Instagram : entre haine et obsession

21 minutes

“If you are ever tempted to look for outside approval, realize that you have compromised your integrity. If you need a witness, be your own.”

Epictetus

J’ai quitté Instagram.

L’annonce peut paraitre toute bête. Mon absence de la plateforme n’a absolument aucun effet sur la trajectoire de la Terre. Par ailleurs l’application compte plus de 2 milliards d’abonnés, alors un de plus ou un de moins… L’annonce peut donc paraitre bête, mais elle représente tout un monde pour moi, une décision charnière.

J’ai redéfini en 2015 la raison pour laquelle je suis sur les réseaux sociaux : apprendre et partager. Pendant près de 7 ans je suis restée sur cette ligne. Les réseaux sociaux ont toujours été pour moi une source d’inspiration, un outil qui me sert à prendre le pouls des tendances de réflexion et d’action du moment. Une fois que je porte mon affection sur un réseau social en raison de ce qu’il m’apporte, il a toute mon attention. Mon amour est passé de Facebook à Twitter, puis Instagram. Aujourd’hui plus aucun n’a ma préférence, ni ma sympathie.

J’ai quitté Facebook en raison de la pauvreté du niveau des débats. Je ne dis pas que les gens qui y sont sont peu éduqués, je pense que cette pauvreté vient de la raison pour laquelle les gens vont sur Facebook : se détendre, rigoler, se mettre à jour sur le quotidien de leur cercle sur le réseau social et sur les faits divers de l’heure. J’ai migré sur Twitter et c’était l’extase. Des cerveaux s’entrechoquaient toute la journée sur des sujets intellectuels. J’ai tellement appris sur cette plateforme ! Les choses ont malheureusement changé lorsque l’utilisation du réseau est devenue trendy, une espèce de sceau marquant une richesse intellectuelle, qu’on soit informé ou non. Le niveau des débats en a pris un (violent) coup.

Après un burnout et une envie de passer de la réflexion politique à une profonde réflexion sur l’humain en lui-même, je me suis rabattue sur Instagram qui semblait être le réseau social par excellence pour ce que je souhaitais accomplir, en l’occurrence une connexion aussi écrite que visuelle. Il a fait mon bonheur pendant près ou plus de 3 ans. J’y ai rencontré des gens géniaux avec qui j’espère ne pas perdre le contact. J’ai partagé, j’ai appris, j’ai ri, je me suis fâchée… J’y ai surtout passé de réels bons moments. Instagram a tout de même fini par devenir un poison, tout comme Facebook et Twitter, mais d’une manière très différente.

Je suis fière de me positionner comme une personne qui ne suit pas les tendances, mais je dois avouer que je ne suis au contrôle que de ce dont je suis consciente. Instagram a beaucoup affecté mon inconscient, et ce de façon désastreuse. Je pensais être du bon côté dans la mesure où je ne suivais pas la course au déshabillement et à l’excès. Je restais calme dans mon coin et je partageais ce qui semblait important pour moi. Je pensais vraiment que cette tendance au nu et au dévoilement sous toute ses formes pour des applaudissements ne m’affectait pas. Ce dont je n’avais pas tenu compte est que sur ces plateformes, nous sommes plus consommateurs que producteurs.

 Je commencerai par mon addiction à Instagram : je ne produisais plus tant de contenu que ça, mais je ne m’en lassais pas. Il me fallait voir, savoir, m’assurer de ne pas perdre le fil des différents événements dans la vie plus ou moins privée des gens derrière les comptes que je suis. Je passais des heures à passer de story en story, de compte en compte. Je n’en avais absolument pas conscience en raison de mon unité de mesure à moi : ce que je produisais. Lorsque je me suis rendu compte du problème, je me suis désabonnée de plusieurs comptes, mais vous savez comment ça marche : l’algorithme continue de vous les proposer, et les comptes que vous suivez partagent parfois en story des publications des comptes dont vous vous êtes désabonnés et, sans réfléchir, vous cliquez dessus et c’est reparti comme en l’an 40 ! Je suis restée piégée dans un univers que je pensais avoir quitté, et ce en raison une fois de plus de mon unité de mesure : les comptes auxquels j’étais abonnée, et non ceux dont je consommais le contenu.

J’ai également enlevé l’application de la page d’accueil sur mon téléphone. Si elle n’y était plus alors je la verrais moins. Sauf que l’onglet « Recherche » avait enregistré Instagram comme l’élément le plus recherché, et mon téléphone me proposait souvent l’application étant donné qu’elle était « fréquemment utilisée ». La belle blague ! La source de mon inspiration est peu à peu devenue celle d’une obsession, d’un tarissement de la réflexion innovante, mais aussi d’un profond malaise. Je tiens à préciser ici que je ne parle de pas de mal-être, mais de malaise.

Je suis avant tout une créatrice de contenu, et le contenu que je consomme a un énorme impact sur celui que je produis. J’étais à l’époque inspirée par la nouveauté, l’innovation et la réflexion critique (approfondie ou non) qui sous tendait le contenu consommé. Ces éléments me faisaient bouillir le cerveau et me poussaient à me questionner sur tout ce qui se passait autour de moi. Tout comme sur Facebook, puis sur Twitter, le contenu a changé lentement, mais sûrement. Il ne s’agissait plus de marquer une différence, mais de prouver qu’on est exactement comme les autres. Les contenus se ressemblent et sont de plus en plus vides. On va de challenge en challenge, et donc de copie en copie. Il ne s’agit plus de partager dans le but de s’améliorer et donc d’améliorer son environnement, qu’il soit question de mode, ou de lecture. Il s’agit davantage de faire comme ceux dont le contenu « marche » pour récolter les mêmes applaudissements qu’eux.

Instagram (tout comme les autres réseaux sociaux) grille mes neurones et assèche ma créativité. Je l’ai dit, le contenu que je produis dépend grandement de celui que je consomme. J’ai donc commencé à questionner mon contenu car il était très loin d’être aligné à celui que je consommais de plus en plus. L’effet a été la perte de valeur de mon type de contenu à mes propres yeux car je ne le voyais nulle part. Ce qui faisait sa force, son authenticité et son côté décalé était devenu sa faiblesse. Je voulais écrire, mais rien de ce que je voyais ne nourrissait cette part de moi, et je me suis éloignée de mon moyen d’expression. Je me demandais qui allait lire mes articles, qui allait écouter mes épisodes de podcasts tellement différents de ce que la masse semblait apprécier. On croit ce qu’on voit, très peu ce à quoi on pense.

Tout ceci a créé une réelle pression chez moi. Je me devais de produire du contenu pour Instagram sinon j’aillais devenir « irrelevant ». Il fallait que je dise quelque chose. Tous les autres producteurs de contenu disaient quelque chose sur la plateforme et moi j’étais silencieuse. J’allais perdre mon importance, une importance qui augmentait avec le nombre d’abonnés et chutait avec le nombre de désabonnements. Je revivais le cauchemar qui a entre autres conduit à la fermeture d’Elle Citoyenne en 2018, le média citoyen et participatif que j’ai créé en 2015 : mon propre site (et le podcast qui y est associé) était délaissé au profit d’un réseau social qui me dictait ses lois, des lois que je détestais mais que je semblais être obligée de suivre quel que soit ce que j’en pensais.

Voir au quotidien des gens créer exactement le même contenu, organiser le même type d’événement et aborder le même type de sujets m’a éloignée de mes principes fondamentaux en matière de création de contenu :

  • Je crée d’abord pour moi. Ceux qui consomment mon contenu le consomment parce qu’il existe et non parce qu’il est créé pour eux.
  • Je suis la seule influence (autant que faire se peut) sur la direction que prend mon contenu.
  • « Le public n’est pas la foule ». Ce pilier mérite tout un paragraphe d’explication.

Cette phrase est tirée du livre d’Edwy Plennel intitulé La valeur de l’information. Si je devais me tatouer autre chose que le prénom de mon Bébé Caramel, ce serait ces 7 mots. Le public n’est pas la foule. Il ne s’agit pas de parler de tout à tout le monde, de poser des actes que tout le monde applaudirait. Il s’agit d’être en phase avec ceux qui comprennent ce qu’on fait et qui sont là pour les bonnes raisons. Il n’y a pas une seule audience, il existe des audiences, une multitude d’audience, et essayer de leur parler à toutes c’est ne plus rien dire d’intérêt pour aucune d’elle, d’où la notion de cible très souvent noyée par l’envie d’être aimé et apprécié de tous.

Il y a quelques mois j’ai quitté Instagram. J’en ai parlé sur le podcast avec Xtincell, dans l’épisode intitulé Réussite personnelle à l’ère des réseaux sociaux. J’étais résolue à ne jamais revenir. Je me sentais tellement loin de tout cet univers ! Aucune obsession, plus de temps à consacrer à la réflexion et à l’action, une plus grande productivité au travail, un nombre incalculable d’articles lus au quotidien, une attention accrue. J’ai réappris à profiter du réel, du temps passé en famille, des jeux avec mon enfant. Je suis retournée sur la plateforme pour une raison toute simple : mon envie de partager. Je lisais des articles dont je voulais partager des extraits avec des gens que ça intéresserait, mais je n’avais nulle part où le faire. Après réflexion je me suis dit que je retournerais sur le réseau social uniquement pour partager. En gros, j’allais toute grassouillette dans l’antre du loup pour lui faire un coucou, convaincue que je n’allais pas me faire manger.

Le niveau de sur-sollicitations ressenti aurait dû m’alarmer. Après un mois loin du réseau, le volume d’informations qui me tombait sur la tête chaque fois que je l’ouvrais était oppressant. Tout le monde parlait en même temps de tout. Tout le monde montrait tout en même temps, beaucoup semblait dire à travers leur contenu « Je suis mieux que les autres, viens rester avec moi. » C’était tout simplement ingérable, mais je m’y suis « re » faite et je suis retombée dans les mêmes travers. Quand j’y pense aujourd’hui, je cherchais à résoudre une situation par le problème qui l’avait créée : je retournais sur Instagram pour partager mes lectures, pourtant je ne lisais pas justement parce que j’étais happée par Instagram. J’y suis donc retournée et j’y ai absolument tout fait, sauf la raison pour laquelle j’y suis retournée.


“Who looks outside dreams. Who looks inside awakes.”

Carl Jung

Vous vous demandez certainement ce qui m’a poussée à partir une fois de plus. J’ai compris ce que signifie « le business de l’attention », et pas de la meilleure manière. Instagram est addictif tant pour celui qui produis que pour celui qui consomme. Le producteur de contenu veut retenir l’attention du consommateur et finis par ne lui montrer que du rêve. Même lorsqu’il parle de difficultés tout est beau, de l’environnement dans lequel il filme ce contenu à sa mise. S’il n’a pas pu s’apprêter, un filtre fera l’affaire : il reste beau coûte que vaille. Sa vie n’existe plus que par les angles de prise de vue. Tout doit toujours être parfait. Il finit par ne plus vivre que pour montrer, et surtout se montrer. Je ne suis peut-être pas tombée dans le piège du « toujours beau », mais l’envie de montrer et de se montrer m’a parfois happée. Je me suis souvent débattue, mais j’ai souvent fini par céder.

Le consommateur ne vit que pour le beau que lui servent les producteurs de contenu. La vie réelle autour de lui, c’est-à-dire sa propre vie, perd tout son sens. Elle semble morose. L’ordinaire n’est plus assez bien pour la majorité. La norme devient l’extraordinaire. Tout le monde est beau. Tout le monde gagne beaucoup d’argent (personne ne parle de problème financier et tout le monde semble ne se vêtir qu’à la mode et ne fréquenter que des gens comme eux). Tout le monde a des amis stars. Tout le monde a une vie palpitante. Sauf le consommateur, et ce même lorsqu’il est producteur, ce qui le pousse parfois aux extrêmes.

Instagram me rendait très triste. Bien que consciente que la plupart des gens sur le réseau en font trop, décorent leur maison pour qu’elle soit instagrammable, racontent parfois n’importe quoi juste pour maintenir un certain style et une certaine aura virtuelle autour d’eux, mon inconscient était violemment affecté par ce contenu. J’étais triste de voir comment tout semblait aller super bien chez les autres alors que je n’avançais pas. J’étais triste de ne pas avoir assez d’énergie pour réaliser « autant de choses que les autres ». J’étais triste de n’être nulle part dans ma vie, alors que les autres étaient tellement « occupés à avancer ».

Je lis en ce moment la biographie de Steve Jobs dans laquelle il est fréquemment question de son champ de distortion de la réalité. Steve Jobs créait sa propre réalité et vivait convaincu de sa véracité. Il effaçait de sa mémoire les événements qui ne lui plaisaient pas, les remplaçait parfois par ce qu’il aurait préféré voir se réaliser. En gros il était un grand menteur et croyait en ses mensonges au point où il emmenait les autres à les croire aussi, bien qu’ils savaient qu’ils n’étaient pas vrais. Ce champ de distortion de la réalité a fait son succès, mais aussi sa perte à bien des égards.

Instagram crée chez moi, comme chez beaucoup d’autres gens, un champ de distortion de la réalité. Le réseau social nous emmène à croire ce qu’on sait ne pas être vrai. On sait qu’on ne peut ne jamais avoir de problème dans une vie, mais on finit par le croire. On sait qu’on ne peut gagner des milliards grâce à un commerce commun, mais on finit par y croire, par croire que toutes ses richesses étalées viennent de la vente de ci ou ça. On sait qu’on ne peut tous être des CEO, mais on finit par y croire. On sait qu’aucun enfant en ce bas de monde n’est tout le temps calme, docile et attentif, mais les enfants des autres sur les réseaux semblent l’être, alors… on finit par y croire. On sait qu’une vie de couple ne peut être rose tous les jours, mais les #CoupleGoals nous poussent à penser que c’est chez nous qu’il y a un problème.

J’ai reçu une gifle retentissante lorsque j’ai refait mon CV. Je crois en avoir parlé… sur Instagram. J’ai dû rédiger un CV très détaillé, ce que je n’avais jamais fait, et je n’en revenais pas de lire noir sur blanc (bien qu’à travers un écran) tout ce que j’avais accompli et tout ce que j’accomplis en ce moment. J’ai un essai publié dans un livre par une maison d’édition africaine qui monte en flèche. J’en ai un autre dans un livre publié très prochainement par une maison d’édition américaine très connue à travers le monde. J’ai un parcours professionnel aussi riche qu’atypique. J’ai créé et entretenu des initiatives qui ont eu un impact de folie ! J’ai appris et réalisé tellement de choses ! Sur le plan personnel les accomplissements sont encore plus grands, et le plus grand est de réussir à être un parent à l’écoute de son enfant alors que c’est quelque chose que je n’ai jamais connu.

J’ai passé mon parcours en revue et je me suis dit « En vrai, je suis une rockstar !!! » Mais tout ceci se perd dans le champ de distortion de la réalité créé par Instagram. Tout ce qu’on peut faire, tout ce qu’on peut accomplir, tout ce qu’on peut être n’est jamais assez face à la pseudo perfection et la pseudo excellence qui nous sont jetées au visage à longueur de journée. Je tiens à préciser ici que cette situation n’est pas forcément imputable aux créateurs de contenu sur le réseau social. Instagram a été pensé pour avoir cet effet. Beaucoup croient que ce n’est qu’un hasard, mais non. Instagram est pensé au quotidien pour être plus addictif, pour pousser les gens à penser que le contenu qui y est posté doit être visuellement parfait quel que soit le prix à payer par les consommateurs pour cette perfection. Lire le livre No Filter : The Inside Story of Instagram a été édifiant pour moi.

Petite digression :

J’invite tous ceux qui ont un business qui dépend grandement d’Instagram (et de tout autre réseau social) à lire ce livre afin de comprendre que leur business peut disparaitre en 3 secondes sans aucune explication parce qu’il repose sur une plateforme qui ne leur appartient pas, et donc sur laquelle ils n’ont absolument aucun contrôle. J’invite également les créateurs de contenu africains qui se plaignent de ne pas être « considérés » par les réseaux sociaux alors qu’ils offrent de belles opportunités aux créatifs d’ailleurs à lire ce livre pour se rendre compte de l’absence de marché qu’ils sont pour ces plateformes. Il ne s’agit pas de beauté et de bisous, il s’agit de rentrée d’argent, et d’un certain type de montants encore inaccessible aux créatifs d’ici. Ni plus ni moins.

Fin de la digression.

Je me suis posé la question de savoir ce qu’Instagram m’apportait vraiment in the grand scheme of things, quel était le besoin auquel l’application répondait. Instagram m’a offert une plateforme de partage de contenu sur une base quotidienne, et j’y ai noué des relations incroyables que j’espère conserver sur le (très) long terme comme je l’ai dit précédemment. En revanche, en termes de santé mentale et de productivité, le réseau social est une réelle plaie.

La comparaison constante de manière consciente ou inconsciente, le fait de magnifier ce que les autres semblent (j’insiste sur le mot semblent) accomplir, la baisse de l’estime de soi, le mépris de mes facultés qui ne semblent jamais assez, le besoin de montrer que moi aussi je peux faire ci ou ça parce que les autres font pareil alors que l’activité est contre-productive pour moi, adopter des habitudes ou attitudes parce que dictées par le contenu que je consomme, avoir l’impression que ma vie n’a aucun sens face aux activités palpitantes que semblent avoir les autres… Les autres, que je les connaisse ou pas, avaient acquis une trop grande importance sans le vouloir et surtout sans même le savoir. J’ai pesé le pour et le contre et les aspects négatifs étaient bien trop grands, et donc bien trop lourds.


Dire qu’Instagram ne me manque pas serait mentir.

Partager du contenu sur la plateforme me manque énormément, et c’est la raison pour laquelle je suis toujours revenue. Lire un article et ressentir le besoin irrépressible d’en partager un extrait ou de le commenter ne me quitte pas. Je me fais plus que violence pour ne pas céder. Je ne sais si je vais pouvoir tenir longtemps (la preuve, j’ai partagé hier une story sur un documentaire publié par le média Brut…). Le côté négatif est que je ressens parfois un besoin tout aussi irrépressible de partager certaines de mes activités, et cela m’effraie. Est-ce que je le fais parce que je pense qu’il y a une valeur ajoutée ou alors je le fais pour me faire voir ? La possibilité que la deuxième option soit une option me fait peur.

Prétendre me couper totalement d’Instagram serait me mentir à moi-même. Mon compte n’est pas clos, je l’utilise pour accéder au contenu de certaines marques de vêtements (je vais mon shopping de Boubous grâce à Instagram), de certains comptes qui me font rire (un seul en réalité), et de certains comptes qui m’aident dans mon évolution personnelle (3 ou 4). Le fait de me détacher d’Instagram m’a permis de me rendre compte de la surcharge mentale à laquelle je m’exposais. Ma bande passante est libre aujourd’hui et les idées fusent plus ou moins. C’est agréable, ça me fait beaucoup de bien.

Il y a bien entendu un côté négatif. L’application ne compte pas que ces quelques comptes qui ont de l’importance pour moi. Je sens mon cœur battre de plus en plus vite, et j’ai une sensation d’oppression lorsque je me retrouve par une manipulation ou une autre dans la story d’une personne autre que celles pour lesquelles je suis là. J’en sors rapidement parce que je ressens un malaise tellement fort qu’il en devient physique, comme une alarme qui me prévient que je vais me faire du mal et qu’il me sera difficile de réparer cette nouvelle fêlure. Les seules fois de ma vie où j’ai eu des crises d’anxiété c’était à cause des réseaux sociaux. Instagram est dans ce sens pire que les autres parce que tous les aspects de ma vie sont affectés, qu’ils soient personnels ou professionnels. Il ne s’agit plus d’inspiration, mais uniquement de comparaison. Un grand pan de ma vie est virtuel étant donné que pratiquement toutes mes initiatives le sont, et ce depuis plus de 7 ans. Peut-être que le moment est venu d’en sortir. Peut-être qu’il est temps à présent de se focaliser sur le réel et ce que je peux y accomplir. J’y réfléchis.


Digressions n’a aucun compte sur les réseaux sociaux et je n’y suis plus active non plus, une situation qui n’est pas près de changer. Pour vous tenir informés des activités ici, abonnez-vous au blog et au podcast qui y est associé, Les Papotages de C, disponible sur le blog sur toutes les plateformes d’écoute de podcasts.

Je suis disponible par mail à l’adresse mesdigressions@gmail.com.

Les livres et l’acquisition de connaissances pour une meilleure compréhension du soi et des dynamiques sociales dans leur ensemble sont la base de tout contenu que je produis. Si la consommation de mon contenu t’a été utile de quelque manière que ce soit, alors soutiens mon travail et sponsorise l’achat de livres.

18 comments
  1. I have been missing you so bad. Tes articles sont des pépites pour moi. Concernant les réseaux sociaux j’ai décidé de les quitté et de ne partir que pour lire mes chroniques et visiter certains compte achats. Les réseaux sociaux c’est pas la vraie vie et depuis quelques mois je m’en détache. Je profite de vrais moments et la réalité. En tous cas j’espère te relire bientôt ❤️

  2. Quelle belle claque cet article C.
    Aussi réaliste qu’effrayant, tu relèves des points très pertinents comme notament celui de croire pour certains que nous controlons l’affaire alors que pas du tout en fait et c’est affolant…
    Merci pour ton partage et ton invitation à la réflexion…

  3. Cet article m’a fait un bien fou, car je m’y suis reconnue et je suis dans la même démarche que toi. On croit qu’on maîtrise (lol avec l’accent camerounais) mais on ne maîtrise rien. Comme toi je peux me rendre sur l’application mais plus sur mon téléphone ou ma tablette mais uniquement devant le PC au boulot et ça pour 2 ou 3 comptes. Le reste du temps, j’essaie de vivre dans la vraie réalité et le présent… Courage Befoune, je t’envoie de good vibes.

    1. On croit vraiment qu’on maitrise mais on se rend compte que non ! Merci beaucoup pour les good vibes, elles me vont droit au coeur !!!

  4. Excellent article Befoune. J’ai beaucoup aimé. Je comprends et partage ton point de vue. J’ai désactivé un de mes comptes il y a un mois et supprimé l’application de mon téléphone.
    Pour les entrepreneurs, lorsqu’une partie du business est basé sur un réseau social, il est parfois difficile de s’en séparer. Néanmoins, lorsque les inconvénients sont supérieurs aux avantages, il convient de partir et /ou trouver d’autres solutions. Merci pour ton partage instructif. Take care 🤎.

  5. Merci pour votre partage ❤️.
    C’est vrai que depuis que je suis sur les RS +7ans, la lecture et l’écriture ont subi une grande chute dans ma vie. Et c’est claire que si je suis distraite par les RS je lirais moins et écrirais moins. J’ai réalisée que je ne suis plus assez concentrée quand il faut écrire un article.
    Généralement je viens sur Instagram afin de regarder vos stories et ceux de certaines personnes qui m’inspirent au quotidien. Sauf qu’après c’est un enchaînement de compte après compte…

    Je commencerais par mettre sur du papier les bons et les mauvais côtés de ma présence sur les RS, ensuite je vais essayer de m’en éloigner au fur et à mesure.
    J’arrive pas à croire que je vais m’éloigner de toutes les pages et tous mes comptes dans quelques années…
    Hâte de vous relire

    1. Un ami m’a fait realiser recemmemnt que je n’utilise pas assez la fonction « Mute » afin de ne plus du tout voir l’activite de certains comptes… Il a raison, ca peut vraiment aider !

  6. C’est drole et triste ..parceque je le dis dans mes stories du soir depuis quelques jours. Surtout qu’entre temps j’ai vu des subtiles modifications de la plateforme (encore) et me suis interessée aux interviews des dirigeants sur les tests en cours et les transformations à venir. Je sais de maniere limpide que ce sera de plus en plus desagreable pour moi.
    C’est amusant combien les tetes pensants disent creer du contenu innovants uniquement pour nous, mais pendant ce temps gentillement on perd le « coté social », le veritable partage et decouverte que j’y recherchais en fuyant fcbk, parceque les bonhommes veulent se faire du fric en copiant « ce qui marche » chez les concurrents.. nous voila partis pour un Tik tok & Snapchat bis.
    Cool de te lire.
    A la prochaine

    1. Insta est mentalement epuisant ! Vraiment ! Et cette copie du contenu qui « marche », une veritable plaie !

  7. *les tetes pensantes disent:  » creez du contenu innovant uniquement pour nous »..
    Sorry pour les autres fautes..krkr.. la preuve est faite que la situation est grave..

  8. Un article très édifiant. J’ai mis un temps précieux à le lire. Et d’ailleurs on retient de ta chronique beaucoup des choses positives.

  9. Impossible de lire cet article et de ne pas remettre en cause sa « relation » avec IG…surtout en tant que créatrice de contenu. Je me rends compte que non seulement je passe beaucoup plus de temps sur cette plateforme ( les Stats de mon tel font peur 😰) mais aussi je consomme beaucoup plus que je ne crée. Merci pour cet article qui encore une fois nous pousse à la réflexion et motive à changer/corriger ces « vilaines » habitudes for the better.

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