Birth Story : l’arrivée du petit humain

58 minutes

Bon… le grand jour est arrivé ! On parle de l’arrivée du petit humain !

Je l’ai promis depuis un bout cet article. On est lundi matin, il est 8h 01 minute, et après un moment de qualité et d’amour avec le petit humain, j’ai décidé de vous raconter son histoire.

On ne va pas revenir sur tout ce que vous savez déjà. Je déteste me répéter, et je ne tiens pas forcément à revenir sur mes moments dépressifs. Si vous êtes nouveau dans le coin, alors vous retrouverez l’annonce de la grossesse dans La couleur de la vérité. L’article A bâtons rompus présente clairement la situation mentale d’une meuf qui n’a jamais voulu d’enfant et se retrouve enceinte. La question de la perte d’identité lorsque qu’on passe de 1 à 2 (couple) et de 1 à 3 (couple + enfant) est abordée dans Befoune oui, mais Befoune qui ?. Le chemin du rejet à l’acceptation est consigné dans De la haine à l’apaisement : 9 mois pour faire une mère. Le minimalisme lorsqu’on a un mec et un bébé est présenté dans Etre minimaliste et avoir un bébé : comment je le vis.

Voilà.

J’ai recueilli les questions des lecteurs et lectrices sur Instagram  et je ferai de mon mieux pour y répondre dans le corps de l’article. L’article est long. Très long. Très très long. Il fait plus de 10 000 mots, c’est-à-dire qu’il peut aisément être classé dans la catégorie des nouvelles. Il est divisé en 6 parties. Vous me direz certainement qu’il aurait été préférable d’en faire 6 articles distincts pour vous faciliter la vie. Je ne suis pas ici pour vous faciliter l’existence. Je fais ce que je veux, et si ça ne vous arrange pas, fermez la fenêtre et passez à autre chose. La vie est bien trop courte pour qu’on perde du temps !

Donc allons-y !


1- La grossesse

C. Befoune

J’ai beaucoup parlé de mon état mental durant la grossesse, par contre j’en ai très peu dit sur mon état physique. A présent que le « pire » est passé, je peux en parler. Vous le savez déjà, j’avais un fibrome et j’ai découvert pendant la grossesse que je suis AS, c’est-à-dire porteuse du gène de la drépanocytose.

Allons-y pas à pas. Vous savez que j’aime les détails et je suis la reine de la digression, donc accrochez-vous.

J’ai su que j’avais un fibrome il y a environ 10 ans. J’étais à l’université et un beau jour j’ai cessé d’avoir mes règles. Je dois avouer que j’ai eu la peur de ma vie : si j’avais été enceinte ma mère m’aurait trucidée ! Donc j’ai fait un test de grossesse et le résultat a été négatif. 5 jours après, toujours pas de règles. J’ai fait un autre test (en promettant au Ciel que si jamais il était négatif  j’entrerais littéralement dans les ordres et je ne regarderais plus jamais un homme de toute ma vie ; vous savez, ces promesses qu’on fait à ces moments-là !), et lui aussi a été négatif.

Après 10 jours d’attente, je me suis rendue dans une clinique ou j’ai eu droit à un toucher vaginal. Le médecin m’a dit qu’il ne pensait vraiment pas que j’étais enceinte, mais il ressentait « quelque chose ». Il m’a recommandé de faire une échographie, ce que j’ai fait. Et il était là, tout installé, mon cher ami le fibrome.

À l’époque j’étais à l’université à Buea, une toute petite ville. Je suis donc allée à Douala consulter un spécialiste qui a confirmé la chose. Oui, j’avais bel et bien un fibrome. Il m’a proposé comme traitement… un bébé ! Je l’ai dit plus haut, ma mère m’aurait assassinée si j’avais bousillé mes études. Par ailleurs, même si à l’époque je voulais avoir des enfants, le moment était vraiment mal choisi : j’étais fauchée comme les blés. Je dépendais entièrement de ma mère.

Le médecin m’a expliqué qu’il recommande un bébé parce que les fibromes naissent du fait que le corps de la femme, prêt à recueillir un enfant et ayant marre d’attendre aussi longtemps, crée son propre enfant. Donc pour « évincer » cet enfant, il faut en faire un « vrai ».

Il y a une anecdote très intéressante liée à ce fibrome, une anecdote qui a certainement participé à mon dégoût de la maternité. Un médecin, le même jour et dans la même clinique, m’a proposé de lui faire un bébé pour de l’argent : j’avais un problème il avait la solution, il avait un problème et j’avais la solution. L’histoire est consignée dans un article sur le site Les Maters, article intitulé Je ne veux pas d’enfant.

Après cet épisode (et beaucoup d’autres qui ont suivi) je me foutais vraiment du fait d’avoir un fibrome. Je ne comptais plus avoir d’enfant, du coup il n’avait aucune incidence sur mon existence. Le plan était de le laisser vivre sa vie, et de l’enlever s’il devenait trop gros ou gênant. Je n’avais jamais eu de douleur ou quoi que ce soit dans le genre, donc j’y pensais à peine. Sauf quand les gynécos consultés me sortaient, tout sourire « Vous savez que vous avez un fibrome ? Il est temps de faire un bébé ! »

Lorsque j’ai su que j’étais enceinte, ma gynéco m’a prévenue que le fibrome pouvait poser des problèmes, mais rien n’était sûr. Il fallait « attendre ». L’une de mes plus grandes frustrations durant la grossesse a été l’incapacité de ma gynéco et des médecins en général à dire les choses crûment. Le papa du petit humain et moi sommes très carrés, et les nouvelles dérangeantes ne nous posent aucun problème. Au contraire, nous préférons savoir pour nous préparer au meilleur comme au pire.

Ne pas savoir a été très difficile. Cette absence de certitude nous dégoûtait littéralement. La gynéco semblait avoir peur de dire les choses. Lorsqu’on lui demandait « Quel est le pourcentage de chances que la grossesse n’arrive pas à son terme à cause du fibrome ? » elle répondait « Vous savez (le début de phrase qui énerve plus que tout), rien ne peut être dit avec certitude… ». Elle est adorable, mais j’avais littéralement envie de l’étrangler dans ces moments-là.

Elle a quand même pu  nous dire que la naissance serait peut-être prématurée. Le fibrome changeait parfois de place, donc elle ne savait pas s’il gênerait la sortie du bébé ou non, si j’aurais une césarienne ou pas. La gynéco m’a également expliqué que même si le fibrome ne gênait pas la sortie du bébé, l’utérus n’aurait peut-être pas assez de force pour contracter (il s’agit ici de contractions) et donc ne pourrait peut-être pas s’activer pour la sortie du bébé.

Le fibrome n’était pas vraiment gros au début de la grossesse, puis il a commencé à prendre du volume. Sur les premières échographies il était à gauche, et le bébé était à droite. Ils étaient donc côte à côte. Puis, je ne saurais vous expliquer comment, ils ont tous les deux commencé à bouger… et j’ai commencé à avoir des crises de douleur atroces.

Je n’ai jamais cru mourir. Ces moments-là me donnaient l’impression de mourir tellement j’avais mal.

La première fois c’était à Douala. J’en étais au 5e mois de grossesse à peu près. C’était un vendredi. J’avais passé une merveilleuse soirée avec une amie. J’avais un petit peu mal dans le bas du dos, sans plus. C’était gênant, mais j’avais souvent ces douleurs donc je n’ai pas été alertée. Au fur et à mesure que l’heure avançait, la douleur augmentait. J’ai pris toutes les positions imaginables sur le lit de ma mère. Rien ne marchait. Tout faisait mal. Toute position faisait plus mal que la précédente. J’avais des douleurs du torse aux cuisses.

Je voyais à l’œil nu les deux se déplacer, le fibrome et le bébé. Et chaque fois qu’ils bougeaient j’avais l’impression qu’on me lacérait les entrailles de l’intérieur. Ah oui, je ne vous l’ai pas dit ! Le fibrome avait tellement grossi que lorsque je me couchais sur le dos, mon ventre prenait une forme conique. Je pouvais toucher le fibrome et je le voyais changer de place.

La première crise de douleurs est bien détaillée dans l’article 9 mois pour faire une mère.

Après cette première crise (qui a duré environ 4 à 5 jours), j’en ai eu d’autres. On ne pouvait rien y faire. Des calmants m’avaient été prescrits, mais il était impossible de faire quoi que ce soit d’autre. J’ai eu en tout 3 crises. Chacune a duré plusieurs jours, et j’ai vécu des nuits interminables. J’espère ne plus jamais, jamais connaître ce type de douleur de ma vie.

Vers le 7e mois, le fibrome a pris sa place définitive : au-dessus du bébé. Le soulagement a été de savoir qu’il ne gênerait pas le passage au niveau du col de l’utérus. Mais rien ne nous garantissait que l’utérus serait assez fort pour se contracter le moment venu.

Je vous l’ai dit, durant la grossesse j’ai découvert à ma très grande surprise que je suis AS.

Très franchement j’aurais pensé à tout sauf à ça. C’est un sujet qui n’a jamais été sur la table à la maison en famille. Ma sœur a eu 2 enfants, et jamais on en a parlé (elle est AA, donc saine), du coup ça ne m’a jamais traversé l’esprit. J’avais un vague souvenir d’une tante paternelle qui a perdu sa fille à cause de la drépanocytose. Mon cerveau n’a jamais analysé le fait que si elle est la sœur de mon père, alors lui aussi peut être porteur du gène, ce qui signifie que nous, ses enfants, sommes exposés.

Sous nos  cieux nous nous fichons (à tort) de ces héritages génétiques. Nous nous limitons au fait de savoir à qui ressemble l’enfant, et voilà. Ma condition de AS ajoutée à  mon fibrome m’en a fait voir de toutes les couleurs.

Dès la première semaine de grossesse, j’ai perdu toute énergie. Étant donné que je ne savais pas que j’étais enceinte, j’ai pensé que c’était dû à l’intensité de mes activités physiques (sport) : je commençais un nouveau cycle d’exercices assez brutaux je dirais. J’ai décidé de lever un peu le pied, mais rien n’a changé. Les exercices les plus basiques étaient un véritable enfer. Me lever du lit, marcher, manger… Je ne pouvais plus rien faire.

Je ne me suis pas inquiétée. Je me suis juste dit que j’arrêterais le sport un moment histoire de me reprendre. J’ai également pensé qu’un épisode dépressif se préparait. J’ai pensé à tout sauf à la grossesse. La vérité est que je pensais être stérile. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je n’ai tellement pas voulu faire d’enfant que j’ai fini par me convaincre que c’était biologiquement impossible. Et puis je n’avais jamais eu « d’accident », même quand il y avait 100% de chances pour que ça arrive. Du coup je pensais vraiment ne pas pouvoir enfanter. Ce qui me réjouissait. Et puis j’étais sous contraceptif, donc… Oui ! Le fait que je « savais » ne pas pouvoir faire d’enfant ne m’a pas empêchée de me protéger.

C’est vous dire à quel point je ne voulais pas du tout être mère.

Lorsque j’étais enfant, je n’avais presque jamais de fièvre. Le « palu » m’était inconnu. Ma mère me disait que c’est parce que j’ai longtemps pris le sirop Camoquin, un médicament donné aux enfants à l’époque. Je pense qu’il soignait ou prévenait le paludisme. Et oui, c’est vrai, je l’ai pris très souvent et pendant très longtemps, va savoir pourquoi. Lorsque j’ai su après les examens de routine à faire lorsqu’on est enceinte que je suis AS, j’ai fait quelques recherches. Les personnes AS ont une espèce d’immunité au paludisme. Camoquin n’avait rien à voir dans tout ceci.

Je suis AS, donc j’avais d’atroces carences en fer durant la grossesse. D’un autre côté le fibrome me pompait du sang et de l’énergie pour lui aussi se développer. J’ai fini par le voir comme un second bébé, sans haine, sans frustration. Il était là et demandait à être « nourri » lui aussi. Je n’y pouvais absolument rien, alors il fallait l’accepter.

Il y avait des jours où je n’arrivais même pas à me lever du lit. Je me sentais faible, vide. C’est douloureux, mais d’une manière différente. Ce n’est pas une douleur qui fait mal au sens propre du terme. Mais la lourdeur de mon corps était tellement difficile à vivre que j’en pleurais souvent. Etre vidé de toute énergie est une sensation étrange  à expliquer. Ça fait mal. Et ça fait pleurer. Je ne peux le dire différemment.

Je devais prendre une montagne de médicaments 3 fois par jour.

Sauf que je ne mangeais pas, du coup il était difficile de les prendre.

Depuis que je suis enfant j’ai des difficultés pour m’alimenter. Je me souviens de ma mère qui me donnait des sirops pour que j’aie faim. Il y a des périodes où la nourriture ne me dit absolument rien. Je peux passer 3 jours consécutifs sans rien avaler sans ressentir la sensation de faim. Le 4e ou le 5e jour je me force généralement à manger, mais mon estomac s’est souvent contracté et rien ne passe. Ça peut durer des mois. Puis un beau jour je ne pense à rien d’autre que la bouffe et je m’empiffre à longueur de journée.

Là par exemple je sors d’une crise de dégoût de la nourriture, et je ne fais rien d’autre que manger. J’ai horriblement faim alors que j’écris ces lignes.

L’alimentation a été très, très difficile durant la grossesse. Tout était dégoûtant jusqu’au 5e mois. La viande et le poisson me semblaient venus d’un autre monde. Je me demandais comment les gens faisaient pour manger, tellement c’était dégueulasse. Même le riz était dégueulasse. Même les pâtes. Tout. Je me nourrissais essentiellement de jus d’orange et de raisins. Si vous me suivez sur Instagram alors vous avez vécu cette période avec moi. L’eau était horriblement dégueulasse. Je ne supportais que l’eau au citron de Casino. Rien d’autre.

J’ai commencé à manger presque normalement vers le 6e mois de grossesse. Et je dis bien presque.

J’ai vomi jusqu’au dernier jour. Je vomissais quand je mangeais. Oui, parfois ça arrivait au milieu du repas. C’était horrible et tellement violent qu’on m’entendait de loin, et je le dis sans exagérer. Je vomissais par la bouche et ça sortait également par le nez. C’était difficile. Le plus difficile était de vomir lorsque l’estomac était vide. J’avais l’impression que mon bas ventre remontait dans la poitrine.  Ça tirait, ça contractait… ça faisait mal. Et je l’ai vécu jusqu’au bout de la grossesse.

Sur le plan physique et de la santé, ma grossesse a été très difficile. Ajoutez à ça mon état mental. J’étais alitée la majeure partie du temps. J’ai cessé d’aller au bureau au cours du 5e mois de grossesse. C’était tout simplement impossible. Je n’avais aucune force, je ne pouvais pas me déplacer, et je vomissais tout le temps. Je me souviens que lorsque ça arrivait au bureau, le bruit alertait tout le service. On aurait dit qu’on égorgeait une vache !

Pour finir, je dirais que j’ai beaucoup pleuré pendant cette grossesse. J’avais l’impression que ça ne s’arrêterait jamais. Chaque jour était une épreuve, et l’incertitude face à l’avenir rendait la chose encore plus effrayante. J’ai la certitude que j’aurais pu mourir. Je ne me serais pas suicidée, non. Mais je sais que fatigué d’endurer cette torture mentale, cette profonde dépression face à la grossesse racontée en long et en large dans mes précédents articles, et cette douleur physique, mon corps aurait éteint l’interrupteur un jour pour que tout s’arrête.

Si je n’avais pas été aussi bien entourée, je serais morte, toute seule dans mon lit. Je ne me serais pas réveillée et puis voilà.

2- L’amour d’un compagnon, la protection familiale, le sens de l’amitié

Ma sœur

Je n’ai jamais senti autour de moi autant d’amour que durant ma grossesse, mais aussi après.

Jamais.

On aurait dit que l’univers tout entier se mobilisait pour compenser mon mal-être et ma tristesse. Dès le jour 1, le petit humain n’a manqué de rien.

Commençons par son papa. Malgré la nouvelle totalement inattendue, je n’ai jamais perçu aucune hésitation dans ses yeux ou dans le ton de sa voix. Ce n’était pas le moment idéal pour lui (comme tout imprévu), mais il n’a jamais, jamais hésité. Il aurait ce bébé coûte que vaille. Il l’a adoré dès le moment où il a vu les 2 traits rouges sur le test de grossesse (connaisseur comprend).

Par ailleurs il ne m’en a jamais voulu de vivre aussi mal cette grossesse, de ne pas vouloir être enceinte, de ne pas vouloir être mère. Je l’ai dit une fois dans l’un des articles, ce qui m’a sauvée est le choix qu’il m’a donné : je pouvais mettre cet enfant au monde et il le prendrait et s’en irait. Il aurait même quitté le pays si nécessaire. La seule chose qu’il demandait était que l’enfant sache au moins qui est sa mère et que j’accepte de faire des video calls de temps à autre.

Ça semble fou, non ?

J’ai un réel problème avec la contrainte. L’une des choses qui me faisaient le plus mal était que je me retrouvais mère d’un enfant contre ma volonté et malgré tout ce que j’avais mis en place pour que ça n’arrive jamais. Le papa du petit humain m’a donné le choix. Grâce à lui j’ai fait le choix d’accepter cet enfant. Ça restait difficile, mais c’était mon choix.

Dès le moment où j’ai su que j’étais enceinte, j’ai voulu me lamenter. J’ai voulu me lamenter avec un lamenting crew, c’est-à-dire un groupe de personnes qui comprendrait ma douleur et accepterait de pleurer à mes côtés. Absolument toutes les personnes proches de moi savaient que je ne voulais pas d’enfant. Du coup j’étais certaine qu’elles comprendraient.

La première personne que j’ai appelée est ma sœur.

Échec total.

La meuf était aussi heureuse que si cet enfant grandissait dans son ventre. Ma déception a été grande. Je l’ai rappelée le lendemain en pleurant à chaudes larmes. « Je ne veux pas d’enfaaaaaaaaaaaaant… », et là elle m’a dit la chose la plus absurde au monde. J’en ris encore aujourd’hui : « Est-ce que les parents d’Eto’o savaient qu’ils allaient porter des babouches Versace un jour dans leur vie ? C’est grâce à leur enfant qu’ils traînent en Versace dans la maison ! Peut-être que ce sont tes babouches griffées que tu vas accoucher ! Ne nous fatigue pas ! Si tu ne veux pas de l’enfant, accouche et tu me le donnes : moi je vais porter les babouches Versace !! »

C’est l’une des choses qui m’a vraiment, vraiment permis de tenir. Pas le fait de m’enrichir à travers le petit humain, parce que ce n’était pas le message. Le message était que je ne savais ce qui m’attendait de l’autre côté. Ça pouvait être horrible. Ça pouvait être merveilleux. Tout dépendait de ce que j’aurais fait de la situation. Le fait également de savoir que ma sœur considérait cet enfant comme le sien m’a soulagée. Si je n’y arrivais pas, elle prendrait le relais.

Mon frère était aux anges. On aurait cru qu’il avait fécondé cet enfant. Tout comme les différents autres membres de ma famille. Je m’attendais à tout sauf à ça. Je viens d’une famille où chacun vit un peu sa vie, et ce qui semblait le plus naturel aurait été l’indifférence. Le petit humain a été accepté et adoré par chacun des membres de ma famille dès qu’il a su son existence. Ils prenaient des nouvelles, ils appelaient, ils s’inquiétaient…

La plus grande stupéfaction est venue de la famille du papa du petit humain. Aucun des membres ne me connaissait, et aucun d’entre eux ne s’est posé la question de savoir si j’étais « digne » de porter un des leurs. Mais tous ont accepté ce bébé sans même chercher à savoir qui je suis. Mon rejet n’a pas été caché (ça aurait été difficile étant donné l’existence de Digressions et des stories sur Instagram), et il ne m’a jamais, jamais été reproché.

Tout au contraire.

Comme ça a été le cas dans le cadre de la réflexion menée par le papa du petit humain, il était question de trouver le moyen de me faire vivre cette maternité de la manière la moins lourde possible. Le fait d’être mère ne devait pas être un poids pour moi et ne devait en rien freiner mes activités. Je devais continuer de vivre ma vie comme je l’entendais, sans me sentir retenue par un quelconque boulet.

Cette période m’a également permis de réaliser que j’ai des amis en or. Ils étaient là. Femmes et hommes. Ils se sont tous levés comme un seul être pour soutenir le petit humain. La position géographique ne comptait pas : nous étions connectés en tout temps. Je ne saurais jamais comment les remercier. Jamais. Je ne me suis jamais sentie jugée. Au contraire, ils posaient des questions pour comprendre, partageaient leur ressenti, et surtout, ils partageaient leurs expériences. Mes amis déjà parents répondaient à toutes mes questions sans tabou, même les plus intrusives (est-ce que le vagin est à tout jamais fichu après un accouchement ?)

Chacun à leur manière, mes amis ont allégé ma peine. J’ai eu droit aux meilleurs dîners que vous puissiez imaginer : tous autour de bons plats, nous discutions jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. J’ai été prise par la main pour vaincre ma phobie des magasins pour enfants : j’ai réussi à y entrer et même à toucher des choses malgré ma révulsion. Le petit humain a reçu son premier vêtement en cadeau alors que ma grossesse ne se voyait même pas encore : « c’est pour que tu réalises que c’est réel », m’a-t-elle dit. Le nombre d’appels et de messages reçus au quotidien pour prendre de mes nouvelles, me faire rigoler ou me rassurer est incalculable, inestimable. J’ai même reçu un bouquet de fleurs après l’accouchement : le premier de toute ma vie !

Je me demande aujourd’hui si je suis une bonne amie. Je n’ai jamais eu la sensation de l’être. J’ai eu honte parfois d’être aussi bien entourée. Qu’avais-je fait pour mes amis pour qu’ils soient aussi présents ? Que leur avais-je apporté pour qu’ils ne me lâchent jamais ? Je sais aujourd’hui que je ne mérite absolument aucun de mes amis. Aucun.

3- L’accouchement

En route pour la salle d’op

Oulaah !

Je ne sais par où commencer !

Je me suis préparée mentalement pour l’accouchement dès le 5e mois. Comme je l’ai dit dans De la haine à l’apaisement, 9 mois pour faire une mère, l’accouchement est comme la mort : une fois qu’on naît on doit mourir, une fois qu’on est enceinte on doit accoucher. C’était inévitable.

J’avais peur des 2 options possibles. L’accouchement par voie basse m’effrayait littéralement. Que deviendrait mon vagin ? Les contractions servent écarter littéralement le bassin pour laisser passer l’enfant. La douleur. Horrible. Les douleurs suite à la présence du fibrome avaient failli me tuer. Des heures de travail ? Comment y aurais-je survécu ? La césarienne signifiait m’ouvrir le ventre. Je ne suis pas une vache sur un étal !!!

Au fur et à mesure que le temps passait, je me suis faite à l’idée d’un accouchement par voie basse. Je voulais vivre l’expérience, avoir mal, sentir en moi  le fait de donner naissance. Peut-être que c’était inconsciemment une forme de pénitence que je souhaitais vivre après toutes ces lamentations et ces idées noires. Je voulais consciemment ou inconsciemment expier mes péchés.

J’ai perdu les eaux un dimanche à 14h.

J’étais couchée sur le lit avec le papa du petit humain et je faisais la liste de tous les plats qui me faisaient envie. Outre les mets traditionnels camerounais, j’avais une horrible envie de pain. Je voulais du pain et je le tannais avec cette histoire depuis le matin. Il m’avait promis d’aller à la boulangerie dans l’après-midi. J’avais horriblement faim ! Faim de pain.

Puis j’ai eu l’impression de me faire pipi dessus. La plus curieux était que je n’arrivais pas à bloquer la chose. C’était totalement inhabituel. Me faire pipi dessus ! J’ai couru dans la salle de bains et là… tout est sorti ! On aurait dit qu’on m’avait versé un seau d’eau entre les cuisses. J’avais perdu les eaux. Un mois avant le terme prévu. Je suis partie d’un fou rire tellement c’était irréel. Le petit humain allait faire son entrée dans le monde.

Sauf que j’avais faim.

Et que rien n’était prêt et certains vêtements du bébé n’avaient pas encore été repassés. J’ai appelé ma soeur pour lui annoncer la nouvelle. Erreur. Elle connait ma nonchalance légendaire et savais que je ne me serais pas alertée. Je voulais prendre une douche, faire à manger, repasser, ranger la valise puis aller à l’hôpital. Elle ne l’entendait pas de cette oreille. Je devais aller à l’hôpital immédiatement. Sa panique était également causée par l’histoire médicale de cette grossesse.

Elle appelait toutes les  35 secondes pour s’assurer que nous avions quitté la maison. J’ai fini par lui mentir. Ouiiiiii j’étais déjà partie ! Pourtant j’étais assise face à mon assiette pleine de pâtes aux lardons. Oui, c’est ce que j’ai mangé.

Le papa du petit humain et moi avons finalement pris la route. Les téléphones n’arrêtaient pas de crier, ma soeur voulait savoir où nous étions exactement sur le chemin. À près d’un kilomètre de la maison nous avons eu une crevaison. J’étais morte de rire. Il fallait changer la roue et tout ce qui va avec. Pendant que tout cela se faisait j’ai appelé Leyo… qui m’a demandé si j’avais contacté ma gynéco. Euh… non. Je ne l’avais pas fait. Je n’y avais même pas pensé. Elle m’a crié dessus, et je n’arrêtais pas de rigoler.

Nous sommes finalement arrivés à l’hôpital. Ma sœur avait envie de m’étriper : je mettais son enfant en danger. Une fois installés, j’ai eu droit aux fameux touchers vaginaux. Je dis fameux parce que j’ai fait des stories sur Instagram pour raconter mon expérience, la maltraitance du corps et la chosification du vagin dans ces moments. Elles ont donné naissance à de belles discussions et de beaux témoignages sur la question. En gros ? Les médecins doivent revoir leur politique lorsqu’il s’agit des touchers vaginaux effectués par 35 personnes en présence de 143 autres.

Nous n’en reparlerons pas ici, tout a déjà été dit.

Je n’avais aucune contraction, aucune douleur. Le petit humain n’était pas descendu, le col de l’utérus n’avait pas bougé. Tout était normal, sauf que je n’avais presque plus de liquide amniotique. Il a été convenu que je passerais la nuit à l’hôpital, dans l’espoir que le travail commencerait.

9 heures du matin. Toujours rien. Dernière écho. Le petit humain n’était toujours pas descendu et allait bientôt être en détresse à cause de l’absence du liquide amniotique. Il a été convenu qu’une césarienne serait faite.

Je savais que je n’avais l’emprise sur absolument rien au cours de cette grossesse. J’avais fini par comprendre que rien ne se passerait comme je le souhaitais. Pourtant je n’étais pas préparée psychologiquement pour une césarienne. J’ai commencé à trembler de tout mon corps. C’était tellement fort que c’était visible à l’œil. Je n’étais pas prête.

Le coup de massue ? Apprendre que le papa du petit humain ne pourrait pas assister à l’intervention. Nous avions prévu qu’il serait là. L’idée a été difficile à accepter pour moi au départ, mais au fil du temps je ne pouvais plus imaginer ce moment sans sa présence. J’avais besoin qu’il soit là. J’avais besoin de le voir, même s’il était loin. C’était vital. Nous avions traversé chacune des étapes de cette grossesse tous les 2. Il m’avait permis de tenir jusqu’au bout. Et puis Boum ! Il ne pouvait pas être là.  Toute la peur retenue en moi a explosé et je me suis mise à pleurer comme un enfant. J’ai pleuré de l’ascenseur où la nouvelle m’a été annoncée, à mon retour dans la chambre après l’intervention.

L’épisode chirurgical a été très éprouvant. Je pleurais de peur. Je pleurais de désespoir. Je pleurais de soulagement. J’ai eu droit à une anesthésie locale. Lorsque j’ai vu l’aiguille qui devait me rentrer dans la colonne vertébrale j’ai pleuré de plus belle. J’ai dit au petit humain « Je le fais pour toi, pour que tu puisses vivre. Le reste ne compte pas. Tout ceci est pour toi. »

La salle était toute blanche, des lumières braquées pour moi. J’ai eu la certitude que j’allais mourir. Il était juste impossible que j’en ressorte vivante. On allait m’ouvrir le corps. Dans cette salle déprimante. Même pas un dessin sur le mur pour m’égayer. Rien. Redoublement de pleurs. Puis j’ai senti mon corps tout léger, comme si on m’ôtait un poids au niveau de l’abdomen. Le petit humain était sorti. Je pleurais 4 fois plus qu’une madeleine. Le bébé m’a été montré brièvement, emballé dans une couverture. Même pas 4 secondes. Je n’ai rien vu de lui, si ce n’est un œil et une partie de son front.

Je me souviens m’être dit « Le bébé a des cheveux. Il est en vie. Je peux mourir à présent. Tout ira bien. »

Le petit humain faisait 2 kilos à sa naissance. Il était tout petit. Vraiment, vraiment tout petit.

Je ne sais si la communication entre l’anesthésiste, les médecins présents et ma gynéco n’était pas passée, mais tous à un moment donné pensaient que j’étais endormie. Je vous dirai ce que j’ai entendu après la sortie du bébé de la salle.

– Mais comment cette grossesse a pu arriver à terme ? Cet enfant n’avait absolument aucun espace pour se développer ! 

– C’est normal qu’il ne soit pas descendu, il n’y avait absolument aucun moyen qu’il le fasse ! C’est pour ça qu’il était aussi petit. Comment ça se fait qu’il ait pu survivre au point de naître sans aucun souci ? Il est petit mais en bonne santé et respire par lui-même ! Miracle !

– Bon le fibrome là on l’enlève ou pas ? (l’anesthésiste, je le savais parce qu’il était debout au niveau de ma tête.)

– On ne peut pas l’enlever (ma gynéco, la seule dont je reconnaissais la voix.)

– Enlevons-le ! C’est possible ! (l’anesthésiste)

– Non, on le fera une autre fois ! (ma gynéco)

– On l’a fait samedi dernier sur une dame ici, elle a accouché et on lui a enlevé son fibrome ! C’est possible ! (l’anesthésiste) 

– On ne peut pas l’enlever ! (un médecin excédé par l’insistance de l’anesthésiste) Il y en a au moins 20 ! On a soulevé l’utérus et c’est partout ! On ne peut pas !!!! Il faut une opération dédiée !!

Et là je lance entre 2 sanglots « Il y a combien de fibromes ? »

– Elle ne dort pas ??

– Comment ça elle ne dort pas ??

– Heu… j’en vois 4 (ma gynéco)

Et là tout le monde passe au dialecte local. Plus aucun moyen pour moi de comprendre ce qui est dit.

20 fibromes. Quasiment aucune chance pour le petit humain de vivre. Aucun espace pour se développer.

J’ai été envahie d’un grand sentiment de culpabilité dès ce moment.

4- Le premier contact

Le petit humain il y a un moment déjà… (nostalgique !)

J’avais peur du petit humain.

Les premières personnes qu’il a vues ont été son papa et ma sœur (qui est tombée complètement amoureuse de cet enfant !). J’ai été ramenée dans la chambre, et je ne pouvais toujours pas bouger. En plus j’avais mal. Très mal. Vers 18 h, j’ai demandé au papa du petit humain s’il l’avait tenu. Il m’a dit non, les infirmières l’ont pris pour des soins. « L’enfant n’a donc été tenu par aucun de ses 2 parents. Ce n’est pas bon. »

Il est allé le chercher et l’a ramené dans la chambre. Je ne pouvais pas bouger, donc je ne pouvais pas le porter. Son papa l’a posé à côté de moi et je me suis mise à pleurer. Il était en vie, et moi aussi. Voici ce que je lui ai dit :

« Ton nom est… ton papa est…. et ta maman est…. Ton nom …. signifie…. et a été choisi par… Ton nom …. signifie …. et a été choisi par…. Et … est le nom de ton papa, ton nom de famille. Aujourd’hui est le jour de ta naissance. Bien que tu n’aies pas été planifié, tu es un enfant de l’amour. L’amour de Dieu, de tes parents et celui de tous ceux qui les entourent et qui dès aujourd’hui t’entoureront aussi. Reçois toutes mes bénédictions, ainsi que celles de Dieu. Je n’attends rien d’autre de toi que tu sois toi-même. Je ne prierai pas pour que tu sois sage ou quoi que ce soit de ce type. Je prierai pour que tu t’affirmes, que tu sois toi et personne d’autre. Dans cette vie tu feras exactement ce que tu voudras. Notre rôle, à ton papa et moi c’est uniquement de t’accompagner sur le chemin que tu te traces. Nous ne servons à rien d’autre. »

J’ai pleuré.

J’avais peur du petit humain comme je l’ai déjà dit. Aujourd’hui je peux l’avouer, j’avais peur qu’il me rejette après tout ce que je lui avais fait subir. J’avais peur de rester trop longtemps près de lui. Il préférait peut-être ne pas être près de moi. Et il était tellement petit. Alors que je nourrissais de la colère envers la vie à l’intérieur, il luttait pour la sienne, contre l’environnement hostile à l’intérieur de moi.

Après ces mots que je lui ai dits, son papa l’a pris. J’avais extrêmement chaud, effet indésirable de l’anesthésie, alors je voulais la clim à fond. Nous avons dû renvoyer le bébé à la nursery. Je dois avouer que j’étais soulagée. Il serait mieux là-bas. Là-bas on prendrait mieux soin de lui. Le 2e jour j’ai pu le porter, mais brièvement. J’allais mieux, mais cette peur demeurait. Alors le bébé est resté près de moi dans son couffin. Ma sœur prenait soin de lui, des étoiles dans les yeux. J’avais peur de le toucher. J’avais peur de lui changer la couche. J’avais peur de lui faire mal. J’avais peur qu’il n’aime pas que je le touche.

Le 3e jour est celui où je suis restée seule à la clinique jusque tard le soir. Le matin j’ai hésité à demander que le petit humain me soit emmené. Au final j’ai décidé de ne pas le faire, je me suis convaincue qu’il était mieux où il était. Je n’allaitais pas (par choix), alors je pensais qu’il n’avait pas besoin de moi. Vers 11h l’infirmière l’a emmené et elle a dit « Mais la maman n’a même pas demandé son bébé aujourd’hui. » La veille ma sœur l’avait réclamé, elle a dû penser que c’était moi. Je ne lui en ai pas voulu pour cette phrase. Elle avait raison. Je ne l’avais pas réclamé.

Quand je l’ai vu, ce tout petit humain dans ces vêtements tout grands malgré leur petite taille, j’ai compris que je ne pouvais plus « fuir ». Je l’avais fait pendant 8 mois. Il était temps d’arrêter. Malgré ma peur panique, je suis restée toute seule avec l’humain sorti de moi. J’ai pris le temps de le regarder. Il souriait tout le temps dans son sommeil, insensible à ma paralysie. Il avait le visage de mon père. Il lui ressemblait tellement, étrangement. Comme s’il avait fait le choix d’ignorer toute une génération, la mienne et celle de son père. On aurait dit qu’il avait préféré se tourner vers les « anciens ». Il avait 10 doigts. J’ai compté. Il était là, en vie, une vie pour laquelle il avait lutté jusqu’au bout.

Le premier sentiment qui m’a envahi lors de notre premier tête à tête a été le renforcement de mon profond respect pour lui. Je l’ai dit dans le texte La couleur de la vérité, il en faut du courage pour me choisir moi comme mère. Il en faut du courage pour braver toutes les barrières contraceptives mises en place pour grandir dans mon ventre à moi. Il en faut du courage pour combattre la dépression de son vaisseau (il le ressentait certainement), tout en combattant le milieu hostile qui veut tout, sauf nous voir grandir. Ce bébé venait de loin. Il n’avait pas bravé tout cela pour se retrouver face à une pleurnicharde qui n’avait pas le courage d’affronter les potentielles réactions de son enfant à ce qu’elle lui avait fait endurer.

Nous étions 2. Seuls au monde. Il était temps de faire connaissance.

Nous avons passé toute la journée ensemble. Tous les 2. J’ai rassemblé mon courage pour lui changer la couche, et je me suis rendue compte que j’en étais capable. J’ai réussi à lui donner le biberon, et je me suis rendue compte que c’était possible. Ces 2 petites actions m’ont montré et prouvé que je pouvais y arriver. Je pouvais le toucher sans le casser, je pouvais le porter sans le blesser.

Et, surtout, je n’étais pas rejetée.

5- La parentalité

Moi et ma cousine Jessica qui a sauté dans un avion juste pour me faire des bisous à l’annonce de la grossesse, et qui m’en a tellement appris sur la parentalité ! J’ai même eu droit à un stage d’immersion chez elle !

Je m’attendais à absolument tout, sauf à ça.

La parentalité est quelque chose d’assez particulier. Je ne parle pas de maternité car je ne me sens pas mère.  Je ne suis pas la mère du petit humain. Mon ressenti face au rôle d’encadrement et de protection qui m’incombe est bien trop différent de ce que j’avais imaginé, bien trop différent de ce qui m’a été présenté. Ma vie est bien loin d’être comparable à celle d’une mère. Par ailleurs, le fait d’avoir vécu une césarienne dont je me suis très, très rapidement remise (dès le lendemain j’étais sur pied) m’a épargnée, mais en même temps privée des douleurs de l’enfantement. Je n’ai pas le sentiment d’avoir accouché. J’ai même du mal à parler de mon accouchement, car il semble n’avoir jamais existé.

Le retour à la maison a été difficile sur plusieurs points.

Je vous ai dit après l’histoire de l’accouchement que j’ai ressenti une grande culpabilité.

Ça n’a pas été facile, mais j’ai compris aujourd’hui que mon ressenti par rapport à la grossesse n’invalide ce que je ressens aujourd’hui pour le petit humain, et vice versa. Mon ressenti envers le petit humain n’annule pas les difficultés vécues à cause de la grossesse. Les 2 faits ne sont pas liés et sont parallèles. Ils ne rejoindront jamais. Ils ne sont pas comparables et ne doivent être comparés.

Cette révélation n’a pas été acquise en un jour.

Le papa du petit humain et moi avions décidé de ne pas solliciter d’aide durant les premiers mois de vie du bébé. Nous souhaitions nous en occuper nous-mêmes, nous voulions apprendre à le connaitre avant de laisser qui que ce soit d’autre nous assister. Ma sœur par contre était incontournable et nous ne souhaitions pas la contourner. C’est une Maven lorsqu’il s’agit de bébés (lisez The Tipping Point ou lisez ma revue du livre pour comprendre de quoi il est question), et son expérience nous était et continue de nous être indispensable.

Le petit humain pesait 2 kg à la naissance. Je ne pouvais pas « manipuler » un être aussi petit. Ma sœur venait donc tous les matins et tous les soirs pour son bain. Nous nous chargions du reste. Et c’est là que nous avons connu le baby clash.

Je vous explique. Le baby clash c’est cette période après la naissance de l’enfant où les parents ne s’entendent plus, se crient parfois dessus et ont l’impression de ne plus se comprendre. C’est très normal, mais ça nous ne le savions pas jusqu’à ce que le papa du petit humain fasse des recherches sur le sujet. De nombreux couples se séparent durant cette période de baby clash.

S’il faut parler en toute honnêteté, j’étais la raison de notre baby clash. Entendre que le petit humain avait autant souffert à l’intérieur de moi pendant que moi j’acceptais mal ma grossesse a eu un effet dévastateur. Je souhaitais en quelque sorte me rattraper, et j’avais l’intime conviction que pour être la mère qu’il mérite, je devais tout faire moi-même : la lessive, le repassage, les nuits blanches … Sans m’en rendre compte je ne laissais pas d’espace au papa. Et s’il faisait mal ? Et si le bébé avalait de travers quand il lui donnait le biberon ? Et si, et si, et si.

J’étais exténuée. Donc irritable. Je pleurais partout et tout le temps. J’avais l’impression de ne plus avoir de vie, sauf que c’était mon choix, et je voulais inconsciemment que ça se passe comme ça. Auto-flagellation. Le papa du petit humain était totalement disponible pour le bébé, en tout temps et partout. Mais je ne le laissais pas faire. La fatigue prenait le dessus, le ton montait de mon côté, je lançais des critiques négatives inutiles, je sortais de la maison en claquant la porte, pensant être incomprise, convaincue que le papa ne s’investissait pas assez. Je me sentais seule et abandonnée, et dans le même temps je repoussais le papa du petit humain. C’est assez paradoxal.

Un soir, comme tous les soirs d’ailleurs, je pleurais en silence dans le lit, les yeux rivés sur le berceau. « C’est ça ma vie à présent ? » Cette question tournait en boucle dans ma tête. J’étais dégoûtée. J’avais l’impression de m’être suicidée. Je lavais, repassais, rangeais, consolait et donnait le biberon du matin au soir. J’en avais marre, je n’en pouvais plus. Mais ne plus « en pouvoir » signifiait pour moi être une mauvaise mère, alors je devais continuer. Je remercie le ciel d’avoir la charge d’un humain calme et adorable, qui ne pleure que rarement. Sinon je me serais littéralement tiré une balle.

La première fois que le papa du petit humain a évoqué la possibilité d’avoir une nounou, j’ai failli l’étriper. Confier le petit humain à quelqu’un. Dans quel monde ? J’en étais à l’étape où j’étais prête à démissionner de mon boulot juste pour avoir les yeux rivés sur le bébé H24. Rien ne devait lui arriver, il avait assez souffert comme ça ! Mais les choses empiraient. Je m’endormais oubliant que j’avais posé une marmite sur le feu, j’étais invivable, en colère tout le temps.

Le problème avec la nounou ? Elle me donnait l’impression de sous-traiter mon enfant, comme un business dont je ne voulais pas m’occuper. La vérité est que j’avais perdu toute lucidité. Ma sœur et toutes mes amies ont des nounous et leurs enfants ne sont pas mal aimés. Sauf que dans mon cas ça me semblait différent. Je devais être là. Je n’avais jamais été là pour ce bébé, à présent je devais l’être.

Après un mois de tensions, de pleurs, de dégoût et de culpabilité accrue, j’ai demandé moi-même au papa du petit humain de nous trouver une nounou. Je préférais qu’il le fasse lui parce qu’il a un caractère plus patient avec l’humain. Il est très, très méticuleux et savait exactement ce dont nous avions besoin. Je suis short tempered comme on le dit en anglais, et dans l’état dans lequel j’étais il était tout simplement impossible que je me base sur des éléments logiques pour sélectionner une nounou. Il nous en a trouvé une. Elle est juste parfaite.

La vérité est que je ne me suis pas levée un matin et j’ai décidé qu’il était temps pour moi d’arrêter la folie. Non. J’ai vu ma relation avec le papa du petit humain se dégrader. J’étais aux premières loges tout en étant actrice principale. Je lui faisais vivre un véritable enfer. Je dois avouer que j’ai pensé à la rupture, à partir pour cesser de lui gâcher la vie. J’étais vraiment invivable, et je n’y pouvais rien.

Puis une succession d’événements a eu lieu. J’ai lu ou regardé (je ne me souviens plus) un contenu partagé par la blogueuse kenyane Nancie Mwai. Elle est maman et voyage beaucoup avec ses copines. Un de ses abonnés lui a fait la remarque et, en substance, elle a répondu ceci : avoir un enfant ne doit pas être la fin d’une vie ; si elle abandonne tout pour son enfant, que deviendra-t-elle une fois qu’il grandira et s’en ira ? Elle n’aura un enfant équilibré que si elle-même a une vie équilibrée.

Puis j’ai écouté le podcast du Club des Cotonnettes intitulé Cocktails et Confidences. Le titre de l’épisode est Ça y est, je suis maman. C-de-Leen m’a donné une belle gifle durant mon écoute. La phrase qui m’a le plus marquée a été « Acceptez l’aide qui vous est proposée chaque fois qu’elle vous est proposée. » La maternité n’est pas un concours de lavage ou de repassage. Ce n’est pas à qui repasse le mieux. L’enfant se fiche de savoir qui repasse. Le rôle de la maman (dans ce cas, mais du papa aussi dans un sens plus large) est de s’assurer que le repassage est fait. Ce n’est pas en faisant tout nous-mêmes qu’on se prouve à soi-même et au monde qu’on aime son enfant. Aimer son enfant c’est lui offrir le meilleur, quel que soit le moyen employé.

Parallèlement, ma sœur m’a crié dans les oreilles pour que je me remette sur le droit chemin. L’enfant ne doit pas occuper tout l’espace au point d’évincer l’homme. L’homme ne doit pas se sentir moins important parce qu’un enfant est né. Chacune des parties doit conserver sa place dans la relation. L’enfant ne vient évincer personne. Il est une autre personne qui s’insère, et sa venue ne requiert en rien le départ ou l’effacement d’un des 2 parents.

Par ailleurs, chaque enfant a 2 parents, et les 2 ont exactement les mêmes droits sur lui. Nous étions tous les 2 à notre première expérience de parentalité, alors il était hors de question de penser que mon statut de génitrice me rendait plus habilitée à faire ci ou ça au point d’évincer le père. Leyo a appuyé cet argument de ma sœur et m’a dit très exactement « Par ce que tu penses que toi-même tu sais trop bien t’occuper de cet enfant ?? »

Le dernier coup de massue a été la discussion que j’ai eue avec le papa du petit humain sur le sujet. Je devais arrêter la folie. En gros, c’était le message. Je devais arrêter la folie.

Je l’ai arrêtée et j’ai demandé à avoir une nounou.

Je ne lave plus, je ne repasse plus, je suis plus productive dans mes activités quotidiennes, je suis nettement plus reposée et donc moins irritable, je suis redevenue relativement normale, et je fais des bisous à longueur de journée. Par contre de cette période j’ai gardé une aversion pour le lavage des biberons. Je déteste ça, tellement je l’ai fait 35 fois la journée !

Aujourd’hui ?

J’en parlais dernièrement avec le papa du petit humain : je ne me sens pas mère et je ne veux pas être la mère de quelqu’un. C’est assez paradoxal parce que cet enfant a et aura toujours tout de moi. Je ne le ressens pas comme un poids, très loin de là. Même durant ma période de folie, ma colère n’a jamais été dirigée vers le petit humain. J’en voulais à la lessive et au fer à repasser, j’en voulais au temps qui ne s’étirait pas pour me permettre d’avoir des journées plus longues et donc de pouvoir me reposer, mais je ne lui en ai jamais voulu à lui. J’ai vécu exactement la même situation durant la grossesse. J’en voulais à l’état de grossesse, pas à l’enfant. Il n’a jamais été inclus dans l’équation.

Je ne me sens pas mère. Je ne ressens pas sur mes épaules l’horrible poids qui m’a été présenté comme étant le lot de la maternité, et je ne veux pas le ressentir. Du coup je ne veux pas être la mère de cet enfant. Je veux être… moi, et je veux qu’il soit lui.

Tout comme ça a été le cas pour le fait de devenir adulte, j’ai attendu que quelque chose en moi qui me dirait « à présent tu es une mère » se déclenche en moi. Rien n’est venu jusqu’ici. Je suis restée la même personne. J’ai les mêmes délires. Je ne suis pas plus mature ou plus ci ou plus ça. Je suis moi, tout simplement, et je donne à cet enfant le meilleur de moi, surtout en termes de bisous. Je l’adore et il m’obsède littéralement, il passe avant absolument tout, et je suis prête à tout pour son bien-être.

Le problème ne se pose pas au niveau de ce que je suis prête à faire ou pas pour le petit humain. Le problème se pose au niveau du  label. Je ne veux pas être labellisée, je déteste ça. Le mot « mère » ne rend pas mon dévouement pour le petit humain plus valable. Je suis moi, Anne Marie C. Befoune, et je suis en charge du petit humain. Ça me va comme descriptif. Ça n’ôte en rien la valeur de mon apport dans sa vie.

Dans le même registre, quelqu’un m’a demandé pourquoi je dis toujours « le papa du petit humain », et non mon mec ou tout ce qui va avec. La manière dont je l’appelle n’ôte rien à notre vécu quotidien. Je n’ai même pas besoin de lui donner une quelconque étiquette. L’important est ce que nous partageons et ce que cela représente pour moi, la place qu’il occupe dans ma vie. Je n’ai pas besoin de le labelliser pour que les autres comprennent à quel niveau nous sommes de notre relation (mec, fiancé, mari).  Leur compréhension n’est pas nécessaire à la validation de notre vécu. Il est valide parce que nous le vivons, tout simplement.

6- Ma relation avec le petit humain

Nous, sans filtre

Je suis littéralement obsédée.

Je prie toute personne qui souhaiterait se perdre en chemin et me dire « N’est-ce pas je te l’avais dit ? » de la boucler à tout jamais.

Comme je l’ai dit, le fait d’aimer cet enfant n’annule en rien le ressenti vécu durant la grossesse. Ce serait comme déclarer que le fait que j’aie 33 ans aujourd’hui annule le fait que j’ai eu 12 ans un jour. C’est très idiot. Les 2 âges restent valables et aucun n’annule l’autre. J’ai été conne à 12 ans, je suis moins conne à 33. Je ne voulais pas d’enfant, j’en ai un aujourd’hui. Ça ne veut pas dire que la période où je n’ai pas voulu d’enfant perd sa valeur. Non. Je l’aime, moi, cette période. Elle fait partie de ma vie, de moi, et j’en suis fière. Tout comme de l’expérience de grossesse difficile. Je ne regrette rien.

Je vous l’ai dit, je vis sans regret.

La maman du papa du petit humain (oui, je sais, c’est long !) m’a posé la question suivante : « Est-ce que si j’avais su la joie que j’allais vivre aux côtés du petit humain alors que j’étais enceinte, mon ressenti aurait été différent ? Est-ce qu’aujourd’hui j’aurais voulu vivre une grossesse différente ? »

La réponse est claire, nette et précise : non.

Si j’avais vécu une grossesse différente, ma relation avec le petit humain n’aurait pas été la même. J’ai vécu une véritable purgation des passions durant ma grossesse. J’ai exorcisé mes maux. J’ai fouillé au plus profond de moi-même et j’ai ressorti toute la boue enfouie. J’ai fait face à des difficultés liées à mon histoire familiale, un processus qui m’a anéantie, qui m’a fait aller plus bas que terre. J’ai souffert. J’ai questionné. J’ai pleuré. Au final j’ai compris, j’ai accepté, j’ai pardonné.

Grâce à ce processus je sais aujourd’hui que l’héritage familial négatif s’arrête à mon niveau. Je ne passerai pas ce bagage de manière consciente ou inconsciente au petit humain. Mon histoire, ma vie, n’est pas une introduction à la sienne. J’ai su modeler ma présence dans sa vie comme un outil plutôt qu’un poids. Si j’avais vécu une grossesse pleine de joie et de bonheur, ça aurait été cool sur le moment, mais les répercussions sur le long terme allaient être catastrophiques. J’ai souffert de mon héritage familial. J’aurais préparé de manière inconsciente une vie de souffrance pour cet enfant.

Quelqu’un m’a demandé si le fait d’avoir le petit humain m’a changée, si je fais à présent partie du groupe  qui dit à tout va « Tu comprendras quand tu auras un enfant ! ».

La réponse est non.

Je ne vois pas ma vie ou celle des autres sous un jour différent. Je comprends mieux certains comportements et certaines déclarations, surtout s’agissant de ma mère. Ça ne signifie pas que je suis devenue érudit entre 9 et 10h le jour de la naissance du petit humain.

Ce que je sais par contre est que je suis plus sensible et plus inquiète. J’ai raconté sur Instagram l’épisode de la visite du Red Terror Martyrs’ Memorial Museum à Addis Abeba. Généralement le retour vers des drames passés ne m’affecte pas. Je ne dis pas que j’étais insensible. J’avais un détachement certain. Je me focalisais sur les causes et les conséquences dans un sens large, pas sur l’humain en lui-même.

Aujourd’hui c’est totalement impossible.

Je voyais dans chaque visage de personne assassinée et dans chaque témoignage de personne torturée la vie du petit humain. Et si c’était lui ? Comment y aurais-je survécu ? Comment aurait-il vécu cette souffrance ? J’avais physiquement mal à la pensée de chaque coup administré. Je me serais tuée s’il avait été exposé à ces actes de barbarie. Et je le dis sans cligner des yeux.

Je suis désespérée du fait que je ne pourrai lui éviter toutes les souffrances sur son chemin. J’ai juste envie de le mettre dans une boite et le garder dans ma poche. Dans le même temps je suis jalouse de son indépendance. Je la défends bec et ongles. Je refuse qu’il soit un être dépendant. Je ne veux pas être le point central de sa vie. Il doit vivre sa vie en se mettant lui-même au centre, et en s’assurant que ce qu’il fait, il le fait d’abord pour lui-même. La protection que je lui apporte n’annule en rien cette indépendance que son papa et moi souhaitons cultiver en lui. Un autre des paradoxes de la parentalité.

Je suis ultra protectrice, mais ce n’est pas la parentalité qui m’a rendue ainsi. Je l’ai toujours été. Je vous ai raconté mon expérience avec ma nièce dans l’article Violences familiales : je t’aime, je te hais.

Par contre je ne saurais définir ou expliquer l’amour que j’ai pour le petit humain. J’ai l’impression de ne rien ressentir tout en ressentant absolument tout pour lui. C’est difficile à expliquer. J’ai l’impression de ne rien ressentir parce que c’est un type d’amour que je ne connaissais pas. Il est nouveau et n’a jamais existé avant. Le petit humain est une nouvelle personne sur terre et les codes d’attachement qui s’appliquent aux autres ne s’appliquent à lui.  Tout est neuf, comme sa vie.

Je n’ai pas l’impression qu’il comble un vide. Je n’ai pas l’impression d’être plus complète grâce à lui. Je n’ai pas l’impression que ma vie n’avait pas de sens avant lui. Ce que je sais est qu’il est au centre de tout aujourd’hui. Je ne me perdrai pas en lui comme ça a été le cas au départ, mais tout sera et est déjà défini par rapport à l’apport concernant son bien-être. C’est néfaste pour lui ? Ça dégage à tout jamais.

Je reste moi, entière, mais dans le même temps il est mon tout.

Je ne saurais le dire autrement.

Je profite de chaque moment passé avec cet enfant. Je sais qu’aucun moment ne reviendra, alors je chéris chaque minute, même les nuits blanches et l’excès de fatigue. Je sais que ça aussi ça passera un jour. Je ne me lasse pas de voir ses yeux briller dans la pénombre quand je vais le prendre dans la nuit alors qu’il pleure dans son berceau. C’est juste magnifique. Je suis déjà nostalgique de cette période où ce bébé ne pesait que 2 kg et semblait plus fragile que tout.

Je veux tout absorber, tout vivre pleinement, pour ne rien manquer. Dans le même temps je veux rester à ma place. Je ne veux pas empiéter sur l’espace de son papa dans sa vie, et dans son espace à lui-même, c’est-à-dire au bébé. Nous ne sommes pas dans une configuration où 3=1. Non. 3=3. Chacun d’entre est et restera une entité à part entière.

Vous me demanderez certainement quel type de parentalité nous avons adopté. Vous le savez déjà si vous me suivez sur Instagram, le petit humain est gender neutral. Je vous invite à lire sur le sujet si vous ne savez pas ce que ça signifie. Le respect des choix de l’enfant est au cœur de notre réflexion. L’enfant fera les choix qui l’arrangent, ce qu’il juge être approprié pour lui. Je vous prie de m’épargner les questions bêtes du genre « Et s’il ne veut pas aller à l’école ou s’il ne veut pas se laver ? » Nous sommes respectueux de sa personne, pas tarés. Alors gardez ce genre de réflexions à 3 sous 50 pour vous et votre cerveau.

Le respect que j’ai pour le petit humain se manifeste dans nos interactions au quotidien. Je ne fais rien « sur son corps » sans le prévenir. Je ne le porte pas brusquement. Je ne me mets pas à le déshabiller de manière abrupte. Je ne lui tourne pas la tête pour lui nettoyer le nez comme si je descendais du ciel. Non. Je lui dis d’abord et je le laisse se préparer à recevoir tout soin de ma part. Si je le couche pour le déshabiller ou pour l’habiller et je constate qu’il s’étire, je le laisse terminer. C’est son moment pour lui et il en a besoin, je le respecte.

Vous me direz qu’il ne comprend pas. Je vous répondrais qu’il comprendra un jour, et c’est tout ce qui compte. Il doit savoir qu’il est le seul propriétaire de son corps et rien ne doit lui être fait sans qu’il n’en soit informé au préalable. Je ne veux pas d’un enfant qui rentre le soir tatoué parce qu’il était avec un oncle qui l’a emmené dans un salon de tatouage. Mon problème ne sera pas le fait qu’il soit tatoué. Mon problème se posera au niveau du fait qu’il n’était pas d’accord mais l’a fait quand même parce que son oncle est une autorité. Cet enfant doit savoir et comprendre qu’il est la seule et unique autorité lorsqu’il s’agit de sa personne.

Les petits gestes du quotidien donnent les résultats les plus énormes au fil du temps. Pensez juste à ce qu’ont créé en vous les nombreuses bastonnades reçues de vos parents. L’une après l’autre, elles ont inculqué en vous la soumission et la crainte de toute autorité, puis une aversion certaine pour la hiérarchie. Ce n’est peut-être pas votre cas, mais ça l’a été pour moi, et il m’a fallu de nombreuses années pour me débarrasser de cet héritage.

Je ne veux pas être cause de traumatisme inutile pour le petit humain.

Si vous êtes intéressés par la parentalité positive et tout ce qui va avec, je partage très souvent sur Instagram du contenu sur le sujet. Sinon faites comme moi : faites des recherches.

Oh j’ai failli oublier ! Beaucoup m’ont demandé si j’aurai un 2e enfant. C’est fort probable, mais pas pour les raisons que vous imaginez. Non, je n’ai pas été prise par la folie bébé. Loin de là. La raison est aussi glauque que simple : si je perds le petit humain je ne m’en remettrai jamais. Jamais jamais. Pour équilibrer les choses, il me faut un autre petit humain. A présent il ne reste plus qu’à être riche (je ne m’aventurerai jamais dans cette histoire si mon niveau de vie n’est pas monté de 3 crans au moins), puis à déterminer le mode d’arrivée de ce nouvel humain (adoption, mère porteuse, ou moi qui me transforme en vaisseau une fois de plus).


Nous en sommes à près de 10 000 mots, il est temps d’arrêter. L’idée n’était pas d’écrire un livre.  Selon les sites d’écrivains consultés, une nouvelle compte entre 7500 et 17 500 mots. En gros ? J’ai rédigé ma première nouvelle et je vous l’offre gratuitement.

Je ferai un live Instagram le mardi 3 décembre prochain pour poursuivre la discussion, mais il ne sera destiné qu’à ceux qui ont lu ce texte. J’ai bien dit poursuivre la discussion. Il s’agira de répondre aux questions de ceux qui voudraient des éclaircissements sur les points abordés dans l’article (ou la nouvelle, c’est selon). Comment je saurai que vous n’avez pas lu ? Je ne répondrai à aucune question dont la réponse est contenue dans ce texte. La période C. Befoune qui se répète est révolue. J’ai un petit humain à charge à présent, je dois gérer mon temps de manière plus intelligente !


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


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Je suis disponible par mail à l’adresse mesdigressions@gmail.com et sur Instagram à @c_befoune.

26 comments
  1. La notion de respect et comment l’inculquer dès le berceau m’a profondément marquée cependant comme toujours les leçons à tirer sont nombreuses. L’absence de fard comme toujours est plaisante d’autant plus que de nombreuses personnes sont victimes de la vision idyllique du parcours de la maternité et/ou du désir d’enfant parce qu’on est femme.

  2. J’attendais tellement cet article où plutôt cette nouvelle. Merci beaucoup pour ton partage. Je viens de finir ma lecture et je suis juste ébahie.
    A travers tes expériences j’ai appris si tant.
    J’ai toujours désiré avoir un enfant. Plus que tout. Et une fille de préférence parce que ma relation avec ma mère n’avais pas été là meilleure et que je voulais être celle que j’aurais voulu qu’on soit pour moi avec elle.
    Sauf que ce soir j’ai quelques doutes. Je ne désire pas cet enfant pour les « bonnes » raisons. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et comprendre.
    J’aurai sans doute des questions pour plus tard. Je savoure d’abord ma nouvelle une seconde fois.

    1. Je suis contente que tu apprécies et que tu questionnes tes envies. Le but est de susciter ce questionnement en réalité ! Pour les questions, tu sais très bien que je reste disponible.

  3. Merci. Cest le seul mot que jai envie de dire. Merci pour cette porte ouverte à ton intimité, merci pour ces mots qui me questionnent et me bouleversent. Ils ouvrent de nouvelles perspectives… merci pour ce partage qui menrichit de bien de manière ! C’est comme une bouffée d’air frais de lire une histoire de maternité ou de parentalité qui ne soit pas cliché. Merci.

  4. Mon Dieu qu’est ce que ça fait du bien à mes yeux fatigués. Excellent comme d’habitude, on constate que tu pars du je ne veux pas d’enfant, je déteste être enceinte à « je peux mourir pour cet enfant ».. en voilà du chemin. Tu prends de la hauteur sur ta vie et tu dis sans fards tes failles et tes points positifs . Des notions de parentalité positive, gender neutral, bref un master class. Merci pour ça.

  5. J’ai lu, posément et j’ai adoré.
    J’adore simplement la manière dont la sincérité émane de tes mots. Tu dis les choses comme tu les ressens. J’adore
    C’est tellement émouvant ce combat de vous deux, oui ça l’est. Un combat. On peut dire que le petit humain en a dans le ventre. Tout autant que toi.
    Bravo

  6. Ma beauté,
    Je ne sais pas quelle partie a finalement été ma préférée.
    Mais elles m’ont toutes apporté quelque chose.
    Que d’émotions, de leçons, de partages.
    Tu es une personne exceptionnelle.
    Et je ne souhaite que du bonheur à ta famille.
    Et à toi surtout de prendre soin de toi. Merci pour tout ce que tu nous offres surtout.
    Un gros bisou au petit humain!

  7. Comme je te l´ai souligné sur Instagram ton texte est plus long que mon memoire, mais Dieu qu´est ce que c´est passé vite!!
    Je ne suis pas mère je ne le serais pas avant un bon moment meme je crois mais le questionnement que tes textes suscite en moi est reel. Le respect de l´enfant en tant qu´humain est une notion qui m´etait jusqu´à présent étrangère mais qui semble pourtant logique. Et surtout le fait qu´une joie n´elimine pas une souffrance etca dans tous les aspects de la vie.
    Merci C.Befoune

  8. Hollaaaaaaaaaaa tu sais déjà non?
    On a échangé quelques fois sur le sujet, un peu pendant et un peu après…. d’abord j’ai tout lu avant le 31 décembre tu dois me féliciter…
    J’admire comment tu dis les choses. C’est ton expérience, c’est toi qui l’a vécu, je n’étais pas là avec toi.
    Tout ce que tu as vécu avant t’a en quelque sorte préparer pour ces moments donc le « tu vois non? » n’a pas de place ici.
    🙂 : ) 🙂
    Bon ton article ne m’a pas toujours donné envie d’avoir un enfant hein loool et je sais que c’était pas le but lol je te taquine 🙂

    bon rdv sur whatsApp et DM insta 🙂

  9. Hello @Befoune 😊,

    En attendant d’aller lire tes articles  » La couleur de la vérité » et « A bâtons rompus », c’est avec délectation que j’ai lu la Nouvelle sur l’arrivée du petit humain.

    Merci de nous faire « vivre » (si généreusement) ce moment privilégié, particulier, unique! #Grateful

    J’aurai pu dire « Bravo pour tout ce par quoi tu es passée, tout ce que tu as bravé pour la bonne cause » (je le pense) et m’arrêter là. Mais non, je vais user de mon « droit » de rédiger une nouvelle pour commenter la tienne 😊😊😊. Ou je suis Menadus, ou je le suis , ou alors je le suis, rires.

     » Un médecin, le même jour et dans la même clinique, m’a proposé de lui faire un bébé pour de l’argent : j’avais un problème il avait la solution, il avait un problème et j’avais la solution.  » Purée, c’est immonde! Tant qu’on est vivant on ne peut pas dire qu’on a tout vu. Mince !

    Je ne savais pas ce qu’est un fibrome… Mince! #Speechless devant les douleurs et manifestations (pouvoir sentir le fibrome) que tu décris.

    « Sous nos cieux nous nous fichons (à tort) de ces héritages génétiques. Nous nous limitons au fait de savoir à qui ressemble l’enfant, et voilà.  » Tristement vrai. Merci pour l’interpellation.

    « Sur le plan physique et de la santé, ma grossesse a été très difficile. Ajoutez à ça mon état mental. » Totale admiration.

    « Il aurait ce bébé coûte que vaille. Il l’a adoré dès le moment où il a vu les 2 traits rouges sur le test de grossesse (connaisseur comprend).

    Par ailleurs il ne m’en a jamais voulu de vivre aussi mal cette grossesse, de ne pas vouloir être enceinte, de ne pas vouloir être mère.  » Bravo et merci à Lui. Ce soutien est « si importantissime », beaucoup de nos confrères ne s’en rendent pas compte.

    « lamenting crew » 😂😂😂 Je découvre l’expression😂😂😂 #Thanks

     » Le message était que je ne savais ce qui m’attendait de l’autre côté. Ça pouvait être horrible. Ça pouvait être merveilleux. Tout dépendait de ce que j’aurais fait de la situation. » Exactement.
    Tout dépend vraiment de ce qu’on fait des situations que nous rencontrons. Priceless. Ca me rappelle la phrase « When life gives you lemons, make lemonade ».

    « Je ne saurais jamais comment les remercier. Jamais. » La gratitude qui se dégage de ton récit ne laisse aucun doute. Vu ce qu’ils ont fait, comment ils l’ont fait, je suis sûr qu’ils se savent déjà remercier, et je sens même que les remerciements ne les intéressent pas.

     » Apprendre que le papa du petit humain ne pourrait pas assister à l’intervention.  » Cette histoire m’énerve et m’écoeure. Ne pas pouvoir assister à la naissance de son enfant alors qu’on le souhaite ardemment. Frustration et sentiment d’impuissance inoubliables de mon côté.

    « Mais comment cette grossesse a pu arriver à terme ? Cet enfant n’avait absolument aucun espace pour se développer !  » DIEU, le Tout-Puissant, le Médecin des médecins a veillé sur lui.

    « Et là je lance entre 2 sanglots « Il y a combien de fibromes ? » » Ils devaient tellement surpris que tu sois éveillée. Si c’était à un enterrement, ils allaient décamper.

    « « Ton nom est… ton papa est…. et ta maman est…. Ton nom …. signifie…. et a été choisi par… Ton nom …. signifie …. et a été choisi par…. Et … est le nom de ton papa, ton nom de famille. Aujourd’hui est le jour de ta naissance. Bien que tu n’aies pas été planifié, tu es un enfant de l’amour. L’amour de Dieu, de tes parents et celui de tous ceux qui les entourent et qui dès aujourd’hui t’entoureront aussi. Reçois toutes mes bénédictions, ainsi que celles de Dieu. Je n’attends rien d’autre de toi que tu sois toi-même. Je ne prierai pas pour que tu sois sage ou quoi que ce soit de ce type. Je prierai pour que tu t’affirmes, que tu sois toi et personne d’autre. Dans cette vie tu feras exactement ce que tu voudras. Notre rôle, à ton papa et moi c’est uniquement de t’accompagner sur le chemin que tu te traces. Nous ne servons à rien d’autre. » » 😊😊😊👌👌👌 Emu. @Befoune il n’y avait pas un message au début de la nouvelle pour prévenir ceux qui coulent facilement les larmes?

    La prière, les bénédictions quand on est en contact avec son enfant pour la 1ère fois.👌👌👌
    « J’ai même du mal à parler de mon accouchement, car il semble n’avoir jamais existé. » Tu as certainement entendu parler de la phrase « Et pourtant elle (la Terre) tourne » attribuée à Galillée.
    Permets que je dise : « Et pourtant ton accouchement a bel et bien existé @Befoune» « Et pourtant tu es bel et bien un parent, et plus précisément une mère à part entière @Befoune ; même si tu ne veux pas l’être». Pour moi c’est un fait (mon avis). Voie basse ou Césarienne, sérieux, je ne vois pas la différence dans le résultat : Donner la vie. Mais c’est très instructif de voir que le sentiment / le ressenti que tu décris peut exister.

    « Le papa du petit humain et moi avions décidé de ne pas solliciter d’aide durant les premiers mois de vie du bébé. Nous souhaitions nous en occuper nous-mêmes, nous voulions apprendre à le connaitre avant de laisser qui que ce soit d’autre nous assister.  » Same here 😊😊😊

    « baby clash » Je découvre, je dois fouiller sur ce sujet. Merci aux parents du petit humain

     » Je préférais qu’il le fasse lui parce qu’il a un caractère plus patient avec l’humain. Il est très, très méticuleux et savait exactement ce dont nous avions besoin.  » Bel hommage 👌👌👌
     » avoir un enfant ne doit pas être la fin d’une vie ; si elle abandonne tout pour son enfant, que deviendra-t-elle une fois qu’il grandira et s’en ira ? Elle n’aura un enfant équilibré que si elle-même a une vie équilibrée. » Priceless! Ma Patronne aime beaucoup le dire.

    « Je ne suis pas plus mature ou plus ci ou plus ça.  » Je ne sais pas s’il y’aura quelque chose en toi qui finira par te dire « à présent tu es une mère », ou même « à présent tu es plus mature », mais je suis fermement convaincu que quelqu’un ne peut pas passer par tout ce que tu as vécu sans que sa maturité n’augmente. No way @Befoune, No way. Maintenant, c’est ton droit le plus absolu d’être humble.
    « je donne à cet enfant le meilleur de moi » Il sera content de lire ça un jour, ici, ou sous forme papier 😉

    « Le mot « mère » ne rend pas mon dévouement pour le petit humain plus valable. Je suis moi, Anne Marie C. Befoune, et je suis en charge du petit humain.  » D’accord avec toi, surtout depuis que j’ai appris que – bibliquement – je suis surtout un Intendant en charge de mon petit patron. Avec tout ce qu’implique la notion d’Intendance.

    « La manière dont je l’appelle n’ôte rien à notre vécu quotidien. Leur compréhension n’est pas nécessaire à la validation de notre vécu. Il est valide parce que nous le vivons, tout simplement. » Exactement. Vous n’avez nullement besoin de la validation des autres. Notre (nous qui sommes en dehors du duo, du couple que vous formez) n’avons même pas besoin de comprendre le niveau de quoi que ce soit dans ce qui ne regarde que vous DEUX en réalité.

    « Je prie toute personne qui souhaiterait se perdre en chemin et me dire « N’est-ce pas je te l’avais dit ? » de la boucler à tout jamais. » Et la démocratie dans tout ça? Tu y es pourtant attachée 😂😂😂

    « Si j’avais vécu une grossesse différente, ma relation avec le petit humain n’aurait pas été la même. J’ai vécu une véritable purgation des passions durant ma grossesse. J’ai exorcisé mes maux. J’ai fouillé au plus profond de moi-même et j’ai ressorti toute la boue enfouie. J’ai fait face à des difficultés liées à mon histoire familiale, un processus qui m’a anéantie, qui m’a fait aller plus bas que terre. J’ai souffert. J’ai questionné. J’ai pleuré. Au final j’ai compris, j’ai accepté, j’ai pardonné. » Dieu ne fait RIEN au hasard…

    « Grâce à ce processus je sais aujourd’hui que l’héritage familial négatif s’arrête à mon niveau. Je ne passerai pas ce bagage de manière consciente ou inconsciente au petit humain. Mon histoire, ma vie, n’est pas une introduction à la sienne. J’ai su modeler ma présence dans sa vie comme un outil plutôt qu’un poids. Si j’avais vécu une grossesse pleine de joie et de bonheur, ça aurait été cool sur le moment, mais les répercussions sur le long terme allaient être catastrophiques. J’ai souffert de mon héritage familial. J’aurais préparé de manière inconsciente une vie de souffrance pour cet enfant.  » GREAT!!!!

     » Je vous répondrais qu’il comprendra un jour, et c’est tout ce qui compte. Il doit savoir qu’il est le seul propriétaire de son corps et rien ne doit lui être fait sans qu’il n’en soit informé au préalable.  » Il comprendra un jour, et c’est TOUT CE QUI COMPTE. 👌👌👌
    Selon moi, il est vraiment importantissime d’inculquer cette notion de consentement, ce respect de sa volonté, de son corps, à l’enfant très tôt, même bébé. Ils comprennent tant de choses ces petits êtres. Ils ont des sens si développés, ils sont comme des DVD vierges où on peut encore graver tant de choses, contrairement à nous qui sommes déjà formatés et assez limités.
    « La raison est aussi glauque que simple : si je perds le petit humain je ne m’en remettrai jamais. » Idem

    « J’ai rédigé ma première nouvelle et je vous l’offre gratuitement. » Thanks a billion. Glad, In total admiration for all what God did for you (3=3 😊) during this
    once-in-a-lifetime experience. Priceless!

    1. Tu as décortiqué l’article, mais alors vraiment. Ca fait vraiment plaisir de voir que les textes qu’on prend le temps d’écrire sont lus, compris et appréciés. Mais vraiment. Mon commentaire n’est pas aussi long que le tien, mais sache que j’ai pris le temps de lire chaque ligne.

      1. Hi @Befoune
        😊😊😊
        Ce texte était (comme beaucoup ici) bourré d’enseignements, normal qu’il soit étudié, et décortiqué.😀😀😀

  10. PS:
    « Je fais ce que je veux, et si ça ne vous arrange pas, fermez la fenêtre et passez à autre chose. La vie est bien trop courte pour qu’on perde du temps ! »
    « Je ne répondrai à aucune question dont la réponse est contenue dans ce texte. La période C. Befoune qui se répète est révolue.  » Du pur @Befoune! 😂😂😂Fan!

    « J’ai un petit humain à charge à présent, je dois gérer mon temps de manière plus intelligente ! » Ah ça! Maintenant, ceux qui m’entendais dire ça (en famille notamment) le disent pour moi.

  11. Je pourrai a voir beaucoup de choses à dire mais je pense que tu sais l’essentiel de ce que je sens et ce que je ressens. Parentalité positive, welcome. Chez moi c’est loin d’être facile tous les jours mais je m’efforce de rester sur ce cheminement. Love love, pride, tous ces mots là. Tu vis ta vie à fond, avec toutes ses parties. Bonne chance sur ce nouveau chemin sis and in case you need me, i am here just by the corner. Bisous.

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