3 ans : un anniversaire et des traumatismes allégés

25 minutes

J’ai organisé une fête pour célébrer les 3 ans de mon Caramel Chéri.

Dit comme cela, la situation peut sembler anecdotique. Des milliards de parents organisent des fêtes d’anniversaire tous les jours pour leurs enfants. Les réseaux sociaux pullulent de ce type de contenu, alors cela semble évident. Ça ne l’est pas pour moi, car c’est le début d’un travail pour briser un trauma familial.

Lorsque j’ai su que j’étais enceinte de Bébé Caramel, je me suis jurée que ma vie ne serait pas une introduction à la sienne, mes traumatismes ne seraient pas les siens. J’ai pris le temps d’accepter le poids de mon histoire et mon expérience. Je ne suis pas guérie, je ne le serai peut-être jamais complètement, mais j’ai pris le temps de définir un modèle de parentalité qui me convient et qui est adapté aux besoins d’un enfant.

Un enfant doit en être un aussi longtemps que possible. Il doit être aimé, chéri, protégé. Il doit jouir de son enfance sous toutes ses formes et laisser libre cours à sa personnalité pour poser des bases saines pour son avenir : le respect de soi, l’acceptation de soi, la confiance en soi. L’environnement dans lequel il grandit ne doit pas lui laisser croire qu’il est là… juste parce qu’il est né. Il est spécial. Désiré, attendu, planifié, voulu ou pas, il reste un être spécial qui a un besoin de toute l’attention et de tous les soins du monde alors qu’il fait ses premiers pas dans ce qui sera une longue vie si le Ciel, la Nature et la Providence le veulent. Ces pas sont décisifs pour la suite.

Pendant longtemps je n’ai eu aucune importance à mes yeux. Je ne comptais pas. Ma présence ne comptait pas. Mes avis ne comptaient pas. Je devais me faire petite et ne pas prendre trop de place, surtout au sein de la sphère familiale. Je l’ai dit dans l’épisode de podcast Evoluer et grandir tout en étant adulte, l’idée n’est pas de lancer des tomates pourries à mes parents et mes éducateurs. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec les armes et outils qu’ils avaient à leur disposition : l’époque, la notion de parentalité en ce temps et l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçue qui n’avait souvent rien de bienveillant. Prendre conscience de mes traumatismes, travailler pour guérir et en parler ne sont en rien des actes posés en accusation.

Les deux moments dans une vie où les gens (et surtout les enfants)  sont célébrés pour leur vie et leur existence sont les anniversaires et les fêtes de fin d’année. Aucune attente en retour, aucun besoin d’explication, une célébration de la présence dans toute sa splendeur. Je ne parlerai pas des fêtes religieuses, je me limite à des événements communs à pratiquement toutes et tous. L’une des plus grandes difficultés à laquelle je fais face dans le cadre de mon expérience de la parentalité c’est célébrer mon enfant durant ces deux moments, et la raison est très simple : je ne me célèbre pas moi-même lorsque ces événements surviennent. Ils n’ont aucune importance. Mon anniversaire n’est finalement qu’un jour comme un autre, et les célébrations de fin d’année ne sont que du bruit et des pétards qui empêchent de dormir. J’ai généralement hâte que ces moments-là passent pour qu’on puisse se focaliser sur des choses bien plus utiles et bien plus quotidiennes.

Ma volonté de briser cette tendance part du fait que je me suis aperçue que ces sentiments que j’ai ne sont pas innés mais acquis. C’est une réponse à un traumatisme : ce qui n’est pas important ne peut nous heurter ou peiner. Je vous raconterai des faits qui pour beaucoup peuvent être banals parce que nous sommes tellement nombreux à les avoir vécus qu’ils semblent normaux, mais qui m’ont très profondément et très négativement marquée. Je commencerai par les anniversaires.

Mon premier rapport à mon anniversaire vient de photos que j’ai vues alors que j’étais enfant. Moi dans une robe du type « Isaura » (la série latine à la mode à l’époque), manches et jupon bouffants, rose avec des pois blancs, et de jolies nattes sur la tête. Si je me fie à l’époque il s’agissait de la célébration de mon troisième anniversaire. La salle était pleine d’adultes et d’enfants et, au vu de mes poses, je devais être très heureuse de ma robe. Je n’ai aucun souvenir de ce jour. Ce dont je me souviens en revanche c’est la célébration de mes 6 ans. Nous avions emménagé dans une nouvelle maison et j’ai eu droit à une fête. Elle me reste parce qu’elle marque le moment où les anniversaires ont commencé à perdre de leur importance.

Un anniversaire est sacré pour tout enfant, et c’était tout aussi sacré pour l’enfant que j’étais. J’avais droit à des cadeaux, un gâteau… c’était mon jour. Tout s’est arrêté très brutalement. Sans crier gare nous sommes passés de célébrations à des « Aaaaaaah c’est ton anniversaire ! Joyeux anniversaire. » Point. Je pense n’avoir jamais été aussi peinée que le jour de mes 14 ans où absolument toute la maisonnée avait oublié que c’était mon anniversaire. Ces jours étaient devenus tellement banals pour nous que personne ne s’en était rendu compte. Absolument personne. J’ai attendu jusqu’à 15h que quelqu’un au moins s’en souvienne, puis j’ai fondu en larmes et j’ai demandé à ma mère comment elle avait pu oublier. Je ne m’attendais pas à des cadeaux ou à une quelconque célébration, ça faisait belle lurette que tout cela était terminé. Je souhaitais juste que l’on se souvienne de moi.

Après mon rappel j’ai eu droit à des « Aaaaaaaaaah ! C’est vraiiiiiiiiiiiiii ! Joyeux anniversaire. » Puis la vie a continué. C’était bien la dernière fois que j’ai réclamé que qui que ce soit se souvienne de ce jour. Ma douleur était grande mais elle est passée. Le véritable problème est la cristallisation d’un message que j’avais déjà internalisé : ça ne compte pas. Au sein de ma famille les anniversaires se limitent à des messages à minuit, qu’on soit dans la même maison ou non, puis on passe à autre chose. Avec l’âge on ne se les souhaite plus qu’entre frères. Les cousins peuvent se gérer entre eux…

Outre le fait que mes anniversaires n’étaient pas célébrés, les anniversaires des enfants des amis de mes parents étaient de véritables épreuves. Je pense avec du recul que la présence des enfants des amis et des collègues aux anniversaires des enfants était une façon pour les parents de socialiser avec lesdits amis et collègues. C’était un marqueur de liens mais aussi, peut-être, une occasion pour les parents de sortir les enfants de leur traintrain quotidien. La croyance populaire veut que les enfants ne rêvent que de fête, où qu’elle soit. Du point de vue des parents, tout allait bien. C’était tout le contraire du point de vue de l’enfant que j’étais.

J’ai vécu de nombreux moments de gêne et d’humiliation. Débarquer à une fête où on ne connait absolument personne et où l’enfant célébré finit par vous demander qui vous a invitée parce qu’il ne vous a jamais vue n’est pas plaisant. Voir des gens s’amuser, danser et se sentir totalement étranger à la célébration, parce que finalement on est étranger et qu’on n’a pas du tout envie d’être là est marquant.

Vous n’imaginez pas la peur-panique chaque fois qu’un visiteur (souvent jamais vu) passait à la maison et se souvenait au courant de la discussion de la célébration prochaine de l’anniversaire de son enfant. « Emmène les enfants, ils sont invités ! », ce à quoi ma mère répondait toujours « Ils seront là, ne t’en fais pas, de toute façon ils n’ont rien à faire à la maison ! ». Cette peur-panique était la même chaque fois que ma mère rentrait du travail ou d’une sortie et nous informait que nous étions tenus (ce n’était pas une proposition) de nous rendre à un anniversaire le samedi suivant. Les grands frères énervés qui nous faisaient payer le fait de ruiner leur samedi. Une succession de visages inconnus et de questions blessantes pour solidifier des liens amicaux qui ne nous concernaient en rien nous, les enfants. Le plus beau dans l’histoire est que la célébration de mes 6 ans n’a pas été une exception. Peu de mes amis étaient présents, la fête était pleine d’enfants jamais vus.

Les anniversaires ont été pour moi très douloureux. C’est curieux que je le dise comme ça parce que je ne m’en étais jamais aperçue. Ecrire me permet de revivre, et revivre me permet de ressentir une fois de plus. Le sentiment le plus clair que j’éprouve en ce moment est la douleur, mais aussi de la pitié envers l’enfant que j’ai été. Il en va de même pour les célébrations de Noel. Un arbre de Noel, un Père Noel qui vient à notre insu, puis des cadeaux qui apparaissent de nulle part. L’extase. Puis plus rien du jour au lendemain. Je me souviens d’un soir de Noel où, enfant, j’attendais impatiemment les célébrations. Il n’y avait pas d’arbre cette fois-là, ce qui ‘était curieux. Je suis allée dans la chambre de ma mère et je l’ai vue se préparer pour aller travailler. Je lui ai demandé tout étonnée si elle allait vraiment travailler le soir de Noel, et elle m’a répondu ceci : « Noel est un jour comme un autre, les avions décollent et atterrissent, donc je vais travailler. ».

Fin. Fin de tout. Fin du rêve. Fin de l’illumination. Peut-être que les parents nous considéraient déjà assez grands et pensaient que nous n’avions plus besoin de « tout ça ». Ou alors ils en ont eu marre et ne souhaitaient plus jouer le jeu. Ou encore les obligations professionnelles étaient bien trop grandes pour passer la soirée à se prélasser entre rires et émerveillement. Quelle qu’ait été la raison, le résultat est le même. Je me suis sentie abandonnée. Tout un monde a explosé. Noel était fini. Le plus curieux dans l’histoire est que j’ai développé un tel détachement envers cette fête que je ne comprenais pas pourquoi les gens se donnaient autant de mal pour ce moment-là jusqu’à ce que j’ai un enfant. Tout n’était que mensonge. Le Père Noel n’existait pas et la magie n’existait que le temps où des gens étaient prêts à entretenir le mensonge. Je me suis jurée de ne jamais, mais alors jamais exposer un enfant à cela.


Ma sœur a été un élément transformateur dans ma conception de la parentalité. Je l’ai rejoint dans ce pays et dans sa maison alors que sa fille n’avait que 4 mois. Elle a eu 10 ans il y a quelques jours. Ma sœur est partie alors que j’étais encore au collège, donc je n’avais pas eu l’occasion de voir l’adulte qu’elle est devenue. Vivre avec elle pendant 5 ans a posé les bases pour celle que je suis aujourd’hui.

Bien qu’ayant vécu ce qu’on pourrait considérer comme les mêmes événements dans la même maison et au sein de la même famille, les enfants les vivent différemment, les intériorisent différemment et réagissent différemment. Grâce à mes nombreuses lectures sur tout ce qui a trait à la psychologie humaine j’ai compris que ma sœur et moi répondons à nos traumatismes de manière opposée : je reproduis, elle répare. C’est curieux comment le cheminement est le même chaque fois. J’en ai parlé dans l’article Violences familiales : je t’aime, je te hais ! J’ai reproduit la trop grande autorité de mes parents sur les enfants (j’étais de ceux qui pensent qu’un enfant n’a pas le droit d’avoir un avis et doit être très sévèrement puni), alors qu’elle est dans une posture de dialogue et de compréhension. Les deux réactions aux traumatismes ont du positif et du négatif. Beaucoup pensent que la réparation est la route à prendre, mais ce n’est pas forcément le cas. Elle a des tares tout comme la reproduction, mais nous n’en parlerons pas dans cet article. Aujourd’hui nous nous focaliserons sur le sujet du jour : briser les tendances pour une vie plus saine.

Les anniversaires sont une réelle célébration chez ma sœur, tout comme les fêtes de fin d’année : musique à fond, nourriture à gogo, et les pâtisseries adéquates ne manquent jamais, quel que soit l’état de ma sœur. La maladie et la fatigue ne sont pas une raison de ne pas célébrer. J’ai vu ses enfants aimer être célébrés.  Les discussions autour des anniversaires commencent au moins 3 mois avant la célébration. Ma nièce adore les anniversaires, elle aime plus que tout les préparer. Quand elle avait 3 ans elle a organisé un anniversaire pour sa poupée (qui curieusement n’était jamais habillée…). Elle a invité ses amis, sans rien à dire à personne. La veille au soir une maman a appelé pour confirmer la présence de sa fille, nous ne comprenions absolument rien. Toujours est-il que la fête a eu lieu, les bougies ont été soufflées, et la petite était satisfaite.

Je participais à tout cela mais avec un certain détachement. J’avais la charge d’emballer les cadeaux et les cacher, puis les sortir une fois le Père Noel passé. L’extase ! Les enfants étaient aux anges. Tout cela était sacré. Mes anniversaires continuent d’être célébrés chez ma sœur, minutieusement organisés par ma nièce. Je me suis aperçue lorsque je me suis installée seule que je ne faisais que vivre les traditions de la maison dans laquelle j’habitais. J’ai vu tout le bien que cela faisait aux enfants, et j’ai continué à jouer le jeu parce que c’est important pour eux. Je n’étais pas impliquée sur le plan personnel, et je savais ne jamais avoir à m’impliquer vu que je n’aurais pas d’enfant. Ma maison n’avait pas besoin de tradition.

La venue de Bébé Caramel et la réflexion autour de ce que je voulais pour elle m’a poussée à repenser tout cela. Comment faire pour qu’elle ait des anniversaires et des fêtes de fin d’année plein d’émerveillements et de paillettes, qu’elle se sente présente, vue et aimée alors que j’avais une réelle aversion de ces moments ? Comment trouver le moyen pour elle de vivre l’expérience alors que le concept m’est totalement étranger ?

Son premier et deuxième Noel nous les avons passés chez ma sœur où l’ambiance était au rendez-vous. Le nouvel an a été calme, dans notre maison où rien du tout ne marquait la période festive (je n’ai jamais posé la moindre décoration dans ce contexte chez moi…). Son premier anniversaire a été un véritable casse-tête. Je me suis aperçue que le souci va au-delà du fait de ne pas fêter les anniversaires. En réalité je ne sais pas le faire. Je ne sais pas comment ça se passe, je ne sais par où commencer, je suis totalement perdue. Heureusement pour moi que ma nièce est une vraie passionnée. Elle a pris les choses en main.

Avec sa maman comme appui financier, ma nièce a acheté des cartons d’invitation, invité des gens, acheté des décorations, choisi le thème du gâteau… Elle est venue à la maison, elle l’a décorée de ballons, guirlandes et tout ce qui va avec, elle a mis de la musique, les enfants ont dansé et chanté, ma sœur a emmené le gâteau (et était toute contente de voir la petite dans le vêtement qu’elle lui avait fait spécialement faire pour son premier anniversaire), il a été soufflé, les cadeaux ont été ouverts… bref, la fête était belle. A 19h les invités sont partis, ma nièce et sa maman ont rangé la maison, et la journée était bouclée. Grâce à elles Bébé Caramel a eu son premier anniversaire. Et son deuxième anniversaire également.

Je mentirais si je disais que cette année j’ai été prise d’une envie irrépressible de faire les choses par moi-même. J’ai plutôt été prise d’une violente panique lorsque j’ai su que ma sœur, trop occupée par ses activités professionnelles, ne pourrait se dévouer à l’organisation de la fête d’anniversaire de Bébé  Caramel. J’étais désespérée. J’ai opté pour une solution de facilité : payer un centre de loisirs pour que tout soit organisé par le personnel, inviter quelques enfants, puis prier pour que ma fille apprécie. J’étais en réelle panique, et Zaddy était en voyage pour le travail et ne pouvait donc participer à distance, J’étais seule face à l’une de mes plus grandes terreurs : être à l’origine du fait que ma fille ait une triste fête d’anniversaire.

Le jour approchait et j’essayais de me convaincre que j’avais fait le bon choix, qu’elle s’amuserait et que tout irait bien, mais une petite voix (que j’essayais de faire taire à tout prix) me soufflait que mon choix n’était pas le bon. Il ne l’était pas. J’ai donc fini par écouter cette petite voix et j’ai décidé 3 jours avant la célébration de faire les choses bien, c’est-à-dire de me focaliser sur les besoins de Bébé Caramel afin que nous n’ayons pas qu’une fête d’anniversaire histoire de s’en débarrasser. Il s’agissait d’avoir la meilleure fête d’anniversaire possible.

La vérité est que je savais que cette fête dans un centre de loisirs ne plairait pas à mon Caramel Chéri. Elle n’est pas très ouverte avec les étrangers et ne dit pas un mot lorsqu’elle est entourée d’inconnus. Elle a 3 ans et on ne peut pas dire qu’elle a des amis intimes, don j’aurais demandé à ma nièce et mon neveu d’inviter leurs amis, j’aurais certainement invité les enfants de collègues dont je suis proche et voilà (on comprend finalement le choix des parents quand on se retrouve dans la même situation, c’est la raison pour laquelle je continue de préciser que l’idée n’est pas de jeter la pierre, mais de faire les choses différemment pour notre épanouissement et celui de nos enfants). Bébé Caramel aurait détesté. J’ai donc décidé de ne me focaliser que sur ce qui lui ferait plaisir, et donc d’éliminer tout ce qui semble « normal ». Je ne suis entièrement concentrée sur ses envies.

Bébé Caramel est plus à l’aise chez elle et ne s’amuse vraiment qu’avec 2 personnes : ma nièce et mon neveu. La fête se ferait à la maison avec ces 2 personnes uniquement. Pas d’autre invité. Je me suis posé la question de savoir quelle était leur activité préférée : mettre la musique à fond sur la « voiture Bluetooth » de mon neveu et danser jusqu’à épuisement. Mon neveu a été chargé de ramener son appareil et ma nièce a, comme à son habitude, joué le rôle de DJ. Pour ce qui est de la bouffe je me suis vraiment focalisée sur leurs préférences : petits cartons de jus, boîtes de Tic Tac à l’orange à n’en plus finir, macarons et madeleines. Puis je leur ai fait des ailes de poulet au four et des frites. Les enfants se sont amusés non-stop, ont mangé et dansé de 15h à 21h !

Les moments les plus marquants pour moi sont le choix du gâteau, le choix des cadeaux et la décoration de la maison. Commençons par le dernier point. La décoration du salon a été un moment stressant. Il a fait remonter de nombreuses angoisses liées aux fêtes d’anniversaire. Et si finalement ça n’en valait pas la peine ? Et si comme moi elle ne voyait pas la nécessité de tout cela ? Et si ça la laissait de marbre ? J’ai abandonné l’idée une vingtaine de fois, puis je me suis décidée la veille du grand jour à acheter des décorations. Je me suis dit sans grande conviction « On essaiera et on verra ». En réalité je flippais ma race ! Un rejet de sa part m’aurait anéantie. Une déception de plus liée aux anniversaires m’aurait atterrée. L’appréhension d’un échec de ma part, la peur de ne pouvoir faire de cet épisode un moment festif pour ma fille me glaçait le sang. Ne dit-on pas que ne pas essayer c’est ne pas prendre le risque d’échouer ?

J’ai acheté des ballons de différentes couleurs et des guirlandes rigolotes, et une heure avant son retour de l’école je me suis mise au travail. Il y avait des ballons partout dans le salon, tout était coloré. Lorsqu’elle est rentrée dans la maison et qu’elle a vu l’état du salon elle est restée figée. Je ne respirais plus. Etait-ce un échec ? Elle a avancé tout doucement, puis a couru vers les ballons qu’elle attrapait et lançait dans les airs l’un après l’autre. La joie sur son visage m’a touchée au plus profond de mon être. Lorsqu’il a été temps de la changer, elle a dit en chuchotant « Il faut faire vite sinon la fête va partir ! » J’en avais les larmes aux yeux. Ces décorations ont orné le salon pendant une bonne semaine !

Pour ce qui est des cadeaux j’ai pris le temps d’y réfléchir. Mon approche aux cadeaux des enfant a beaucoup changé. Avant je n’étais que pour des cadeaux éducatifs et/ou utile et ce n’est plus le cas. Je ne souhaite pas recevoir une marmite pour mon anniversaire. Je souhaite quelque chose de spécial, qui me ferait réellement plaisir, quelque chose qui ne serait pas fonctionnel et qui me serait offert juste pour mon plaisir (les livres sont bien entendus inclus dans mon cas). Nous avons 363 jours l’année pour offrir des cadeaux éducatifs aux enfants (anniversaire et Noel exclus) car oui, des cadeaux peuvent s’offrir tous les jours sans autre raison que l’envie de faire plaisir. Les 2 jours restants sont des jours spéciaux ou les besoins de personnes spéciales doivent avoir la précellence.

Bébé Caramel a eu droit à 3 cadeaux, un pour marquer chacune de ses années de vie sur Terre. Le premier a été une mallette de docteur. Elle était aux anges. Elle nous ausculte tous les jours avec l’air le plus sérieux au monde et son diagnostic est toujours le même : nous allons tous très bien. Elle exige à présent que son nom soit précédé du titre Docteur. Mon choix pour ce cadeau est basé sur les jeux auxquels elle aime jouer à la maison, et je peux vous assurer que le thermomètre est content de prendre des vacances ! le deuxième cadeau est un bus. Elle adore tout ce qui est véhicule et fait une fixation sur les bus depuis quelques mois. Le troisième cadeau est un kit de peinture parce qu’elle adore faire de la peinture. Je suis contente d’avoir su et surtout pu lui faire plaisir sur ce volet.

Le gâteau a été l’un des éléments les plus importants pour moi. Je ne voulais pas rentrer dans une boulangerie et acheter un cadeau quelconque. Je souhaitais qu’il soit marquant pour elle. Après avoir longuement réfléchi, Zaddy et moi avons opté pour un gâteau à l’effigie de Karma, le personnage du dessin animé créé par Ludacris (oui, je devais le mentionner !) Karma’s World. Il était beau !

Vaincre nos traumatismes d’enfance pour qu’ils ne soient pas reproduits par nos enfants.

Nous nous sommes extasiés devant le gâteau après avoir soufflé les bougies funky dessus. Un grand débat est né autour de la coupure du gâteau : devait-on couper ou préserver le micro de Karma, et surtout qui allait le manger ? Il nous a fallu 30 minutes pour nous résoudre à le couper, après avoir pris la décision de couper le micro.

La soirée c’est terminée par un atelier de peinture qui a débuté à 20h à l’initiative des enfants. Ils étaient tous les 3 heureux comme des pinsons et j’étais aux anges. J’ai explosé les barrières, bravé mes peurs, mes appréhensions et surtout mes limites, et j’ai pour la première fois (et certainement pas la dernière) un anniversaire pour mon Caramel Chéri,


Je l’ai dit au départ, beaucoup des actions que nous posons peuvent sembler banales pour certains mais représenter tout un monde pour d’autres. La seule et unique mesure des événements dans nos vies devrait être notre histoire personnelle. Apprenons à apprécier nos avancées selon cette histoire et congratulons-nous sans retenue lorsque nous pensons avoir accompli quelque chose de grand à nos propres yeux. Je l’ai fait pendant des semaines après la réussite qu’a été cette fête d’anniversaire.

PS : Je me prépare à présent pour la fête de Noel. Je n’ai encore aucune idée de la tournure que prendront les célébrations, mais je peux déjà affirmer qu’il n’y aura pas de Père de Noel. C’est une fête familiale qui sera vécue en famille et durant laquelle des cadeaux seront échangés avec comme fondement l’amour que nous nous portons tous.


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5 comments
  1. J’étais émue en lisant ces lignes. Mais vraiment, je célèbres mes anniversaires et celui des enfants avec grande joie et beaucoup d’amour. C’est notre moment à nous. Un plaisir comme d’habitude ❤️

  2. J’ai été très émue en lisant cet article qui transpirait la bienveillance, l’amour et l’envie de faire plaisir à son enfant. Chacun de mes anniversaires, je dirai même mes victoires ont toujours été célébrés par mes parents. J’ai un album photo avec chaque anniversaire entouré de mes amis. Quand nous avons passé le cap du primaire, c’était des célébrations allant dans mon sens : un gâteau en famille, un restaurant avec les amis ou encore un cadeau. Ce sont des souvenirs que je chéris ☺️.

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