Cessons les combats de quartier !

2 minutes

Jusqu’après sa mort, la femme appartient à l’homme.

Je me suis longtemps interrogée sur les revendications des femmes. Dans l’espace africain francophone elles semblent se limiter au couple, au comportement envers l’homme. La femme respectable à ses propres yeux et aux yeux des autres semble être celle qui sait se conduire comme un homme, qui adopte tous les comportements négatifs qui lui sont reprochés au quotidien. Les dynamiques de couple ressemblent à des règles de combat. La femme faible est celle qui prend soin de son homme et de sa maison.

La faiblesse n’est pourtant pas à ce niveau. Les femmes n’ont pas le contrôle sur leur corps, leur sexualité, leur contraception, ou encore l’encadrement de leurs enfants. Même après leur mort elles appartiennent à quelqu’un d’autre, car parfois l’endroit où elles sont enterrées dépend des volontés de celui qui a donné une dot pour l’avoir.

La focalisation, les revendications et les combats doivent être déplacés. L’éducation des filles et des femmes est pauvre. Les cadres juridiques ne les protègent pas. Leur autonomie financière est encore faible. Cet épisode se focalise sur la raison pour laquelle il est important de cesser les débats de quartier et de politiser les combats.



Ressources mentionnées dans l’épisode :

Mon corps m’appartient, rapport de l’UNFPA

Age de la majorité sexuelle dans le monde, Wikipedia

Viol conjugal : mythe ou réalité, par C. Befoune

Marital Rape in Africa, the Right to Say No, The Globe and Mail

Le nouveau visage de l’adultère en droit pénal au Cameroun, Le Droit

Femmes et accès à la terre au Mali, Jessica Nardone

Les difficultés économiques des femmes au Mali et au Sénégal : accès à l’emploi, à la terre et au crédit, WATHI

Les impacts de l’action contentieuse dans la lutte contre les violences sexuelles et leurs conséquences en Afrique, FIDH

Bureaux genre dans les commissariats en Côte d’Ivoire, Sephis

Mohonia, voix d’une survivante, initiative de Gertrude Kemayong


Photo : Daniel Adeyelu

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3 comments
  1. Hollaaaaaaaaaaa Befoune,

    Je suis à la 9min55 et je me dois de dire ceci.
    Je pense que les combattants des mouvements de “libération” des femmes ont réussi à faire quelque chose : détourner l’attention des vrais problèmes des femmes pour se focaliser sur des futilités.

    Discuter sur les choses de vie des uns et des autres, si une femme ne veut cuisiner ou pas, si une femme veut que son mari prenne soin d’elle ou pas, tout çà, ce sont des choix personnels. Les discussions naissent du fait que certains veulent imposer leurs manières de penser et leur mode de vie aux autres.

    Tant qu’il y aura le jour et la nuit, il y aura des femmes qui ne cuisineront jamais pour leur maris pr une raison ou une autre, il y en aura pour qui ca sera hors de question ! S’il faut se rassurer d’une chose, c’est que ce soit leur choix à elles et non pas ce que la société leur a imposé. Que chacun assume ses choix , ses valeurs, sans toutefois chercher à l’imposer aux autres.

    La rébellion observée aujourd’hui n’est pas fruit du hasard. Je finis d'”couter et je reviens.

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