Pourquoi j’ai choisi une éducation gender-neutral pour mon enfant

18 minutes

« The heated debates about Homo Sapiens « natural way of life » miss the main point. Ever since the Cognitive Revolution, there hasn’t been a single natural way of life for Sapiens. There are only cultural choices, from among a bewildering palette of possibilities. »

Yuval Noah Harari

 


Si vous me suivez sur Instagram depuis un moment, alors vous savez que je voue un véritable culte au livre Sapiens : A Brief History of Humankind dont est tiré la citation introduisant cet article. Yuval Noah a écrit ce qui est pour moi la Bible de la genèse et l’évolution des cultures humaines. Il nous dit d’où on vient et les dynamiques qui ont fait de nous qui nous sommes en tant qu’espèce mais aussi en tant qu’individu. Et vous savez tous que l’individualité de l’humain est ma passion.

J’aime beaucoup cet extrait du livre. Notre art de vie commun n’est pas génétiquement collectif. Il repose sur des croyances adoptées et des décisions prises pour une cohésion des groupes en tant que société. Dans certains coins du monde le lien filial paternel a plus de poids que le lien filial maternel. Chez certaines tribus, la famille maternelle est celle qui va demander la main de la femme à marier ; dans d’autres c’est la famille paternelle. 

Rien de tout ceci n’est génétique. 

Cette partie du livre s’inscrit dans une réflexion que je mène suite à un choix que j’ai fait : élever le petit humain en mode gender-neutral. Le sexe est biologique, le genre est social. L’homme n’est pas génétiquement macho, le système social construit l’a rendu ainsi et l’a convaincu que c’est la seule manière pour lui d’être. Il en va de même pour les femmes. Leur rôle premier n’est pas de donner le sein. Elles peuvent, si elles le veulent, creuser des puits et conduire des tracteurs. Sauf que c’est mal vu. Pas par les gènes, ils ne voient absolument rien. Par les yeux, défenseurs de nos « valeurs collectives » selon les limites géographiques de nos sociétés.


Avant de partager comment nous concevons et vivons l’éducation du petit humain, je tiens à répondre à 3 questions pour jeter les bases, mais aussi pour ne pas avoir à répondre à ces questions 115 fois de manière individuelle. On se connait !

Pourquoi avec son papa nous avons décidé d’élever le petit-humain en mode gender-neutral ?

Pour lui donner la possibilité de s’exprimer, de développer autant que faire se peut une personnalité basée sur qui il est vraiment plutôt que sur ce qu’il pense qu’on attend de lui.

Non, il ne s’agit pas de dire à cet enfant qu’il est asexué et qu’un vagin et un pénis c’est juste du décor. Dans notre cas ça n’a absolument rien à voir. Il connaîtra son sexe lorsqu’il sera à même de le comprendre. Outre le fait de le lui dire, les pronoms utilisés et les accords d’adjectifs lorsqu’il s’agira de lui lui feront clairement comprendre qu’il un il/elle. En anglais c’est bien plus simple, le pluriel est utilisé, plus de he/she, mais du they au singulier comme au pluriel. En français ? Ils/Elles… ça reste très genré. Après nous n’avions pas l’intention de noyer le sexe de cet enfant dans le pluriel. Cette lacune de la langue française ne nous affecte pas directement dans ce cas.

C’est quoi avoir un enfant gender-neutral ?

Chez nombre de personnes c’est faire fi du sexe/genre de l’enfant. C’est assez flou au premier abord. Il s’agit généralement d’élever son enfant sans tenir compte de son genre (ce que je prône), mais c’est parfois aussi effacer chez l’enfant la notion de binarité (fille/garçon-femme/homme). J’ai pu constater à travers mes lectures sur le sujet que nombre de parents ayant adopté le modèle gender-neutral avaient à un moment donné un enfant qui ne se voulait pas ou plus cisgenre (il ne se reconnaissait pas comme appartenant au groupe de son sexe de naissance).

Je vais faire une petite pause ici : si vous souhaitez réagir au bas de cet article, je ne veux absolument aucun commentaire irrespectueux des orientations sexuelles ou des différents groupes identitaires à caractère sexuel tels que transgenre, agenre, homosexuel, queer … Ce n’est pas le débat, et le maître-mot sur Digressions est le respect de l’humain dans sa diversité. Vous n’avez pas besoin d’être d’accord, mais vous avez l’obligation ici de respecter le choix de chacun.

Donc je disais…

Beaucoup pensent que l’éducation gender-neutral est une « fabrique à homosexuels ». Je le dis parce que je l’ai reçu en pleine figure. J’en ai parlé dans l’épisode des Papotages de C. intitulé Etre incompris au sein de sa famille. Je ne pense pas que tous les homosexuels qui ont vécu sur cette planète depuis sa formation ont été élevés en mode gender-neutral. Je pense encore moins que tous les enfants élevés de cette manière le sont. On est qui on est, quelles que soient les méthodes d’éducation ou l’appartenance sociale ou religieuse.

Est-ce que le fait que je me réclame agenre a une incidence sur notre choix d’éducation gender-neutral ?

Oui et non. Le papa du petit humain est cisgenre mais nous avons le même point de vue sur la question, donc je dirai non. Par contre je dirai oui parce que réaliser que je me considère agenre m’a poussée à me poser de véritables questions sur la compréhension des genres et les attributions limitatives ou négativement avantageuses qui vont avec (la femme balaie, l’homme regarde la télé). Cette réflexion a cristallisé mon envie et ma décision d’opter pour une éducation gender-neutral.


Très franchement nous n’avons pas débattu pendant 125 ans pour décider d’appliquer une éducation gender-neutral. Ça a semblé évident dès le jour 1. Nous savions ce que nous voulions et ce que nous ne voulions pas pour le petit humain. Nous avions une vision claire de la manière dont nous souhaitions l’introduire au monde afin qu’il soit outillé au mieux pour « stand for himself as an individual and as part of a communtiy ». Ce modèle éducatif s’est imposé de lui-même.

Nous savions que l’adoption d’un code couleur dès l’annonce de la naissance future d’une fille ou d’un garçon serait notre premier faux pas. Le faux pas aurait non seulement été esthétique à mes yeux (oui, je suis obsédée par les couleurs), mais il aurait renvoyé au petit humain le mauvais message dès le départ. Lui présenter un mode soit rose soit bleu l’aurait immédiatement mis dans une case. Tu es une fille/un garçon avant d’être toi, et ton monde doit le refléter.

Ça peut sembler léger pour certains, mais les couleurs choisies pour un bébé en disent long sur ce que nous, les parents, projetons consciemment ou inconsciemment comme attentes. Il en va de même pour le choix des jouets. Les minimalistes que nous sommes avons opté pour la sobriété à ce niveau, mais aussi pour des choix conscients. Les jouets ne doivent pas projeter un message de supériorité ou de soumission. Ils ne doivent pas non plus conditionner à un certain rôle social.

Lorsqu’on a une fille, les premiers réflexes lorsqu’il s’agit de jouets vont vers des poupées. « Prends soin de ton bébé ! » « Regarde, ton bébé est tout triste, tu l’as jeté dans les fleurs ! » « Oh on achètera un Ken pour ta Barbie (blonde aux yeux bleus) et ils seront tout heureux ! » S’il s’agit d’un garçon, c’est souvent une suite de figurines de super héros. Dans ces cas-là personne ne parle de bébé  et de soins à apporter. On parle de force physique et de caractère. Spiderman ne pleure pas. Hulk n’a jamais peur. Le discours des parents qui accompagne les jouets est parfois plus effrayants que le message véhiculé par les jouets eux-mêmes.

Nous avons opté pour des jouets d’éveil, et bien entendu des tonnes de livres. Le petit humain n’est mis dans aucune case. Le seul message que nous souhaitons lui faire passer est tu es un enfant, amuses-toi autant que tu veux et autant que tu peux, nourris ton cerveau autant que possible parce qu’il est et sera ta plus grande richesse. Pas de poupées, pas de Spiderman, qu’il soit une fille ou un garçon, le temps de gérer les bébés n’est pas encore arrivé pour lui. Il a le droit de pleurer autant qu’il veut. Je l’y encourage très souvent même. « On ira faire un vaccin, ça te fera mal et j’en suis désolée. Pleure si ça peut te soulager, c’est important pour toi d’exprimer tes émotions. Et puis c’est normal de pleurer. » 

Vous me direz qu’il ne comprend pas. C’est possible, mais le but n’est pas qu’il comprenne aujourd’hui. C’est qu’il s’habitue à l’entendre et l’enregistre dans son disque dur interne. Je lui ai expliqué le fonctionnement d’une poulie ou la vie sans télé et sans téléphone quand j’étais enfant. Il n’en a rien à foutre pour le moment, mais ça jette les bases pour certaines de nos discussions.

J’ai souvent dit qu’il est parfois difficile de savoir le sexe du petit humain à première vue. Les raisons sont toutes simples. Ses vêtements sont passe-partout. Nous privilégions le confort aux tutus et aux casquettes. Peut-il se rouler par terre, courir, sauter, écarter les jambes et vivre sa vie comme il l’entend dans ces vêtements ? Alors j’achète.

Le fait qu’on ne sache pas forcément quel est son sexe pousse les gens, connus ou inconnus, à lui parler d’une certaine façon. La façon dont les gens parlent à un bébé fille est différente de celle dont ils parlent à un bébé garçon. Je l’ai lu, je n’y ai pas forcément cru. Lorsque j’ai eu le petit humain j’ai été très étonnée de constater la véracité de la chose.

Ceux qui pensent qu’il est une fille deviennent tout miel, lui disent à quel point elle est belle et jolie. Ce qui n’est pas mauvais en soi, sauf que ceux qui pensent qu’il est un garçon lui parlent avec une voix plus grave, plus « normale », et trouvent qu’il a un air aussi vif que malicieux. La perception de la fille est biaisée dès le jour un, tout comme celle du garçon. Ceux qui ne prennent pas la peine de demander si c’est une fille ou un garçon (bénis soient-ils) lui parlent normalement, tout simplement. 

Je suis particulièrement regardante en ce qui concerne les relations du petit humain avec les adultes qui l’entourent. Dans l’épisode du podcast intitulé Mal être et dynamiques familiales, j’ai parlé du grand impact négatif des phrases qui m’ont été jetées au visage par les plus ou moins adultes en charge de mon éducation sur ma vie et ma santé mentale aujourd’hui.

L’éducation dont je parle ne se limite pas au petit humain. Elle s’étend à l’entourage familial. Je n’hésite plus à le dire si ce qui est dit « sur un ton léger » est abusif ou peut le pousser à se percevoir d’une certaine façon, comme les blagues sur son évolution (Tu refuses de marcher à ton âge ?) son physique, ses cheveux or whatever qui peuvent créer des complexes aussi inutiles que traumatisants sur la durée.

Donc je disais…

Chez nous le gender-neutral n’a rien à voir avec le sexe de l’enfant ou son orientation sexuelle. Il s’agit de lui apprendre qu’être une fille ne signifie pas être « précieuse », c’est-à-dire ne pas se salir les mains dans la boue, ne pas grimper aux arbres et ne pas jouer avec les garçons parce qu’ils ne sont pas du même groupe. Etre un garçon ne signifie pas ne pas pouvoir pleurer si on a mal, ne pas pouvoir partager ses émotions parce qu’on est fort, et ne pas jouer avec les filles parce qu’elles sont bêtes et ne pensent qu’à jouer à la dînette. Tout le monde dîne, donc la dînette… c’est pour tout le monde !

Ceci va plus loin que la manière dont nous souhaitons que le petit humain se perçoivent dans un monde ou les genres semblent plus importants que les volontés, les aspirations et les compétences. Ça va également plus loin que notre souhait pour lui de savoir où est sa place dans un monde où différents genres émergent et différents rôles leur sont associés. Il s’agit également pour lui de comprendre les autres, d’être respectueux de leur être à part entière sans forcément tenir compte de leurs « appartenances ».

Je vous l’ai dit dès le départ, ne pas avoir voulu d’enfant n’affecte en rien ce que je suis prête à bâtir pour celui-ci. Je le répète une fois de plus, à mon sens avoir un enfant est l’apogée de mon activisme. Vociférer sur les réseaux sociaux et exiger le changement c’est bien beau. Des sociétés plus respectueuses et plus équitables ne verront le jour que grâce à des êtres moins formatés, plus respectueux d’eux-mêmes et des autres, et qui penseront qu’indépendamment de leur niveau social, de leur tribu ou de leur genre, nous avons tous droits à un traitement qui nous permettra d’exprimer le meilleur de nous-mêmes.

L’éducation gender-neutral est pour moi un pas dans cette direction.


J’ai regardé le documentaire The Mask You Live In. Il porte sur ce qui peut être appelé la crise des masculinités. Que signifie être un garçon/homme, comment le garçon/homme est perçu et qu’est-ce que cette perception de lui crée comme impact au sein de la société.

On parle beaucoup des filles, de l’asservissement qui leur est inculqué dès la naissance, de leur position d’humain de deuxième classe. La fille élevée sur un nuage rose devient l’adulte faible et incapable qui a besoin d’un homme pour la « compléter » ; la travailleuse (pas du sexe, juste travailleuse) au cerveau lent qui ne peut comprendre de simples instructions, raison pour laquelle elle ne peut occuper dignement des postes à responsabilités ; l’humain dont l’utérus est une preuve qu’elle ne peut exceller que dans l’éducation des enfants et la préparation du dîner.

Je trouve dommage que les combats féministes ne se focalisent que sur cet aspect de la société. Ce qu’elle fait des femmes. Shane Parrish de Farnam Street travaille sur les modèles mentaux, et l’un des modèles de réflexion encouragés par lui est celui d’en apprendre autant que possible sur le point de vue et la réalité de « l’adversaire » afin de comprendre sa manière de penser et d’ajuster la vôtre pour mieux affûter vos armes. Je recommande ce documentaire à toute personne qui se réclame féministe qui passera par ici.

Le documentaire The Mask You Live In tend le micro aux garçons et aux hommes qui expliquent comment l’image de l’homme fort, indépendant et « unshakable » conduisent à ces comportements de tarés très souvent observés, à la chosification de la fille/femme, et au suicide.

Dès le bas âge, les garçons n’ont pas le droit d’exprimer la moindre émotion si ce n’est la joie et la fierté de leurs propres résultats. Un garçon ne pleure pas. Un garçon n’a jamais mal. Il règle tous les problèmes et tout va toujours bien. Un garçon est excellent dans tout ce qui est activité intellectuelle et/ou physique.

J’ai beaucoup aimé la partie du documentaire ou des adolescents participent à un cercle de parole. Il leur est demandé d’écrire sur une feuille de papier la manière dont ils sont perçus par leurs amis et ce qu’ils acceptent qu’ils voient d’eux. Il leur est ensuite demandé de retourner cette feuille de papier et d’écrire leur vrai état d’esprit au quotidien.

Beaucoup d’entre eux ont dit qu’ils étaient connus comme sûrs d’eux, indépendants, heureux, forts. Ce qu’ils ressentaient au quotidien était à l’opposé de ce qu’ils projetaient : la peur, la tristesse, la colère, l’infériorité. Ils se sentaient obligés de projeter l’image du mâle alpha pour être respectés, mais surtout acceptés. La violence, le mépris pour la femme et la capacité de « prendre les choses en main », que ces choses soient positives ou négatives fait partie de l’identité du garçon, puis de l’homme.

Le taux de suicide chez les jeunes adultes de sexe masculin est plus élevé que celui chez les jeunes adultes de sexe féminin. Je ne vous propose aucun lien car je souhaite que vous fassiez cette recherche si le sujet a pour vous une quelconque importance. Les garçons et les hommes sont conditionnés à tout intérioriser, et selon les statistiques (allez chercher !) ils sont plus sujets à la dépression que les hommes/femmes. 

Selon le schéma social et éducatif, un garçon/homme doit être respecté, voire vénéré, et tout écart est une insulte à sa personne. La culture du viol vient entre autres de la réalité selon laquelle les hommes pensent que leur position de mâle alpha leur donne des droits sur la (faible) femme. Des cas d’abus, de violences et de tueries trouvent leur origine dans le fait que ce respect considéré comme un droit masculin doit être porté en haute estime et ne doit jamais être bafoué.

Entendre des garçons et des hommes exprimer leur souffrance quotidienne par rapport à leur obligation de porter un masque qui ne leur correspond pas toujours mais dont ils ne peuvent se défaire s’ils souhaitent s’en sortir et naviguer sans risque dans une société qui encourage la misogynie et la violence est très édifiant.

Le documentaire est disponible en anglais sur YouTube, vous pouvez le regarder ici :

 

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=I1OI9B0VSlA?version=3&rel=1&fs=1&autohide=2&showsearch=0&showinfo=1&iv_load_policy=1&wmode=transparent&w=1170&h=659]

 


Qu’il s’agisse de masculinité ou de féminité, la manière de la vivre est inculquée consciemment ou inconsciemment dès le jour 1 de vie sur terre. Les 2 portent une grande part de toxicité à tous les niveaux, notamment les relations de personne à personne ou l’évolution au sein d’un groupe.

Le petit humain reçoit une éducation gender-neutral. Est-ce que ça signifie qu’il sera l’humain parfait qui réconciliera les genres ? Non. Nous faisons notre part afin qu’il fasse la sienne. Nous faisons notre part afin de l’outiller face à certains dommages qu’il subira très certainement étant donné qu’il rencontrera des gens d’autres horizons au background différend du sien. Nous faisons notre part afin qu’il ne soit pas source de maltraitance consciente ou inconsciente envers une personne parce qu’il l’aura cataloguée d’entrée de jeu.


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


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10 comments
  1. C’est super intéressant cette thématique tu abordes là, merci d’en parler.
    Je ne peux m’empêcher de penser à l’éducation surtout des garçons, où beaucoup sont “protégés” des taches réservées aux filles, et qui grandissent donc en étant complètement éloignés de la réalité de vie des femmes, ou qui pensent qu’ils sont des rois à qui les femmes doivent tout faire.
    Aussi, oui, ce type d’éduction peut aider à supprimer ce côté fragile et princesse qui n’aident pas les filles à l’âge adulte.
    Personnellement je n’ai pas encore d’enfants, mais pour mes proches, je n’offre que des vêtements de couleurs autres que rose ou bleue, ces deux couleurs font tellement cliché que je les évite juste par principe, pour justement ne pas mettre dans des cases. Et puis certains hommes adorent le rose, alors pourquoi consacrer cette couleur aux filles?!
    Je vous souhaite d’être les meilleurs parents possibles pour votre petit humain, au final c’est ce qui compte le plus je pense.
    Bisous!

  2. Mon Dieu !!
    C’est la première fois que je lis exactement ce que j’ai pensé/je pense depuis des années et n’ai pas le courage d’implémenter, car je n’ai pas la force de me battre contre toute la société. Le simple fait de ne pas tresser ma fille et de ne pas lui mettre des boucles d’oreilles m’emmène à répondre à des tonnes de questions fatiguantes tous les jours.
    Vraiment, courage!
    Je me demande, à quel âge allez-vous lui parler de son sexe? A l’école, il va bien falloir que son enseignant connaisse son sexe Ou non? Aurez-vous d’autres enfants qui recevront la même éducation ? J’ai envie de vous poser toutes les questions qui fusent en moi en ce moment.
    Je lis des trucs sur le sexe, la sexualité, l’orientation sexuelle, l’appartenance sexuelle depuis des années. Ça me fascine tellement. Mais, c’est bien la première fois que j’entends parler d’éducation gender-neutral. Vous nous raconterez certainement la suite, pendant des années.
    Et, merci, pour ce moment de lecture intense!

    1. Hello Mireille. Je répondrai à tes questions l’une après l’autre.
      – On lui parle déjà de son sexe, et une fois qu’il sera en âge de comprendre ce ne sera pas une discussion étrange pour lui.
      – Son entourage connait son sexe, à l’école il en sera de même, mais nous choisirons une école en phase avec notre vision de l’éducation. J’ai commencé à prospecter il y a longtemps et j’en ai trouvé de très bonnes.
      – Pose absolument toutes les questions que tu veux, j’y répondrai !

  3. Sujet intéressant et pertinent, effectivement la questions genres a biaisé le débat sur plusieurs aspects profonds de la société dans laquelle nous vivons. Il serait également important de considérer que si le créateur a voulu qu’il y ait un genre masculin ou bien bien féminin, du moins sur l’enveloppe ce n’est pas pour rien. Je te rejoins aussi au niveau du gender neutral parce que si nous considérons que l’Homme est d’abord un esprit. La manière de faire pourrait être différente.
    C’est très bien d’attirer notre attention sur ces choses. Merci beaucoup!

    1. Point de vue intéressant, Régine. Je n’y aurais pas associé la religion ou la spiritualité, mais ça permet d’ouvrir de nouveaux axes de réflexion.

  4. Super article. J’admire l’intelligence avec laquelle tu aborde les sujets et surtout le fait que tu prenne position sans complexe sur ces sujets.

    Cependant, il y a quelques points qui attirent mon attentions dans l’article-ci. En effet, en te lisant, j’ai l’impression que pour toi (je me trompe peut-être), être un homme ou une femme (avec tout ce que cela implique socialement) est “négatif”. Comme si, de ton expérience, l’homme (être humain de sexe masculin) n’est que ce que tu décris, c’est-à-dire, macho, sous pression et autre. Ou encore que la femme n’est que précieuse, faible et autres caractéristiques que tu soulèves à raison.

    Mais, selon mon avis (qu’il est libre de partager ou non), il y a du bon et du beau à être un homme ou une femme, avec tout ce que cela implique émotionnellement, culturellement et socialement. Ce n’est ni tout noir ou tout blanc.

    Par ailleurs, même traités de manière égale à tous les niveaux, un être humain de sexe masculin ne vivra pas la même vie qu’un être humain de sexe féminin. Tout simplement parce qu’ils sont constitués différemment physiquement et que cela a des répercussions sur leur manière de vivre les mêmes événements. Par exemple, à 18 ans, avec les mêmes entraînements physiques, il est fort probable que le garçon ait moins de mal à soulever un certain poids que la fille. La nature est ainsi faite. Ce n’est ni bien ni mal. C’est la nature et cela ne rend ni l’un ni l’autre supérieur ou inférieur.

    En outre, est-ce que l’enfant éduqué sans tenir compte de son genre ne serait pas surpris quand il découvrira qu’il est un homme (avec tout ce que cela implique socialement) ?

    Ne doit-il pas être préparer à être un homme ? Sans pour autant qu’il coche toutes les cases des clichés sur les hommes dans notre société actuelle ?

    L’éducation gender-neutral a bien des points positifs que l’éducation “genrée” telle qu’elle est conçue par la majorité des personnes devrait emprunter.
    Il est possible d’éduquer un garçon, appelé à être un homme (la nature l’ayant déjà mis dans cette case sans son avis), qui n’est pas complexé à l’idée d’exprimer ses émotions, qui ne voit pas en un être humain de sexe féminin que la faiblesse…sans pour autant nier le fait qu’il n’est pas une fille.

    Je ne suis pas encore parent, et je ne cerne sûrement pas tous les enjeux liés à l’éducation d’un enfant.

    Mais une chose est sûre, j’ai appris de mes parents (Des africains vivant en Afrique et ressemblant étrangement à ceux que tu décris dans ton épisode sur « les Dynamiques familiales »), que lorsque l’on a un enfant :

    « On n’éduque pas un garçon ou une fille. On éduque d’abord un Homme. Mais aussi et surtout, on éduque un homme ou une femme. »

    En effet, selon eux, on éduque, un potentiel père ou une potentielle mère. On éduque un potentiel époux ou une potentielle épouse.
    On éduque une personne qui aura sûrement de l’impact sur d’autres.

    Conscient de l’ampleur de la mission d’éducation ainsi confiée, quand on a la responsabilité de l’éducation d’un enfant, on doit faire ce qu’il faut pour remplir cette mission. Le tout étant guidée par l’amour que l’on porte à l’être humain dont l’éducation nous est confiée.

    Quand j’ai compris cela de mes parents, j’ai compris rétroactivement leur manière de nous éduquer mes frères et sœurs et moi-même. En effet, par exemple, chez nous, tout le monde fait la vaisselle quand il mange. (lol) La seule hiérarchie qui a toujours tout guidée est celle de l’âge. On respecte les aînés (même s’il n’ont qu’un mois de plus que soit, fille ou garçon, la question n’étant pas à ce niveau). On dit merci, et ce de manière très solennelle, quand les parents paient nos frais de scolarité. Car dans la vie, rien ne nous est dû (même pas un éducation décente de la part de ceux qui ont souhaité qu’on naisse).
    Et plein d’autres choses encore…

    Pour finir, je pense que les blessures liées au traitement que nous avons reçu en raison de notre genre ne doivent pas (ou en tout cas le moins possible) biaiser notre regard sur l’humain qui (tel que voulu par Dieu) est soit homme soit femme.

    Merci de continuer de réfléchir à haute voix sur tous ces sujets à travers ton blog.

    Marya

    1. J’aime ce commentaire Marya. Je l’aime vraiment beaucoup.

      Je tiens à préciser que j’ai soulevé les points négatifs des genres tels que socialement conçus non pas parce qu’ils sont les seuls à exister, mais pour relever certains des points que je souhaite éviter.

      Mon combat à ce niveau est celui de la construction sociale des genres et non le rejet des catégories biologiques (femme/homme). Il ne se limite pas à mon enfant, il s’étend à la manière dont je souhaiterais qu’il traite les humains autour de lui. Biologiquement parlant, les femmes et les hommes ont exactement les mêmes capacités intellectuelles, et parfois les mêmes capacités physiques.

      C’est ce qui m’intéresse ici.

      Je trouve curieux que la première chose qui te vienne à l’esprit lorsqu’on parle d’égalité dans l’éducation des enfants tu fasses premièrement référence à la vaisselle.

  5. Bonjour, je tombe sur votre article car je cherche a ajouter des outils dans ma boite a outils de papa. Mon ainé (va sur ses 5 ans) aime le rose, beaucoup ! et nous voulons respecter sa singularité. Mais quand nous voyons les grandes marques de prêt a porter pour enfant, nous sommes dans la binarité garçon/filles la plus basique.
    Je trouve que cela rend la tâche encore plus “difficile” pour les parents qui souhaitent éduquer leurs enfants dans une approche globale gender-neutral comme vous le faites. C’est surtout après la WW2 que le duo bleu->garçon/rose->fille s’est imposé et n’a jamais été remis en question par les fabricants.

    Donc même si nous sommes OK avec son goût personnel, la pression sociale du fait de cette “automatisme” n’aide pas a respecter ses choix.
    Du coup j’avais envie de lire quelque chose sur les sujet et j’ai beaucoup aimé votre article, je suis un grand écouteur de podcasts, je vais m’abonner de suite.

    Prenez soin de vous,
    Thomas

    1. Le poids social est tres lourd, surtout lorsqu”il s’agit de l’education des enfants. On est tres vite taxe de mauvais parent quand on ne fait pas “ce qu’il faut” aux yeux des autres. La question que je me pose pour rester concentree sur mes objectifs d’education pour mon enfant est la suivante : qui passe avant l’autre, mon enfant ou cette personne qui se permet de se meler de ce qui ne la regarde pas ?

      La verite est que jamais je n’ai trouve qui que ce soit qui passe avant mon enfant.

      Merci pour ce temoignage, Thomas.

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