est son droit, certes, mais je ne souhaite pas me retrouver dans une relation où c’est le cas. Je me souviens avoir demandé à cette dame (qui ne sait rien des revenus de son mari) ce qui se passerait si son conjoint gagnait 5 000 000 FCFA, maintenait le ménage à un niveau de vie équivalent à un revenu de 300 000 FCFA et dilapidait le reste ? Elle m’a répondu que c’est son droit.
J’ai apprécié l’état d’esprit, le niveau de zen attitude. Imaginer que le petit humain ne mange pas à sa faim alors que son papa fait peut-être autre chose de son argent… Il faut beaucoup de calme et de maîtrise de soi.
Ce système est également dangereux parce qu’en cas d’incapacité ou de décès du mari, qu’elle travaille ou non, la femme sera perdue. Il lui faudra une très grande mise à niveau en ce qui concerne l’apprentissage de la gestion financière d’un ménage. Il ne s’agit pas que des grosses dépenses mensuelles, mais aussi des petites dépenses quotidiennes qui s’accumulent rapidement. Elle risque de se retrouver très vite dépassée. Beaucoup n’y arrivent jamais. L’éducation financière est une des plus difficiles à acquérir, surtout lorsqu’il s’agit de changement d’habitudes.
Lorsqu’on ne dépense son argent que pour soi, il est difficile d’enregistrer en un clic le facteur selon lequel à présent notre argent n’est plus à nous d’une certaine façon, mais à toute la famille. De grosses frustrations peuvent naître de cette nouvelle distribution de cartes.
Je parlerai également du facteur liberté et estime de soi. Devoir attendre tous les mois que l’argent nous soit tendu peut être très infantilisant. Je sais que je ne le supporterai pas. Je sais également que de nombreux abus naissent de ce système, par exemple des violences morales (insultes, attentes de supplications et autres) de la part de l’homme.
D’après mes observations, lorsque les 2 conjoints travaillent et seul l’homme est en charge de tout, la femme aussi peut en abuser. Certaines ne s’impliquent absolument pas et préfèrent laisser les enfants affamés parce que, selon elles, l’homme a manqué à son devoir. Il doit se souvenir de tout et si la table est nue, c’est sa faute. Par ailleurs, un volet entier de la vie de couple est banni. La discussion autour des finances fait partie de la dynamique des couples, la réflexion et la résolution des problèmes ensemble.
Comme vous l’avez certainement deviné, dans ce système de gestion de l’argent, les projets financiers communs sont impossibles à avoir. Ne pas décider ensemble de l’allocation des revenus revient à ne pas discuter des prévisions financières. Tout n’est que souhait.
On entendra par exemple les déclarations du type « Je ne veux plus être locataire, il serait bien que nous possédions notre maison ! » ou « Ce serait vraiment bien que les enfants poursuivent leurs études à l’étranger. » Beaucoup de ces déclarations ne seront que du wishful thinking si l’homme ne planifie pas tout seul. Dans ce cas il est celui qui décide du présent et de l’avenir du couple.
Même si la femme n’a pas de revenu, il est important que les 2 conjoints puissent établir un plan financier sur le long terme : combien on dépense, ce qu’on épargne, et à quoi est destiné cette épargne. L’apport des 2 est important et solidifie les liens. Réfléchir ensemble c’est avancer ensemble. Je ne suis pas coach love, mais ça au moins je le sais.
Je pourrais continuer pendant des mois, alors pour conclure cette partie, je dirai que ce système mène presque toujours à la catastrophe. Dans une réalité ou les croyance sociale et religieuse ne seraient pas prises en compte, je n’accepterai d’adopter ce modèle que dans un seul cas : mon salaire à moi est alloué à quelque chose de bénéfique pour le ménage, et son absence serait profitable.
Après évaluation de nos besoins et du montant que nous pouvons épargner, mon conjoint et moi pouvons décider d’épargner ou d’investir tous les mois la totalité de mon salaire ou du sien. Si l’un des 2 salaires couvre toutes les dépenses, dépenses personnelles de l’autre incluses, alors 1 des 2 salaires peut ne pas être dépensé.
Il est également possible qu’après calcul (ceci est très fréquent en Occident), nous nous rendions compte que mon salaire équivaut à ce que nous aurions payé pour la crèche ou l’embauche d’une nounou, et le salaire de mon conjoint couvre toutes nos dépenses. Dans ce cas j’aurais arrêté de travailler (c’est-à-dire d’aller au bureau ; il est toujours possible d’avoir une activité génératrice de revenus relativement flexible ou même de reprendre des études) pour m’occuper du ou des petits humains, le temps qu’ils aillent à l’école.
Dans ce cas, nous sommes tous les 2 informés de chacune des dépenses du ménage et avons tous les 2 accès au compte en banque alloué aux dépenses courantes pour éviter toute infantilisation, toute perte d’estime de soi ou toute crise de confiance.
Par ailleurs, la simple décision d’épargner le revenu d’un des conjoints ou son arrêt temporaire d’une activité ou d’une autre est déjà un plan financier commun qui repose sur la question Que faisons-nous de nos rentrées d’argent ?
2- La gestion de l’argent par la déresponsabilisation
J’ai beaucoup aimé ce concept. Je le trouve aussi aberrant que fascinant. Il s’agit ici pour l’un des conjoints de se déresponsabiliser du volet finance du couple. Ce point peut sembler très similaire au premier, mais il existe des nuances.
Ici, le processus est conscient. Il n’est pas dicté par une croyance religieuse, traditionnelle ou sociale. La manifestation est plurielle.
L’homme peut définir un montant arbitraire et le donner à la femme qui s’occupe de tout, parce qu’il refuse d’être concerné. Il se contente d’en donner davantage si la femme dit qu’il en faut davantage. La femme peut lister les besoins et laisser l’homme s’occuper du reste. Ou tout peut être mis entre les mains des employés de maison qui définissent les besoins et réclament l’argent nécessaire.
Je vous laisse vous faire votre idée sur les 2 premiers exemples. Le troisième est celui qui me perfore le cœur. Laisser un pan ou toute la gestion de sa maison à quelqu’un d’autre. J’en ai parlé dans l’article Invisible tu es, invisible tu resteras. Je me souviens avoir eu cette discussion très récemment avec une personne qui m’a dit que c’est parce que j’ai la possibilité de travailler de chez moi que j’ai l’avantage de pouvoir tout gérer.
Après réflexion, ce n’est pas la vérité. La vérité est que je suis tout aussi occupée que les autres, voire plus occupée parfois. En plus de mon travail (où je suis disponible nuit et jour lorsque les formations sont en cours), je gère un blog aux articles long format (la précision en vaut la peine car ils ne s’écrivent pas en claquement de doigts) mais aussi un podcast tout aussi long format.
Passer le témoin aux employés de maison est un choix et je refuse de le faire. Nous savons ce qui manque parce que c’est nous qui faisons les courses, c’est nous qui les rangeons, et c’est nous qui sortons le nécessaire des placards quand les employés en ont besoin, employé que nous refusons d’avoir dans les parages en permanence tous les jours.
Il en va de même pour tout ce qui a trait au petit humain. Le fait que nous soyons les seuls en charge de ses bains par exemple nous permet de savoir sans assistance s’il a encore autant de produits que nécessaire ou s’il reste des couches. Idem pour son lait. Ne pas laisser la charge complète des biberons à la nounou permet de savoir s’il y en a encore assez ou non.
L’excuse des nombreuses occupations est très souvent brandie, mais elle n’est pas valable à mes yeux. Qu’on soit seul(e) ou en couple. Ici c’est le couple qui nous intéresse, donc nous ne digresserons pas sur ce volet. Si la gestion de l’argent et des dépenses est clairement ancrée dans le couple comme quelque chose de commun, les 2 conjoints se soucient de la prévision des achats, et donc de savoir ce qui manque ou pas.
Tout est une question d’organisation.
3- La gestion de l’argent par l’ego
Ce sous-titre peut paraître décalé, mais j’ai réfléchi à comment nommer la chose et l’idée s’est imposée à moi. La gestion de l’argent par l’ego. Ici rien n’est dicté par un plan clair. On n’est pas n’importe qui, donc on prend tout en charge ou on couvre la moitié des dépenses, coûte que vaille.
Les hommes sont très souvent victimes du fait de vouloir absolument toutes les dépenses du ménage soit pour prouver au monde qu’ils sont des hommes, soit pour se prouver à eux-mêmes qu’ils en sont capables. Les femmes sont très souvent victimes du fait de vouloir absolument couvrir la moitié des dépenses pour se prouver qu’elles sont égales à leur conjoint.
Cette méthode est nocive.
Quel que soit le cas, les conjoints se mettent dans des situations invivables et se créent un stress inutile si leurs revenus ne sont pas assez conséquents pour répondre aux besoins de leur ego. L’homme peut se saigner jour et nuit pour couvrir la totalité des dépenses alors que sa conjointe a largement les moyens de l’appuyer. La conjointe peut se saigner à couvrir la moitié des dépenses alors que le revenu de son conjoint lui permet de n’en assurer le tiers, tiers qu’elle peut couvrir sans se ruiner.
Si l’ego est impliqué, alors le problème va certainement au-delà de la gestion des finances et doit être réglé. Ça peut être des problèmes de couple, notamment la place qu’occupe chacun et sa valorisation. Ça peut également être des problèmes personnels, c’est-à-dire la valeur des conjoints à leurs propres yeux.
Dans tous les cas c’est nocif et ça ne peut apporter que des problèmes, parce que l’ego ne va pas se limiter à la gestion des finances. Il va s’installer dans chacun des pans de la vie quotidienne. Je vous laisse deviner la suite.
4- Les finances réparties en 2 parts égales
Cette méthode est très courante. Les conjoints listent toutes leurs dépenses, en font la somme totale, divisent cette somme en 2 et, sur cette base, décident qui s’occupe de quoi. Cette méthode permet à chacun des 2 conjoints de contribuer à part égale aux dépenses du ménage.
Je trouve cette méthode saine lorsque l’ego n’est pas impliqué et surtout lorsque tout part d’une décision commune. Chacun des conjoints sait exactement combien il gagne et se sent capable d’assurer la moitié des dépenses du ménage.
Par contre il serait plus avisé de ne pas répartir les secteurs de dépense si on veut arriver à un équilibre parfait. Admettons que les conjoints déterminent que le loyer et les frais de scolarité des enfants (mensuel dans certains cas) équivalent à la moitié des dépenses, et donc que le conjoint A en a la charge. Le conjoint B gère les factures. Le loyer et les frais de scolarité sont des dépenses fixes tandis que les factures sont des dépenses fluctuantes.
Vous ne dépenserez pas 23. 525 FCFA en frais d’électricité tous les mois. En saison chaude les climatiseurs seront allumés et la facture doublera peut-être. Le conjoint B dépensera donc nettement plus d’argent que le conjoint A selon la saison, les aléas et bien d’autres facteurs encore.
J’aime beaucoup cette méthode. Je l’aime parce qu’après avoir contribué aux dépenses, chacun des conjoints sait exactement ce qu’il lui reste, et peut attribuer le reste de son revenu à des éléments importants pour lui. Je l’aime également parce que c’est la première méthode qui nous permet d’aborder la question de l’épargne, surtout de l’épargne en couple. Les autres méthodes étaient un peu trop « malsaines » pour que j’aie envie de réfléchir aux méthodes d’épargne.
Dans ce cas-ci, chacun des conjoints sait combien il lui reste et combien il est prêt à épargner. L’épargne peut être individuelle, commune, ou les 2. Dans le cas de l’épargne commune, chacun définit combien il veut épargner et vire cet argent dans un compte dédié ou l’investit. Pour toute dépense faisant appel à l’épargne, les conjoints peuvent décider selon le montant épargné par chacun ou le montant de l’épargne de chacun l’apport de chacun.
Dans le cas de l’épargne commune, les conjoints définissent ensemble le montant à épargner soit selon le reste d’argent de chacun après la répartition des dépenses, soit sur une base définie par eux. Cet argent est viré dans un compte dédié ou investi. Ou une partie est virée dans ce compte et une autre investie. En cas de dépense nécessitant de puiser dans l’épargne, la totalité de la dépense est couverte par le compte épargne commun.
Dans le cas de l’épargne mixte, les conjoints définissent d’une somme à épargner ou investir (ou les 2) ensemble. Parallèlement, chacun des conjoints épargne à titre individuel une somme définie ensemble ou individuellement. Ce qui signifie en gros une double épargne pour les conjoints. Les dépenses communes nécessitant de puiser dans l’épargne peuvent n’être couvertes que par le compte épargne commun, qu’il s’agisse d’un voyage, des études des enfants ou toute autre dépense à laquelle vous pouvez penser.
Cette méthode est à mon avis saine mais l’équilibre peut être vite perdu si l’un des 2 conjoints est en charge des dépenses fluctuantes. Pour remédier à cela, un compte « dépenses » peut être créé et chacun des conjoints peut y verser la moitié de la somme totale comme convenu. Il n’est pas nécessaire que ce soit un compte bancaire, ça peut être une enveloppe dans un tiroir. En cas de dépenses fluctuantes qui poussent à excéder la somme définie, chacun des conjoints apporte la moitié de la somme supplémentaire. Si par contre il y a un reste d’argent, il peut être aisément reconduit au mois suivant.
5- La répartition selon le revenu de chacun
Cette répartition est basée sur un fait simple :
Si le conjoint A gagne 200 000 FCFA, le conjoint B gagne 100 000 FCFA et les dépenses du ménages équivalent à 50 000 FCFA, le conjoint A contribue le double du conjoint B, donc 2 fois 16 700 FCFA environ. Si le conjoint A gagne 25% plus que le conjoint B, alors sa contribution est 25% supérieure à celle de B.
Avec cette répartition, aucun des conjoints n’est frustré lorsqu’il évalue la somme qui lui reste après contribution : en termes de pourcentage, les conjoints sont sur le même pied d’égalité. Le conjoint qui gagne moins que l’autre se retrouve avec une belle somme à épargner sans toutefois léser le conjoint qui gagne plus.
Cette méthode prend encore plus de sens lorsque les conjoints ont à cœur leur épargne commune, individuelle ou les 2. Par contre la répartition ne peut être efficace que si les conjoints savent exactement combien l’un et l’autre gagnent.
Pour mieux comprendre ce système, je vous propose cette vidéo du couple de Youtubeurs Adanna et David, car c’est celui qu’ils ont adopté :
6- La répartition lorsqu’on a différentes sources de revenus
Lorsqu’on a différentes sources de revenus, il n’est pas dit qu’il faut absolument que toutes ces sources soient impliquées. Si les conjoints ont différentes sources de revenus, ils peuvent décider librement ou ensemble de la source dont l’argent nécessaire pour le ménage sera tiré.
Pour éviter toute frustration, il est préférable que les revenus des sources sélectionnées soient à peu près égaux. Lorsqu’il s’agit d’argent, on se sent très vite lésé, ce qui peut empoisonner la vie au quotidien.
Voilà, j’ai présenté 6 manières de gérer l’argent au sein des couples. Je ne l’ai pas caché, je n’aime pas les 3 premiers systèmes de gestion des finances du ménage. Elles sont peu conviviales et elles ne favorisent pas un vivre ensemble sain. Elles sont déprimantes.
J’aurais pu m’arrêter là, mais je suis de bonne humeur aujourd’hui. Je vais donc vous proposer des outils de gestion des finances du ménage. L’idée n’est pas que vous utilisiez forcément ces outils. Il s’agit plutôt de partir de cette base pour chercher et trouver des outils qui sont plus adaptés à votre cas. Sur Household Budget, vous trouverez un outil de calcul des dépenses sur une base mensuelle ou annuelle. Sur Racq il est possible de le faire sur une base trimestrielle.
Pour ceux qui souhaitent disposer d’un outil encore plus performant qui permet une traçabilité des dépenses, utiliser un fichier Excel peut être la solution. Ce fichier disponible sur My Money Coach est plus que détaillé, et il est possible de modifier les entrées selon sa réalité et ses besoins. Spread Sheet 123 propose également des fichiers intéressants.
Je tiens à préciser que ces fichiers Excel ne sont pas toujours user friendly, mais il suffit de les remplir une fois pour en prendre l’habitude. Si ceux proposés ne vous conviennent pas, Google is your friend. Il en existe des milliers sur internet.
Photo : Skitter Photo
8 comments
Le gens brandissent toujours l’excuse de la réligion par paresse et manque d’argument plus que par conviction. Ce fameux passage biblique m’a donné envie de pleurer! Mais ne digressons pas! (LOL) Ton analyse est claire et complète. Mais la question des finances renvoie encore à la question plus sensible des rapports de pouvoir dans le couple. Donc beaucoup se contenteront de lire puis retourneront aux modes de gestion 1, 2 ou 3!
“Le gens brandissent toujours l’excuse de la réligion par paresse et manque d’argument plus que par conviction.” Je n’y avais pas pensé, et je crois que l’idée tient la route. Ça fait sens Marie Noelle !
je ne suis pas en couple mais je suis à une période de ma vie où je “m’éduque financièrement” (je ne sais pas si ça se dit). L’argent est tellement tabou chez moi que j’ai grandi sans savoir comment gérer mon argent. Je vais donc bientôt acheter le livre que tu as recommandé dans un de tes articles et j’espère que ça pourra m’aider à rester dans la bonne voie (je me suis éloignée du sujet là lol). Je suis pour la 4, je pense qu’on vit à 2 donc pour moi il est tout à fait normal de partager en 2 les dépenses. Je pense surtout que si un des conjoints ou même les deux ne savent pas gérer correctement leur argent, ce dernier sera à coup sur toujours source de problèmes. En tout cas merci pour cet article que je vais garder bien au chaud et le relire au moment venu
Je suis vraiment contente que l’article (et la série en général) te soit utile, Julie !
Honnêtement j’ai toujours eu du mal à adopter la question argent en couple. J’ai peur de casser quelque chose. Puis un de tes articles m’a poussé à la faire et il était très ouvert sur la question. Je pense que la technique 4 est la meilleure
Je suis trop contente de t’avoir permis de te « libérer » Lili. Je pense que le plus important est le premier pas. Il faut toujours essayer. Si la personne en face prend mal la chose, il faut pouvoir lui laisser le temps de digérer, puis attaquer la chose sous un autre angle.