Ce par quoi passe l’affirmation de soi

16 minutes

Ma mère ne met que du vernis à ongle rouge vif.

Je vous en ai déjà parlé dans l’article Ma mère n’est pas une femme.

C’était je pense au départ une exigence professionnelle qui a fini par devenir sa marque. Lorsque nous étions plus jeunes, cette couleur de vernis à ongle nous était formellement interdite. Tout comme la couleur noire. Le noir c’était pour les filles aux mœurs légères, le rouge vif c’était pour les « grands. »

J’ai reçu mes premiers vernis à ongles de ma mère à l’âge de 11 ou 12 ans si je me souviens bien. Le flacon dont je me souviens clairement était le gris pailleté. C’était l’époque des Spice Girls et des Star Club. Le mettre me donnait l’impression de faire partie des Girls Band qui me faisaient briller les yeux à l’époque.

Je me rongeais atrocement les ongles. Je me souviens qu’un de mes mecs à l’époque me disait que j’avais des doigts de Tortue Ninja. Je peux vous assurer que ce n’était pas beau à voir. Je les rongeais jusqu’au sang parfois tellement c’était bon. Pour vous dire à quel point c’était agréable, parfois je rêvais de pouvoir me ronger les ongles des pieds.

Ma mère a les plus beaux doigts du monde. Ma sœur en a hérité, donc oui, elle aussi a les plus beaux doigts du monde. Ils me faisaient l’effet de doigts de nobles quand j’étais enfant. Je rêvais d’avoir les mêmes, mais je savais que c’était impossible. J’avais la certitude que jamais je n’arriverais à cesser de me ronger les ongles : j’avais essayé tant de fois. Et comme je l’ai dit dans l’épisode sur le mal-être et les dynamiques familiales, je ne leur ressemblais pas et ce rêve s’inscrivait dans celui de mon intégration familiale.

Plus âgée que moi, ma sœur a commencé à se mettre du vernis avant moi. Sa « crise d’adolescence » a été marquée par du vernis à ongle noir. Il était tellement beau sur ses doigts effilés aux ongles mi-longs tellement, mais tellement beaux. Ma mère a pété un câble la première fois qu’elle l’a vu. Elle nous a tous crié dessus dans la maison, énervée jusqu’aux orteils. Beaucoup disent que je suis ferme par rapport à mes convictions : je ne suis rien du tout comparée à ma sœur.

La colère de ma mère m’a tellement effrayée que j’ai rayé le vernis noir de mon esprit, tout comme le rouge vif.


Si vous avez écouté l’épisode de podcast publié hier (donc jeudi dernier) intitulé E14 : Quitter son boulot, S’affirmer, Prendre soin de soi, alors vous savez que le vernis à ongles est au cœur de mes réflexions ces 3 derniers mois.

En 2012 je suis passée au naturel : j’ai coupé mes cheveux et j’ai décidé de les garder crépus. En 2013 j’ai vécu une triste expérience qui m’a fait questionner l’importance des artifices dans ma vie. Si vous écoutez l’épisode vous saurez de quoi je parle.

A l’époque je commençais à me poser des questions sur l’influence de mon environnement, mes acquis et la société sur ma personnalité et mes actes. Le passage au naturel s’inscrivait dans cette dynamique. Le fait qu’il m’ait été dit que le maquillage était ma seule option étant donné mon apparence a fait naître en moi un violent rejet des artifices.

Plus de vernis à ongle (autre que noir et rouge vif), plus de rouge à lèvres et plus de fards à paupière. Outre mes 9 trous aux oreilles, ces trois éléments étaient les seuls que je m’autorisais, pas à cause de restrictions, mais parce que c’était les seuls qui me parlaient. Ils participaient en quelque sorte à mon intégration sociale. Je n’en mettais pas tout le temps (je n’avais d’ailleurs pas les ongles pour en ce qui concernait le vernis à ongle), mais je n’hésitais pas lorsque l’envie me prenait. Je me souviens d’ailleurs d’une photo de moi avec des fards à paupière aussi brillants que ceux d’une voiture de luxe. Il était 17 heures lorsque cette photo a été prise.


Je m’attèle depuis 2013 au déchaînement de l’humain en moi.

Au prix d’épisodes de mal-être et de dépression intenses, je me suis affranchie de nombreux diktats tant sociaux que familiaux. Pendant de nombreuses années j’ai cultivé l’égoïsme pour pouvoir me trouver. J’aurais dit me retrouver, mais je n’avais jamais su clairement qui j’étais vraiment avant cette époque.

C’est de cette expérience qu’est née le concept Self-Ish créé en 2016 avec mon ami Tchassa Kamga qui traversait les mêmes difficultés de que moi. Il ne s’agissait pas d’être égocentré, mais de faire passer le Self avant tout. Il s’agissait de se laisser fleurir, de percer le sol de béton armé sous lequel nous croupissions afin d’être là pour nous-mêmes de la manière dont nous (et non le monde) le jugions utile. Mes textes sur Medium sont une ode à cette période, une ode à l’humain que je trouvais enfin au plus profond de moi-même.

Etre moi sans aucun artifice et vivre ma vérité sont au cœur de mon existence. Etre complètement naturelle était au centre de cet idéal. Mes colorations capillaires étaient les seules « altérations » que je m’autorisais parce qu’outre le volet esthétique elles étaient et restent en phase avec ma personnalité. Il s’agit d’un message passé au monde : je suis qui je suis, je ne suis et ne veut être conforme à rien.

Depuis la naissance du petit humain je me pose beaucoup de questions sur la manière dont je souhaite lui présenter le monde. Je veux qu’il soit libre tant dans sa tête que dans ses mouvements. Je ne veux pas qu’il se sente obligé de se conformer à ce qui est attendu d’un sexe, d’un genre, d’une catégorie sociale ou économique. Je veux qu’il soit lui de la manière la plus vraie et authentique possible.

Je me suis fait couper les cheveux lorsque j’ai su que j’étais enceinte. Mon geste n’avait absolument rien d’esthétique, ce n’était pas un message. Je me sentais trop mal dans ma tête et dans mon corps (grossesse et fibromes…) pour me soucier de mes cheveux. Ils étaient longs et les séances de soins l’étaient tout autant. Lorsque je les ai coupés ils étaient colorés. Aujourd’hui qu’ils ont repoussés ils sont tout noirs. D’un noir de jais, littéralement.

C’est de là qu’est partie la réflexion. Je souhaitais me faire colorer les cheveux à nouveau, mais je me suis aperçue que je ne le pouvais pas. Je me demandais quel message je passerais à mon enfant, ce que cette altération l’amènerait à penser de moi qui clame haut et fort qu’il faut se montrer tel qu’on est en tout temps ?

Puis le cap de la première année après l’accouchement est arrivé. Il s’est présenté avec une violente envie de changement. Je ne savais pas exactement ce que je voulais changer, je me disais juste que je voulais être… « différente ». Un jour j’ai ouvert mon armoire et je me suis aperçue qu’aucun de mes vêtements n’était en phase avec la manière dont je me sentais, dont j’étais dans ma tête.

Je les ai tous sortis et je les ai donnés.

La grossesse vient avec de nombreux changements physiques. Voir mon corps changer et mon ventre s’arrondir a été un véritable traumatisme. Voir la peau de mon ventre fripée et toute noire après l’accouchement m’a poussée à me demander dans quel corps j’habitais, tellement je ne le reconnaissais pas. Les kilos pris après l’accouchement m’ont littéralement plongée dans la dépression.

Le cap de la première année après l’accouchement a coïncidé avec la réappropriation de mon corps. J’ai adopté des habitudes alimentaires relativement saines et mon programme de fitness a été aligné à mes besoins. Mon abdomen avait repris sa couleur initiale et s’était enfin relativement aplati. Mes bourrelets sur les côtés de mon torse commençaient à disparaître.

Je redevenais moi, c’est ce que j’ai pensé. Sauf que la moi que j’étais a disparu avec la noirceur de mon ventre et mes kilos en trop. La naissance du petit humain a été une énième naissance pour moi, avec de nouvelles attentes, de nouvelles aspirations, mais aussi de nouvelles peurs et de nouvelles insécurités.

Je ne me reconnaissais pas dans celle que je voulais continuer d’être. Mon corps et mes organes criaient leur différence nouvellement acquise.

Après l’envie de me colorer les cheveux est venue celle de porter du rouge à lèvres. Voir Manouchka le porter aussi bien me jetait à la face ce que je ne m’autorisais pas. J’ai pris mon courage à 2 mains et je lui ai avoué mon envie. Elle m’a encouragée à me lancer et si vous me suivez sur Instagram, alors vous avez été témoins de l’achat de mes rouges à lèvres.

J’ai beaucoup hésité à les mettre puis je me suis décidée un jour. Un seul. Puis plus rien. Mes insécurités et mes doutes étaient plus forts que mes envies. A ces dernières s’est ajoutée celle de me mettre du vernis à ongles et de me faire percer les oreilles à nouveau.

J’étais désespérée. Pourquoi mes envies semblaient-elles aller dans le sens contraire de ce pourquoi je me suis battue depuis 2013, de l’environnement que je souhaitais pour mon enfant ? J’ai lutté pendant des mois et des mois. Fallait-il m’accrocher à un moi qui n’était plus pour uphold ce en quoi je croyais ou il fallait céder à mes envies et retourner vers un monde dont je me suis consciemment et volontairement détachée ?

N’était-ce pas mentir que de vouloir me « cacher » derrière des artifices de beauté ? Allais-je devenir comme certaines de ces femmes dont le visage semble couvert de boue une fois la séance de maquillage terminée ? Etait-ce le début de la fin ? Allais-je vouloir altérer chacune des parties de mon corps à cette allure ?

Le mois dernier je suis allée chez mon esthéticienne et elle m’a un peu forcée la main pour que je fasse un soin de visage « spécial » (depuis mes envies de changement j’ai recommencé à y aller une fois par mois après des années d’arrêt, la peur au ventre : devenais-je futile ?). J’ai accepté sans grande conviction. Une partie du soin consistait à se faire en quelque sorte mettre de la vitamine C sous la peau (j’espère que je ne me trompe pas).

« Voilà, c’est comme ça qu’on commence et on finit par s’injecter du botox et faire des lifting ! Je suis fichue ! Plus jamais ! »

Je dis souvent que je fonctionne à l’obsession. Ce que je ne dis par contre pas est que ça va dans les deux sens : le positif comme le négatif. Mes réflexions commençaient à prendre des proportions inquiétantes. Ma peur de me dénaturer me pourrissait la vie. J’ai fini par en parler au papa du petit humain.

Voici en substance ce qu’il m’a dit : vouloir que son enfant soit vrai et authentique c’est être vrai et authentique pour lui montrer la voie. Si faire ces choses que tu as envie de faire te permettent d’être plus en phase avec qui tu es, il est préférable de les faire et de l’expliquer clairement à ton enfant. Ce n’est rien d’autre que ta manière à toi d’être toi.

Ces mots ont remis la balle au centre. J’ai repris le processus de réflexion à zéro.

Que représentaient ces choses pour moi lorsque je les utilisais, qu’il s’agisse du rouge à lèvres, du vernis à ongle ou des fards à paupière ? C’était fun, je me sentais coquette quand je les mettais. Est-ce que j’en étais dépendante ? Non, je ne les mettais qu’occasionnellement. Qu’est ce qui m’avait tant dégoûté ? Le fait qu’on m’oblige à les mettre tout le temps pour cacher mes imperfections, que je ne sois acceptée que lorsque j’étais maquillée, et ce au-delà de mes standards : il me fallait ajouter du fond de teint et tout ce qui va avec, ce qui était très laborieux pour moi, en plus je n’aimais pas ça.

Puis la deuxième vague de questions :

Est-ce que je sais qui je suis aujourd’hui ? Oui. Est-ce que mes envies ont à voir avec la volonté de me cacher, de me camoufler, de mentir, de me présenter autrement que telle que je suis ? Non.

Enfin la question ultime :

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je souhaite me faire colorer les cheveux, me faire percer les oreilles, porter du vernis à ongle et du rouge à lèvres ? C’est une manière de me réapproprier ma personne. C’est une manière de refléter celle que je suis à l’intérieur. C’est une manière de briser des barrières une fois de plus, de franchir une étape, d’être au contrôle, pleinement adulte à ma manière.


Lorsque j’ai eu 21 ans, j’ai ressenti le besoin de m’affranchir du joug parental. Je me suis fait percer les oreilles de partout sachant que ça allait faire rager ma mère. Ne pas succomber à la pression et ne pas enlever ces boucles d’oreille malgré les menaces étaient ma manière à moi de me dire je suis majeure.

Lorsque j’étais plus jeune j’ai parfois porté de faux ongles pour pouvoir mettre du vernis à ongle. Mes mains ressemblaient alors le temps d’une semaine à celles de ma mère et ma sœur. J’avais les ongles très fragiles parce que je les rongeais, et mes quelques séances de pose de faux ongles les abîmaient encore plus.

Même après avoir définitivement quitté la maison de ma mère je n’osais pas mettre de vernis noir ou rouge vif. Mon inconscient n’en avait pas le droit. Je n’étais pas assez « grande » pour le faire, et les gens auraient pensé que j’étais une personne au mœurs légères. Jusqu’à aujourd’hui je n’ai jamais osé porter ces couleurs.

J’ai cessé de me ronger les ongles durant ma grossesse. Je n’imaginais pas que c’était possible, que moi aussi j’avais hérité des mains de ma mère (ainsi que celles de mon père qui sont encore plus belles), que sans artifice je pouvais avoir de belles mains, de de longs et beaux ongles. J’ai cessé parce que je ne voulais pas que mon enfant me voie le faire et que je sois dans l’incapacité de lui dire que ce n’est pas bon pour la santé étant donné que moi-même je le faisais. Ca n’a pas fait long feu. J’ai recommencé à me manger les doigts peu après la naissance du petit humain.


Cette étape de ma vie m’a appris une fois de plus que ce qui est fait en action ou en réaction par rapport à d’autres personnes ne fait pas long feu et ne nous permet de nous réaliser que sur le court terme. Elle me montre également qu’être soi englobe également la manière dont on se perçoit et on se présente au monde.

Mon envie de mettre du vernis à ongle s’inscrit tant dans mon affranchissement que dans ma nouvelle perception de moi-même. Je ne veux plus être une Spice Girl et je ne veux plus faire comme ma mère ou ma sœur. Je veux être moi, et ironiquement ce moi passe par des éléments que j’ai adoptés autrefois pour une raison littéralement opposée à celle qui s’impose aujourd’hui.

Cette fois-ci je n’ai pas cessé de me ronger les ongles pour quelqu’un d’autre que moi-même. Le fait que la première couleur vers laquelle je sois allée soit le rouge me montre que mon inconscient lui aussi s’est déchaîné sur ce volet.

Mon envie de mettre du rouge à lèvres n’a rien à voir avec le fait de plaire au monde. Je veux me plaire à moi. Je veux que mon reflet soit en phase avec la énième nouvelle moi que je suis aujourd’hui.

Mes oreilles percées ne s’opposent à rien. Elles ne sont rien d’autre que l’expression de celle que je suis. Mes cheveux colorés sont un besoin vital, une affirmation de mon moi intérieur et de tous les changements qu’il a connus et subis. Je ne les ai curieusement jamais colorés avant 2013.

Je referai ma garde-robe et elle sera en phase avec ce que je veux, pas avec celle que j’ai été et à qui j’ai voulu m’accrocher, pas à celle que je souhaite que mon enfant voie pour ne pas être choqué ou dérouté. Elle sera en phase avec le travail que j’ai fait sur moi ces 8 dernières années et où j’en suis aujourd’hui.

Je suis à présent alignée à ma vérité, celle que j’ai voulu cacher à mon enfant pour qu’il me perçoive non comme je suis, mais comme j’ai voulu être perçue. Je l’ai dit dans l’épisode 14 du podcast qui a inspiré cet article, le changement est la seule constante dans la vie. Il fait mal, on le rejette parfois, mais il reste et demeure la seule chose qui ne change pas. Il n’en a rien à foutre de nos sensibilités et suit son cours.

Je sais que ce combat-ci n’est pas le seul que je mènerai sur ce plan. J’ai du mal à faire dans la demie mesure, à ne pas tout rejeter en bloc, du mal à chercher dans ce que je considère comme négatif des éléments qui pourraient être positifs et qui pourraient même m’être bénéfiques, d’où ma peur de la vitamine C sous la peau (je ne recommencerai pas ce truc, j’ai trop peur d’aller trop loin !).

Vous savez quoi ? Après avoir rédigé ce texte je vais me mettre du vernis rouge vif pour la première fois de ma vie. Il m’a fallu 35 ans pour avoir des mains dont je suis fière, et j’ai décidé de les colorer à ma guise. C’est tout bête mais j’ai l’impression de faire un pas en avant dans ma vie d’adulte. Je n’ai plus peur de cette couleur et des conséquences la concernant que j’ai portées avec moi toute ma vie. Je ne le fais pas l’estomac noué.

Ce sentiment de liberté est indescriptible.

Photo : Bruna Clem


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


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7 comments
  1. J’aime beaucoup tes articles. Au delà de partager tes « digressions » plusieurs points que tu abordes résonnent en moi et me font réfléchir.
    Pour ma part, je pense que les artifices (maquillage, vêtements, voire même chirurgie…) ne sont pas forcément synonymes de vouloir se cacher et ne pas assumer qui on est réellement. C’est sans doute le cas pour certains mais ce n’est pas uniquement ça. Cela peut aussi être une affirmation de soi, une exploration de sa créativité… un peu comme avoir fait du sport et fait attention à toi afin d’avoir une allure plus en accord avec la manière dont tu souhaiterais être.
    J’aime me maquiller, m’habiller, teindre mes cheveux… non pas que je n’aime pas la version de moi avant, mais j’aime tout autant le résultat après. Je pense qu’on ne devrait pas opposer le « rester au maximum naturel » versus le « les artifices ».
    On devrait plutôt encourager les gens à s’aimer qu’ils fassent usage d’artifices ou non.

  2. Hello C.Befoune.
    J’ai vécu la même chose d’une certaine façon. Le pied plus grand que les enfants de mon âge j’ai eu droit aux baskets parce que même si très coquette ma mère travaillait souvent et avait des horaires complexes tout autant que ma sœur aînée de quatorze ans vivait dans sa bulle.
    J’ai envié les petites filles aux chaussures “de filles” avec leurs couleurs et tous les détails du primaire au lycée cantonnée aux ballerines de couleurs neutres aux modèles vieillots. Une fois majeure et riche de mes petits sous et de mon temps je me suis lâchée jusqu’à atteindre 300 paires de chaussures toujours à talons vertigineux symbole ultime de la féminité à mes yeux. Évidemment ballerines,tennis et même tongs c’était un niet. Ces dernières années pour des raisons de santé entre autres j’ai mis un terme à ce que j’appelle gentiment aujourd’hui ma représentation féminine pour faire face à mes insécurités… Et le chemin est encore long,ma foi. Toujours un plaisir de retrouver ta plume.

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