« Tu es à présent une femme. »
J’ai failli gifler mon collègue lorsqu’il m’a lancé cette phrase alors qu’il venait tout juste d’apprendre ma grossesse. Un large sourire accompagnait cette déclaration, sourire qui me donnait juste envie de le tuer : de quel droit il osait prétendre être celui qui décide qui je suis ?
Tout ceci semble n’avoir aucun sens n’est-ce-pas ? Il faut que nous retournions en arrière pour comprendre de quoi il est question.
Bien que je ne regrette en aucun cas d’avoir le petit humain, je ne voulais pas faire d’enfant. Ça vous le savez déjà. Sauf que le fait d’en avoir un aujourd’hui produit 2 réactions auxquelles je ne m’attendais pas du tout. La première est que je semble « enfin » être validée : je suis un être complet, il en a fallu du temps ! La seconde est que je semble avoir « compris mon erreur » et être rentrée dans les rangs. En gros ?
Je suis à présent une femme aux yeux du monde.
« Il y a de la place pour toutes les conceptions, me semble-t-il. J’ai seulement du mal à comprendre pourquoi celle à laquelle j’adhère est si peu admissible et pourquoi un consensus inentamable persiste autour de l’idée que, pour tous, réussir sa vie implique d’avoir une descendance. Ceux qui dérogent à la règle s’entendent dire ce que l’on n’ose plus (trop) dire aux homosexuels, à savoir « Et si tout le monde faisait comme toi ? » […] Avec sept milliards et demi d’êtres humains, tout danger d’extinction de l’espèce paraît écarté – ou du moins tout danger d’extinction faute de naissances … »
Je vous ai souvent parlé sur Instagram du livre qui a été pour moi la révélation de l’année : Sorcières, la puissance invaincue des femmes. Il a été l’un des premiers livres audios que j’ai écoutés. Il est le second en réalité. Il a tellement résonné en moi qu’il me fallait absolument entrer en possession de la version papier. Je vénère le livre papier, et le contenu de Sorcières méritait largement que je le possède. J’avais besoin de le toucher, de le sentir, et surtout de l’annoter.
Je l’ai déclaré de nombreuses fois, je ne suis pas femme. Pourquoi ? La réponse (ou les réponses) est contenue dans l’article Non, je ne suis pas femme. La grossesse m’a permis d’entrevoir ce qu’est la vie d’une femme ainsi que le lot de cette espèce, et je peux le déclarer sans cligner des yeux de gêne : je ne veux pas appartenir à ce groupe.
Il est déprimant d’accepter d’être une femme. Pas parce que l’espèce est répugnante. Loin de là. Accepter d’être une femme c’est accepter de porter le poids des idées préconçues qui existent sur l’humaine, et donc le traitement qui va avec. Je ne pense pas être née pour souffrir, et je n’ai pas à accepter une souffrance que je ne mérite pas. Les Noirs ont accepté de se laisser appeler Noirs, c’est leur choix. Les Asiatiques ont rejeté l’appellation Jaunes, et grâce à leur véhémence, elle n’existe quasiment plus. Dans ce cas précis, je suis plus Asiatique que Noire.
Je dois avouer que je ne me suis jamais intéressée à la cause des femmes. Je ne me sentais tout simplement pas concernée. Aujourd’hui je ressens le besoin de m’informer pour mieux comprendre. Pas parce que je m’identifie à tout cela, mais parce que la fenêtre entrouverte par la grossesse m’a laissé voir un paysage effrayant. Grâce à son livre Sorcières qui retrace du Moyen Age à nos jours la stigmatisation de la femme qu’elle soit passée ou contemporaine, Mona Chollet m’a permis de comprendre l’étendue et la profondeur de la situation.
Ce livre est littéralement mon coup de cœur de l’année.
Le rejet de la femme une fois qu’elle prend de l’âge, rejet par la société ou par son mari, contraste gravement avec le pouvoir et le sex appeal de l’homme âgé. L’adoration du corps de la femme jeune et fraîche. Les modèles de liberté interdits aux femmes dans la conscience et l’inconscience collectives. Le désir sexuel diabolisé, mais chez la femme uniquement. Le réflexe de servir.
Chacun de ces faits relevés a été pour moi un véritable coup de massue. La femme est une serpillière aux yeux du commun des mortels. Oui. Pas aux yeux des hommes uniquement. La femme est et demeure une serpillière même pour la femme. Tout cela a remué mes méninges, mais un peu moins que la partie qui me touche directement, celle sur laquelle je souhaite me pencher aujourd’hui : le non-désir d’enfant.
La citation qui introduit cette partie est tirée du livre de Mona Chollet qui nous intéresse aujourd’hui. Vous pensez certainement que le fait d’avoir un enfant aujourd’hui m’a mené vers des sentiers différents. Ne vous méprenez pas. Je continue de défendre avec véhémence le choix de ne pas avoir d’enfant. Pourquoi ? Parce que c’est un choix de vie, et sa différence n’est pas une validation à ce qu’il soit minimisé, méprisé.
Accepter de donner naissance au petit humain a soulevé chez moi un questionnement certain : ne pas recourir à l’avortement signifie-t-il que j’ai menti tout ce temps ? Accepter d’avoir un enfant équivaut-il à renier qui j’ai été ? Ai-je menti aux gens et me suis-je menti tout ce temps ? Suis-je hypocrite ? Je me souviens du sentiment de honte qui m’envahissait parfois lorsque ma grossesse a commencé à se voir. Ceux qui me connaissaient et savaient mes positions semblaient se dire « Tout ça n’était qu’un délire de jeunesse ! » ou alors « Elle nous racontait sa vie celle-là ! »
Etre enceinte et garder l’enfant semblait être en totale contradiction avec qui je suis et ce que je veux pour moi. Ma paix mentale en a pris un coup, jusqu’à ce que je lise Sorcières. Grâce aux explications données, j’ai pu faire la part des choses. J’ai pu comprendre qui j’ai été, qui je suis à présent, et qui je reste, c’est-à-dire cette personne entre les 2 courants de pensées qui semblent diamétralement opposés mais qui ne le sont pas en réalité.
« Dans ma logique, ne pas transmettre la vie permet d’en jouir pleinement. »
Cette déclaration de Mona Chollet dans son livre a été un bol d’air frais. Mon ressenti était exactement le même, sauf que je ne savais pas le mettre en mots. Il n’était pas question de refuser la vie à un quelconque être qui serait venu de moi. Il s’agissait de faire honneur à ma propre vie, d’en jouir jusqu’au dernier jour pour moi et par moi. Il s’agissait de la remplir de ce avec quoi je voulais qu’elle soit remplie : l’expérience, la connaissance, la réflexion.
J’étais complète avec moi-même à mes côtés. J’avais appris à me connaître et à m’apprécier au point où mon seul objectif était d’être au service de moi-même en m’offrant le meilleur. Ma vie était pleine, et surtout très riche, une richesse que je planifiais de continuer d’accroître au quotidien.
Ce qui représentait pour moi la réussite et la satisfaction complètes n’avait trait qu’à moi-même, et je souhaitais qu’il n’y ait aucune interférence entre moi et moi-même. Je voulais être là pour moi en tout temps, sans avoir à peser ma position par rapport à la satisfaction d’un autre être, qu’il soit homme ou enfant. Je passais avant tout dans ma propre vie, et mon bonheur était sans comparaison.
Ne pas vouloir recourir à l’avortement effaçait-il tout ceci ?
Grâce au livre de Mona Chollet, j’ai compris qu’il n’y a pas qu’une seule manière de remplir une vie de manière satisfaisante chez les femmes, mais aussi chez les hommes dans un sens plus large. Avoir un style de vie diamétralement opposé à celui considéré comme normal m’a laissé penser que je le savais déjà. En réalité je le savais, mais je ne l’avais pas compris dans toute sa profondeur.
« Il y a de la place pour toutes les conceptions, me semble-t-il. J’ai seulement du mal à comprendre pourquoi celle à laquelle j’adhère est si peu admissible… »
Il y a de la place pour toutes les conceptions tant dans le monde que dans une vie. Il y a assez de la place dans ma vie pour toutes mes convictions et toutes mes expériences, aussi opposées soient-elles. Ma vie seule était pleine et riche. Ma vie avec le petit humain et son papa est pleine et riche. Sauf que ce qui rend les 2 vies pleines et riches est différent tout en étant complémentaire.
Je l’ai dit dans la Birth Story du petit humain, sa naissance n’a pas changé qui je suis. Je reste moi, une personne qui s’appuie au quotidien sur une réflexion profonde sur sa vie et sur le monde qui l’entoure, une personne qui se gave de livres pour enrichir ses connaissances, mais aussi ses expériences. Ce volet continue de remplir ma vie. Ce qui est différent aujourd’hui est que je dois compter avec 2 autres personnes : le petit humain et son papa.
Bien qu’il existe des contraintes certaines telles que l’aménagement de ma vie et l’allocation de mon temps entre moi, 2 autres êtres humains et les devoirs familiaux (famille étendue, pas nucléaire) qui me pèsent parfois mais qui vont avec, ma vie reste fondamentalement la même. Je poursuis les mêmes objectifs, sauf que le chemin n’est plus forcément aussi droit que je l’avais tracé.
Je tiens tout de même à préciser que malgré mes doutes et mon questionnement, la parentalité m’a confirmé que j’étais horriblement sérieuse lorsque je disais ne pas vouloir d’enfant. Non, ce texte n’a pas pour but de vous dire que si vous ne voulez pas d’enfant, sachez que si vous en faites rien ne sera différent. Mensonges.
Je sais aujourd’hui que je ne voulais pas de cette vie. Elle m’horripilait littéralement, et à raison. J’étais une personne sans aucun souci majeur si ce n’était des problèmes qui me touchaient directement et que je pouvais gérer d’une manière ou d’une autre. Mes routines étaient immuables, pas ou très peu affectables. Bien que je sois restée la même personne, ma vie est très, très différente de celle que j’avais, de celle dont je rêvais pour moi-même.
Moi qui suis une maniaque de l’ordre et de la possession de chacune des secondes de ma vie, j’ai parfois l’impression de ne plus rien contrôler. Ma routine ne peut être linéaire et je ne fais plus forcément ce que je veux quand je le veux. Je m’adapte. Ça me frustre parfois, mais j’ai compris qu’au final tout n’est qu’aménagement.
Du point de vue de mon ancienne vie, 2019 est une année perdue. Je n’ai rien accompli de majeur sur le plan personnel et professionnel. Je n’ai rien créé de retentissant, de grand. Je n’ai entrepris aucun projet à perpétuer, à peaufiner, à parfaire.
Du point de vue de ma vie actuelle, 2019 a été l’année où j’ai poussé mon activisme à son paroxysme avec l’un des projets les plus complets au monde. J’ai donné naissance à un petit humain, une personne que je devrais accompagner pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même pour vivre dans le monde qu’elle veut pour elle, puis pour son entourage.
Ce qui peut sembler vide de sens à gauche peut prendre tout son sens à droite. La personne vivant chacune de ces deux vies aspire à des choses différentes en substance, mais pareilles en plusieurs points. Tout se résume à comment est perçu quoi. Un bébé est un frein à des projets dans la vie A, pourtant il est un des projets les plus complets dans la vie B. Dans les 2 vies ont tend vers le fullfilment, sauf qu’il est trouvé et vécu différemment.
Je ne me suis pas trahie. Je ne me suis pas menti à moi-même et je n’ai pas menti aux autres. Ce qui me comble est différent, tout simplement, et c’est ce que Mona Chollet explique dans le chapitre Le désir de la stérilité. Pas d’enfant, une possibilité. Oui, il est possible d’être heureux et accompli sans enfant, tout comme il est possible de faire passer tout une partie de son bonheur par un enfant. Je fais passer une partie de mon bonheur par un enfant.
Pour que vous compreniez mieux, je prendrai comme exemple la vocation. Certaines personnes ne souhaitent être rien d’autre que des avocats et sont très, très heureux grâce à l’exercice de cette profession. Cela n’annule pas le fait que le médecin soit tout aussi accompli grâce à sa profession. Et cela annule encore moins la possibilité que le médecin s’intéresse au droit relatif à sa profession et lise de manière extensive sur le sujet ou se forme sur la question au point de devenir un expert du domaine. Avocat, médecin, médecin spécialiste du droit médical, trois vies qui peuvent être parallèles ou qui peuvent se chevaucher sans jamais affecter le bonheur ou la pertinence, la validité de l’une ou de l’autre.
Aujourd’hui que j’ai compris que les 2 styles de vie vécus sont valides et qu’aucun n’annule l’autre, j’exècre encore plus les déclarations comme celles que m’a lancée mon collègue. A ses yeux comme à ceux de beaucoup d’autres, mes choix de vie ont fait de moi une personne incomplète, une âme perdue. Anne Marie C. Befoune n’est valide et validée que si un homme et un enfant lui confèrent un statut respectable.
Si je me fie à ce point de vue, ça signifie que je n’ai le droit d’exister qu’à travers un homme et un enfant. Je tiens tout de même à préciser qu’aux yeux de mon collègue comme à ceux de beaucoup d’autres, tout n’est pas encore parfait. Seul le mariage conférera à mon enfant un statut d’intouchable. Pour le moment je suis sur la bonne voie. Je ne suis pas encore arrivée, mais je fais montre d’éléments comportementaux rassurants.
C’est ça être une femme. C’est accepter d’être réduit à ça. C’est se conformer ou se battre pour être perçue différemment. Je fais le choix accepté par la masse ou non de ne pas me sentir concernée et de ne pas me fatiguer à conscientiser tout idiot qui me sortira ce type de discours, mais m’atteler à l’insulter copieusement lorsque je suis de bonne humeur ou à lui faire comprendre à travers mon regard tout le mépris qu’il m’inspire lorsque je suis trop fatiguée pour parler.
Ce que je trouve triste dans toute cette situation est que beaucoup de personnes qui ne veulent pas d’enfants qui ne veulent pas en faire tout de suite viennent à moi aujourd’hui avec un questionnement qui peut se résumer à ceci : suis-je en train de me tromper ? Les autres ont-ils raison ? Vais-je vraiment regretter de ne pas avoir fait d’enfant ou de ne pas en avoir fait assez tôt ?
En gros ? Mon bonheur avec le petit humain semble leur faire douter de la validité, mais surtout du caractère réel de leur propre bonheur. Peut-on vraiment être heureux sans enfant ?
Lorsque j’étais enceinte je me suis souvent demandé si je regretterais de ne pas m’être faite avorter. Est-ce que le choix de garder le petit humain mettait en danger la vision précise que j’avais de ma propre vie ? J’avais besoin d’entendre des femmes qui regrettaient leur maternité partager avec moi leur histoire. Sauf que je n’en avais pas autour de moi. Une amie m’a certes dit qu’elle aurait agi différemment si elle avait su ce qu’était vraiment la parentalité, surtout lorsqu’on est un parent célibataire, mais j’en voulais davantage. Je voulais du sale, du trash, de l’effrayant. Je voulais savoir ce à quoi je m’exposais potentiellement. Et je l’ai trouvé.
Dans son livre, Mona Chollet partage de nombreuses ressources (c’est une vraie mine d’or), notamment un document de recherche rédigé par la sociologue israélite Orna Donath intitulé Regretting Motherhood. J’ai savouré avec délectation ce document d’une vingtaine de pages dans lequel il est possible de lire
« My children cause me the most exquisite suffering of which I have any experience. It is the suffering of ambivalence: the murderous alternation between bitter resentment and raw-edged nerves, and blissful gratification and tenderness. »
ou encore
« Look, it’s complicated because I regret becoming a mother, but I don’t regret them, who they are, their personality. I love these people. Even though I married that imbecile, I don’t regret it because if I’d married someone else I’d have different children and I love them, so it’s really paradoxical. I regret having children and becoming a mother, but I love the children that I’ve got. So yes, it’s not something you can really explain. Because if I regretted it then I’d not want them to be here. But I wouldn’t want them not to be here, I just don’t want to be a mother. »
Ce qui m’affecte le plus dans tout ceci est que la majorité de ces femmes s’est laissée convaincre par la menace du regret, menace que j’ai moi aussi connue et qui me poussait parfois à questionner mes choix, mais sans avoir envie d’en faire de différents. Orna Odonath dit à propos de cette menace :
« These studies—each in its own way—indicate, inter alia, that “emotionvocabularies serve social functions, meaning that emotions, including regret, tend to be constituted and prescribed in a way that sustains and endorses cultural systems of values and beliefs. As such, for women who choose not to be mothers, the assignment of regret is almost impossible to escape. Regret is used as an effective instrument to threaten women with fearful images of living outside the norm and to provide them with gloomy scripts for a future in which they will inevitably lament their decision and long for their unborn children.
As in a vicious circle, the usage of regret as a powerful reproducer of the ideology of motherhood may indeed cause older nonmothers to experience regret, as they may judge their lives by a culturally constructed standard in which having children is their calling, since motherhood is still considered to be the taken-for-granted path any woman should follow and integral to the notion of a life well lived. »
L’humaine qui ne veut pas d’enfant est considérée d’office comme triste, vivant ou s’exposant à une vie de regrets. Par contre, le regret de celles qui ont cédé à la pression est ignoré, nié, rejeté, minimisé, méprisé. « Tu verras, ça changera ! », ou encore « Mais tu l’aimes, cet enfant, alors comment peux-tu ne pas aimer être mère ? », ou mieux, « Tu as un problème sérieux ! »
Pratiquement toutes les femmes interviewées par Donath rejoignent mes propos lorsque je disais que la haine de l’état vécu n’a rien à voir avec l’enfant impliqué. Il ne fait même pas partie de l’équation. J’ai haï la grossesse, je n’ai jamais haï le petit humain. Je refuse d’être mère selon le sens commun du terme, mais je fournirai au petit humain tous les soins dont il a besoin, et ce sans aucun regret, au contraire de nombre de ces femmes. Oui, au contraire d’elles, je n’ai pas l’impression de perdre ma vie en modelant celle du petit humain. Tout au contraire. Notez que mon expérience personnelle n’invalide pas la leur.
Si vous souhaitez entendre de vive voix une femme qui a cédé à la pression, a fait un enfant et déteste à présent sa vie plus que tout au monde, je vous recommande l’épisode du podcast Motherhood Sessions intitulé When Being a Mom Isn’t Enough. Je ne vous dirai rien de plus sur le podcast en lui-même car je compte écrire dessus, par contre je peux partager avec vous le descriptif de cet épisode en particulier : « Camilla was a PhD student struggling with a feeling that she didn’t belong in academia. Then she got pregnant. Seven years and two children later, she’s never finished her dissertation. She’s feeling frustrated as a stay-at-home mom and mad at herself for abandoning her professional aspirations.»
Si vous souhaitez par contre écouter une femme qui ne veut pas d’enfant, le vit très bien et sans aucun complexe, je vous recommande l’épisode du podcast Bliss intitulé Fiona Schmidt, je ne veux pas d’enfant ! Pour la petite histoire, Fiona est celle qui a créé le compte Instagram Bordel de Mères qui célèbre les choix de parentalité différents ou inexistants et qui permet à toute personne qui le souhaite de partager la lourdeur des réactions face à sa différence. J’adore ce compte et je le suis religieusement. Fiona Schmidt a également écrit le livre Lâchez-nous l’utérus qui sortira bientôt.
Bon… il est presque 17h 30, l’heure du bain du soir du petit humain, alors je me vois dans l’obligation de vous laisser. Pour ceux que ça intéresse, n’oubliez pas que nous aurons un live ce soir à 20 h GMT sur Instagram. Nous parlerons de la Birth Story du petit humain et de la parentalité selon moi.
PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !
Digressions n’a aucun compte sur les réseaux sociaux, une situation qui n’est pas près de changer. Pour vous tenir informés des activités ici, abonnez-vous au blog, tout simplement.
Je suis disponible par mail à l’adresse mesdigressions@gmail.com et sur Instagram à @c_befoune.
9 comments
A mon avis tu n’as pas changé, la maternité a juste révélé quelque chose qui a toujours été en toi. Et c’est ce qui arrive aux humains en général, les circonstances sociales, économiques, familiales, personnelles, etc. sont souvent des facteurs révélateurs de choses ou de comportement qui sont en eux.
Je ne pense pas que la parentalité ait révélé quoi que ce soit en moi. Comme je l’ai dit je reste foncièrement la même personne.
C’est certainement le premier commentaire que je publie par ici…Mais MERCI.
You know I am always around.
Hi @Befoune,
Merci pour cet article. Il attire mon attention sur une sorte de violence, sur des souffrances que je perds souvent de vue.
« Tu es à présent une femme. » Les gens ont un toupet infini quand même hein. Tsuips! J’espère que ton silence* et le regard (« toisement bantou ») que tu lui as lancé ont été assourdissants.
«Les Noirs ont accepté de se laisser appeler Noirs, c’est leur choix. Les Asiatiques ont rejeté l’appellation Jaunes, et grâce à leur véhémence, elle n’existe quasiment plus.» Purée, c’est vrai. #EyesOpener #Thanks
«La femme est une serpillière aux yeux du commun des mortels. Oui. Pas aux yeux des hommes uniquement. La femme est et demeure une serpillière même pour la femme.» Je dirai même « sous-serpillière » aux yeux de beaucoup, en plein 2019, presque 2020 😭😭😭. C’est choquant et personnellement c’est un challenge de contribuer, à ma petite échelle , à faire que ça change. En tant qu’humains – et donc en principe intrinsèquement dotés d’une certaine « humanité » – nous ne pouvons pas continuer à vivre comme ça.
«Ce qui peut sembler vide de sens à gauche peut prendre tout son sens à droite. » Words of wisdom, Thanks @Befoune!
«Je fais le choix accepté par la masse ou non de ne pas me sentir concernée et de ne pas me fatiguer à conscientiser tout idiot qui me sortira ce type de discours, mais m’atteler à l’insulter copieusement lorsque je suis de bonne humeur ou à lui faire comprendre à travers mon regard tout le mépris qu’il m’inspire lorsque je suis trop fatiguée pour parler.» 👌👌👌 Mon attente exprimée plus haut vient d’être comblée 😂😂😂
Mince, les expériences que tu as partagées, venant de ton coup de coeur littéraire de l’année sont juste ( comme dire?) effrayantes. Il y’a de la douleur qui se dégage de ces témoignages, une douleur méconnue, et quasi-automatiquement minimisée lorsqu’elle est évoquée.
«As in a vicious circle, the usage of regret as a powerful reproducer of the ideology of motherhood may indeed cause older nonmothers to experience regret» Le regret, une arme partie intégrante du contrôle social cause tant de tords, brise tant de vies.
Le bonheur d’une personne, son épanouissement doit dépendre d’elle seule, et non de ce qu’elle a (ou n’a pas), ni de ce que la société pense qu’elle devrait avoir / être.
* Tu as probablement entendu, il y’a une vingtaine d’années, cette phrase qui revenait beaucoup, au sujet du « coup de silence » avec lequel il faut répondre à une certaine catégorie de personnes🙈🙈🙈.
Je te recommande vivement le livre dont je parle dans cet article, Menadus. Sorcières : la puissance invaincue des femmes a radicalement changé ma perception de ma propre personne en tant qu’humain, de mon rapport aux autres et de leur rapport à moi. Je suis sûre et certaine que tu aimeras.