Réseaux sociaux et féminisme au cœur du célibat masculin

12 minutes

Les hommes de 35 ans et plus ont du mal à trouver femme sous nos cieux.

Je ne me permettrai jamais une déclaration pareille. Je ne suis pas un homme et je n’ai pas de statistiques sur lesquelles m’appuyer. Pourtant c’est avec attention que j’ai lu l’article de Jean-Pierre Boep dont c’est le point central. Cet article est intitulé Au secours j’ai 35 ans et je ne trouve pas de femme à épouser.

Les arguments partagés par Jean-Pierre sont intéressants, notamment le volet sur les difficultés financières. Bien qu’il soit l’une des causes les plus évidentes de probable célibat, je ne m’étendrai pas dessus. Deux autres éléments partagés dans l’article bien plus intéressants pour mon petit cerveau ont toute mon attention : l’influence des réseaux sociaux sur les choix des partenaires et le féminisme comme obstacle à une vie de couple épanouie.

Oui, c’est de cela que je souhaite parler aujourd’hui. 

Lorsque j’ai lu la partie de l’article de Jean-Pierre sur les réseaux sociaux, 2 hashtags me sont immédiatement venus à l’esprit : #BlackLove et #BlackCoupleGoal. Nombre de nos sœurs et frères utilisent ces hashtags, symbole d’un amour Noir, fier, et tendance. Oui, parce que les #BlackCouples c’est tout un art de vie : riche (en apparence), stylé, qui donne envie.

Je traîne beaucoup sur Twitter bien que je n’y sois plus vraiment active. Y traîner me permet de prendre le pouls des conversations actuelles. Sur les Twitter africains (Twitter 237, Wolofie, 9ja…) nous avons effectivement de plus en plus de #BlackCoupleGoal et de #BlackLove.

Je comprends Jean-Pierre lorsqu’il dit que les réseaux sociaux sont au final un frein aux relations de couple parce que si le conjoint ou la conjointe doit absolument correspondre aux critères de formation d’un #BlackCouple, s’il faut absolument qu’il inspire le #BlackLove, (au niveau du physique, du style et des artifices uniquement car à partir d’une photo on ne sait qui est gentil et qui est chiant) alors nous sommes mal barrés, et les hommes de 35 ans et plus avec.

Avant de poursuivre, je souhaite remettre la balle au centre. Je ne voudrais pas que nous plongions dans une discussion sans planter le décor.


Lorsque j’ai parlé de mes lectures du premier trimestre (j’ai lu 15 livres, vous pouvez applaudir encore une fois), beaucoup d’entre vous ont relevé le fait que je me sois documentée de manière extensive sur la condition des Noirs américains. 

C’est effectivement le cas.

Je l’ai fait pour 2 raisons. J’étais de ceux qui pensent que les Noirs américains ont une part de responsabilité dans le traitement qui leur est infligé. Je ne pouvais me limiter à partager ce point de vue sans preuves concrètes et sans arguments tangibles. Alors je suis retournée à la genèse de leur histoire et je l’ai parcourue jusqu’à l’époque contemporaine. Conclusion ? Leur part de responsabilité est très faible. Par la grâce du Ciel j’ai lu avant de me prononcer en public !

Je me suis également documentée sur la condition des Noirs américains car j’étais de ceux qui pensent que bien que nous soyons tous Noirs, leur réalité est aux antipodes de la nôtre. En gros, nous n’avons pas vraiment les mêmes problèmes, alors nous ne pouvons nous, Africains, nous identifier aux mouvements Noirs américains. Mes lectures m’ont confortée dans cette idée. Je n’avais pas tort.

Revenons donc aux hashtags #BlackCoupleGoal et #BlackCoupleLove qui sont à la base des hashtags américains. Je tiens tout d’abord à préciser que sous nos cieux nous sommes tous noirs, alors il est plutôt malvenu de revendiquer une quelconque noirceur, quelle que soit la situation. Ensuite, ces hashtags ne s’insèrent pas dans notre réalité, quelle que soit la manière dont on décide de la concevoir. 

Les Noirs américains ont quelque chose à prouver aux Blancs. Depuis le premier contact, ils sont considérés comme des sous hommes. Depuis l’abolition de l’esclavage ils se battent pour avoir une certaine considération sociale, d’où ces mouvements ancestraux aujourd’hui à l’origine de nombreux hashtags.

En ce qui concerne tout ce qui a trait à l’amour, au couple et à ce qu’on appelle la hype, les raisons sont très simples. Commençons par la hype. Il est généralement rare qu’un Noir américain (de sexe masculin ou féminin) qui réussit financièrement soit intégré dans le cercle des « riches » car il est difficilement considéré comme riche. Pour rabattre le caquet aux Blancs, prouver leur richesse et leur accès à certains indicateurs de niveau de vie, certains Noirs ont besoin d’afficher des vêtements et des accessoires considérés comme chers. 

Pour ce qui est de l’amour, l’histoire populaire voudrait qu’un Noir (de sexe féminin ou masculin) qui réussit épouse un Blanc (de sexe féminin ou masculin). Beaucoup pensent que ces mariages volent à la communauté noire leurs élites car elles se détourneraient de leurs racines pour être acceptées par l’ancien (est-ce vraiment ancien ?) maître.

Alors #BlackCoupleGoal et #BlackLove sont des revendications sociales d’une communauté qui souhaite s’affirmer tant aux yeux des siens que des autres (Blancs), qui a besoin de prouver qu’un Noir peut réussir (d’où les fringues luxueuses), ne pas se détourner de sa communauté (d’où le Black Love) et en être fier (d’où le mouvement qui a donné naissance aux différents hashtags).

Alors j’ai une question : savez-vous exactement ce que vous décidez de représenter lorsque vous plongez dans un mouvement en adoptant ses hashtags ou alors vous le faites juste parce que ça semble cool ?

Tout ceci me rappelle la photo de ce jeune homme sur la terrasse d’un immeuble à Bonanjo (quartier chic) à Douala, photo sur laquelle il était très bien mis et très souriant postée sur Instagram avec le hashtag #BlackLivesMatter.

Jusqu’à aujourd’hui je ne comprends pas ce qui s’est passé.


Ce qui m’attriste tant dans le texte de Jean-Pierre que dans cette dictature des réseaux sociaux est que les gens qui se définissent et définissent leurs objectifs à partir de hashtags qui ne les concernent pas mènent des combats aussi chronophages que vains.

Une jeune femme dont l’idéal relationnel est le #BlackLove se limite à ce qu’elle voit sur les photos publiées : des Noirs, des sourires, des pauses parfois aguicheuses, et un certain style (lire staïle). Elle enviera ces personnes et souhaitera elle aussi être enviée. Alors elle se lancera dans la recherche effrénée du compagnon staïle qui lui permettra à elle aussi de revendiquer son #BlackLove au fin fond de Yaoundé… où tout le monde est noir et tout le monde s’accepte comme tel.

Et c’est ainsi que Jean-Pierre et nombre de ses compères sont à peine regardés, pourtant…


N’oublions pas que Jean-Pierre a également parlé du féminisme comme obstacle à la possibilité d’une vie de couple épanouie. Les féministes qui liront ce texte fronceront certainement les sourcils à ce niveau. Je ne suis pas féministe, mais ce n’est pas la raison pour laquelle je comprends Jean-Pierre à ce niveau et pour laquelle je suis d’accord avec lui.

Sous nos cieux il y a féminisme et féminisme. Il y a le féminisme proprement dit, le combat pour une valorisation de la dignité et des droits de la femme, et il y a ce qui est compris du féminisme par ceux et celles qui refusent de se documenter mais qui ont décidé de l’adopter.

Je me suis rendue compte après la venue du petit humain que de nombreuses personnes pensaient que j’étais féministe, mais ça n’avait rien à voir avec mes combats. Ils le pensaient parce que je ne voulais pas avoir d’enfant, mais surtout parce que je l’avais déclaré publiquement. Le summum du féminisme à leurs yeux. Une de ces personnes m’a dit que j’ai trahi le mouvement parce qu’à présent je vis en couple et j’ai un enfant.

J’ai sursauté.

La féministe semble être la femme qui vit seule, sans compagnon (je ne sais si les compagnes sont acceptées dans ce cas) et qui n’a pas d’enfant parce qu’elle revendique… je ne vois pas ce qu’on peut revendiquer en décidant de s’isoler de la sorte. Je comprends qu’on puisse vivre seule, célibataire et sans enfant parce que c’est un art de vie. C’était le mien et je l’ai adoré. Par contre je ne vois pas très bien à quel niveau sont liés solitude forcée (et parfois frustration extrême) et féminisme.

Pour beaucoup de femmes sous nos cieux, la féministe c’est la femme au caractère dur, limite froide et frigide qui n’a pas besoin d’homme dans sa vie et a plus ou moins réussi financièrement. Ça c’est chez les hardcore.

Chez ceux qui sont un peu plus soft, la féministe c’est la femme qui se marie quand même mais qui ne fait pas le ménage, ne fait pas la cuisine, ne fait pas la lessive, sort tard le soir et se moque de toutes ses copines qui ne font pas pareil. Si elle a pitié de son compagnon (je me demande comment ça se passe lorsqu’il s’agit de 2 femmes en couple!), elle fait le ménage s’il fait la lessive et fait la cuisine s’il donne le bain aux enfants. En gros les tâches sont comptabilisées et celui qui en a une de plus que l’autre perd toute dignité.

Que dire ?

Faut-il expliquer une fois de plus ce qu’est le fonctionnement d’un couple ? Faut-il se tatouer la véritable définition du féminisme sur le front ? Faut-il avoir des livres sur le féminisme au programme des maternelles pour s’assurer que ce type d’incongruités ne gâche pas la vie des futures générations étant donné que bon nombre des nôtres sont aujourd’hui sans espoir ?

Je ne sais si vous avez lu l’interview de Rachel-Diane Cusiac-Barr sur Eyala.  Dans la première partie de l’interview (il y en a 3 et elle est disponible en français et anglais), Rachel Diane dit ceci :

« Quand j’ai décidé de faire une pause dans ma carrière pour m’occuper de mes enfants, j’ai entendu beaucoup de critiques et j’ai lu beaucoup d’articles qui laissaient entendre ce n’est pas le choix que ferait une bonne féministe. J’étais confuse. En tant que féministe, je me suis sentie jugée par le mouvement auquel je pensais appartenir. »

La féministe ne peut pas être femme/mère au foyer, sinon elle n’a pas compris la vie. La féministe ne peut pas faire passer ses enfants avant elle-même sinon elle trahit le mouvement. La féministe ne peut considérer son époux/compagnon comme le chef de famille et ne peut faire de lui le principal bread winner sinon elle perd sa dignité et son passe d’entrée dans la très sélect boîte de nuit des féministes.

Le plus beau ce sont celles qui pratiquent le féminisme de l’asservissement. Elles vivent dans le fantasme d’un passé glorieux où les femmes dirigeaient d’une main de fer les grands groupes africains, allaient au combat et gagnaient des guerres. Dans leur réalité le seul moyen de remettre de l’ordre dans la société c’est d’asservir les hommes et donc les époux et les compagnons qui doivent obéir au doigt et à l’œil.

Je suis fan. Littéralement. C’est pour moi un orgasme cérébral que d’observer comment l’éloignement d’un concept aussi simple que le féminisme peut scléroser autant de cerveaux et détruire autant de vies. C’est fascinant. 


On peut aimer ou détester l’article de Jean-Pierre. J’ai trouvé très intéressant qu’un homme partage les limites rencontrées dans le cadre du mariage. Les femmes sont très souvent celles qui s’étendent sur le sujet. Elles sont également celles qui (sup)portent des qualificatifs disgracieux tels que « vieilles filles » lorsqu’elles ne trouvent pas chaussure à leur pied. 

Un homme qui en parle, non seulement ça change, mais en plus ça ouvre de beaux axes de réflexion.

Photo : Jessica Lewis


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


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38 comments
  1. Intéressant!
    Comme toujours, tu as les mots pour nous faire part de tes réflexions.
    Je souhaite à Jean-Pierre de trouver la femme avec laquelle il saura faire équipe.
    Le problème de notre société, je pense, est que les exigences sont devenues trop hautes, et j’ai même envie de dire illusoires, à cause de toutes ces images à la limite du trucage qui sont véhiculées. Derrière toutes ces photos de couples parfaits, il y a aussi des prises de tête, des crises, et parfois bien pire! Il faut à mon avis toujours prendre une certaine distance et ne pas oublier notre réalité, celle dans laquelle nous évoluons. C’est important pour ne pas faire fausse route et se casser la figure!
    Peut-être que si Jean-Pierre regarde à côté de lui, il trouvera sa dulcinée, qui sait? 😉 Je lui souhaite le meilleur en tout cas!
    Merci pour cet article Befoune!

      1. cet article est magnifique et tellement pertinent sur le suivisme qu’on pratique (moi en tête de file) simplement au nom de la tendance…mais j’aime cette attitude, cette black attitude. même si elle ne correspond pas aux africains, je l’aime
        pour ceux qui sont concernés et y trouvent une réponse. j’aime le couplegoal style. pas pour ceux qui sont en photo ou pour leur style propre, mais pour l’idée qu’ils s’aiment et son heureux de former un binôme. mais j’avoue ce nest pas la fierté
        d’être un couple noir. juste un couple qui s’affirme, je ne voyais pas ça pour ce que ça exprimait réellement. le féminisme est aujourd’hui très mal compris, parce que trop mal défini par toutes ces personnes qui pensent que c’est l’art d’opposer l’homme à la femme (et ceux qui le pensent font bien plus de bruits sur les RS que ceux qui sont dans le vrai, apparement)
        je n’ai pas lu l’article de Jean Pierre bien que jen ai eu l’occasion plusieurs fois. je me disais qu’ils sont mieux lotis que nous alors pourquoi les plaindre..et pourtant. ton article me rappelle que les hommes comme les femmes ont des sentiments et subissent diverses pressions.
        merci pour cette délicieuse lecture , comme toujours

        1. Leïla je te recommande vivement la lecture de l’article de Jean-Pierre. Il soulève d’autres points vraiment intéressants.

  2. Hello Befoune,
    Je trouve dommage de limiter le feminisme aux extremistes féministes. Je suis féministe sous entendu je milite pour le droit des femmes de faire ce qu’elles veulent POINT. Je suis carrieriste et cela semble un des traits attribué aux feministes. Je déteste faire le ménage la cuisine etc et cela semble aussi etre revendiqué par certaines. Entre celles qui ne savent pas faire le menage et la cuisine et se cache derriere le feminisme pr justifier qu’elles ne devraient pas avoir avoir à le faire ….La cuisine, le menage les taches des « femmes » ne font pas de toi une bonne ou une mauvaise femme. Je ne me defini pas femme en fonction de ce aue je suis capable de faire ou non. Je suis une femme dans toute sa splendeur point. Bonne, mauvaise ce n’est pas mon pb. Comme souvent lorsqu’eon embrace un movement on devient extremiste avant de trouver l’equilibre dans le mouvement choisit. parenthese a prendre a certains degré :ce sont les femmes riches qui sont feministes sinon qui cuisine chez elles ? les feministes d’ailleurs ne veulent pas toute l’egalité. c’est d’ailleurs l’egalité qui cree les pbs dans les foyers ou dans les couples . Pour moi appeler feministes des « idiots » qui deforment a leur avantage des choses est inconcevable. Une feministe ne va pas se marier facilement car elle ne delegue pas les choix qui la concernent. Elle se soumet a son mari mais par choix et non parce qu’elle le doit et cette nuance deja cause pb de pb dans les foyers. Couplegoal me traverse je ne crois meme pas etre passé a coté, je ne sais pas ce c’est et si tous les humains etaient pareils peut etre regarderais-je des personnes montrer a quoi la vie de couple DEVRAIT ressembler. Yeuch tu m’as fait bavarder jusqu’a.

    1. Oh je n’ai rien limite. J’ai précisé qu’il existe deux sortes de féminismes et je ne parle que de celui qui m’intéresse dans ce contexte.

  3. Que on dois encore applaudire eh🤣🤣🤣
    Bravo Anne. Apres les # mentionnés elles tombent sur #couplegoals #blackisbeauty as if white or yellow was ugly. All l know is that each one has a role to play in society. Après aussi faut savoir que certains hommes aussi ne se marient pas parce qu’ils sont aigris. Genre toutes les femmes autours d’eux sont après leur fric. N’oublions pas aussi qu’ils ne vont pas chercher chaussure à leur taille en terme d’âge. Ils veulent des jeunes filles mais oublient que ces derniers ont d’autres chats à fouetter
    Pire encore certains de ces hommes devient des véritables colons

  4. Bel article, il aurait été judicieux de nous faire part de la possibilité de surligner au début de l’article.
    Je pense que vous avez bien compris les travers du féminisme, qui emmène plusieurs y compris les hommes à s’en désolidariser

  5. Merci pour cette analyse chère dame.
    Je ne prononcerais que sur l’aspect du féminisme qui est dévoyé au maximum dans nos sociétés, agissement qui vaut aux adeptes de cette école, les pires caractéristiques, au point où de nos jours, féminisme est le nouveau nom d’hystérique ou même de « folle castratrice ».
    Je suis féministe et fière. Je reconnais ma place dans la société, de même que celle de mes pairs de l’autre sexe. Mon combat pour que des femmes aient les mêmes droits (oui, droits) que les hommes, en terme de salaire, d’employabilité, d’éligibilité, de scolarisation, ne devrait pas me mettre pas en opposition avec mes pairs.
    Cet aspect de moi ne devrait pas non plus m’empêcher de vivre avec la personne que j’aurais choisie, ni de fonder une famille, comme vous le dites si bien.
    En tout cas, il est vraiment dommage qu’une si belle cause soit à l’origine de la répulsion des conjoints à se mettre en couple avec ses adeptes. Vivement que les uns et les autres rétablissent la vérité de cette cause et que nous la fassions évoluer tous ensemble.

    1. La cause n’est pas à l’origine de la répulsion des conjoints Muriel. Je pense avoir précisé dans le texte que je parle des « féministes » qui ne savent rien du féminisme et se créent des combats difficiles à vivre pour les conjoints au quotidien.

  6. Hi @Befoune.

    Merci pour cet article, non seulement pour son contenu, mais également parce qu’il m’a permis de découvrir le texte de Jean-Pierre Boep, que j’ai beaucoup apprécié.

    J’ai envie de dire « J’AI L’IMPRESSION 😂🤔🙈 – Même sans avoir de données factuelles – que le thème abordé (la difficulté à trouver un conjoint) est d’actualité », et je me rappelle de ton article qui disait récemment que « feelings are not facts », donc je ne le dirai pas 😂.

    Je ne me suis personnellement pas penché sur la question (peut-être parce que convaincu d’avoir eu la grâce de « trouver femme à épouser »).

    Ceci dit, me considérant comme féministe, c’est toujours avec un pincement que je vois/ lis les divisions qui se manifestent souvent par des flèches tirées sur d’autres , parce qu’ils/elles ne correspondraient pas à la vision du féminisme de l’archer 2.0 (archer qui dans bien des cas est une femme).

    Tirer sur une femme parce selon l’archer « une (VRAIE?) féministe ne devrait pas être en couple / avoir un enfant / être dans une posture de construction (mais plutôt d’opposition systématique) avec un conjoint… » ça m’écoeure, surtout que ça réduit le temps et l’énergie consacrés à ce qui devrait être central, prioritaire : la dignité et les droits des femmes. Bref!

    Je me considère comme féministe et j’aime faire des activités comme la vaisselle ou encore le repassage. Ça n’enlève rien à ma valeur intrinsèque, ni à ma contribution à lutte pour la dignité et les droits de nos mères, soeurs et filles.
    Il y’a malheureusement un extrémisme regrettable. Pourtant, tout devrait être – selon moi – une question de complémentarité, de recherche de l’épanouissement de l’autre et du sien; plutôt qu’une série de revendications et de jugements qui créent des combats futiles, qui génèrent des solitudes +/- forcées et des blessures émotionnelles.

    Merci d’avoir partagé tes recherches sur la condition des noirs. Ça met mieux en lumière le suivisme facilité par les réseaux sociaux.

    PS:
    « Leur part de responsabilité est très faible. Par la grâce du Ciel j’ai lu avant de me prononcer en public ! » 😂😂😂

    « Savez-vous exactement ce que vous décidez de représenter lorsque vous plongez dans un mouvement en adoptant ses hashtags ou alors vous le faites juste parce que ça semble cool ? » Question très pertinente. Je pense que plusieurs ne se posent pas trop de questions et « suivent » juste le « mouvement » de manière plus ou moins moutonnière.

    « Jusqu’à aujourd’hui je ne comprends pas ce qui s’est passé. » Que ce soit ce qui s’est passé ou ce qui… n’a pas marché 😂😂😂, rappelles toi juste qu’on ne peut pas tout comprendre 😂.

    1. Le pire dans tout ceci est que le féminisme est un beau combat, un idéal qui mérite ces (vraies) batailles au quotidien.

      Pourquoi te moques-tu de moi quand je partage mon soulagement de n’avoir pas parlé en public ? Ma vie !

  7. Vu que moi même je suis féministe, J’étais très curieuse de découvrir en quoi le féminisme poussent les hommes au célibat. Peut être que je n’ai pas su lire entre les lignes mais je n’ai pas cru voir la réponse ni dans ton article, ni dans celui qui te l’a inspiré. Est-ce que c’est parce que les féministes ne font pas la cuisine ?

    1. Je t’attendais calmement et patiemment sous cet article LOL ! Qu’il s’agisse de Jean-Pierre ou moi, nous ne parlons pas du féminisme dans tout son rayonnement. Nous attaquons les travers, l’enfer qu’ils créent dans les couples et la raison pour laquelle certains hommes préfèrent s’abstenir ou sont parfois rejetés.

      1. Justement quel est cet enfer qu’il crée dans les couplé ? C’est ça que je voulais comprendre. Je n’ai pas l’impression que vous en avez parlé.

  8. J’ai lu mais une phrase a attiré mon attention. C’est la deuxième fois en moins de deux jours que je l’entends venant de femmes que j’admire secrètement sur les Internet. Et vous avez toutes les deux procéder de la même façon. « Non je ne me considère pas comme féministe ». Et ensuite vous avez développé ce qu’est le féminisme aujourd’hui chez nous. Alors oui comment s’affilier à ça ?

    Mais une question me pertube. Est-ce que comme le racisme, ou le tribalisme, le fémnisme n’a-t-il pas une définition ? Celle du mouvement luttant pour l’égalité des droits entre les sexes ? Si on part du postulat qu’il n’y a qu’une seule définition, est-ce que dire « je ne suis pas féministe » veut donc dire qu’on ne veut pas dire que… Bref je ne vais pas terminer ma phrase parce que quand une littéraire te ramasse ça fait très mal. Je sors mes pansements d’avance.

    1. Hello Deb ! Quand je dis que je ne suis pas féministe, le message sous-jacent n’est pas je n’en ai rien à faire des droits des femmes. A mon niveau je me bats pour les droits humains. Tous les humains. Et même parfois les animaux. Alors je refuse d’appartenir à une catégorie.

      1. Haha oui moi je suis féministe et je déteste faire la cuisine et le ménage 😄 #JeSuisUnCliché Je les fais quand même parce qu’il faut bien se nourrir et vivre dans un environnement sain. Mais vraiment quoi je n’éprouve aucun intérêt pour ces activités.
        Pourquoi cette détestation ? Elle s est installée sûrement par rebellion contre l’éducation qu’on a essayé de m’inculquer dans mon enfance : déja à 7 ans je trouvais pas très juste que nous suions sang et eau à la cuisine pendant que mon frère et mon père se la coulaient douce.
        Ensuite cette rebellion s’est étendue à d’autres situations auxquelles mes amies et moi avons été progressivement confrontées : harcèlement sexuel à l’université, violences physiques parce qu’on a ouvert nos grandes gueules devant des hommes, etc.
        Ça vous forge un sacré caractère et on n’a plus jamais envie de se sentir comme un être humain de seconde zone.
        Alors oui, si je rencontrais aujourd’hui un homme qui ne voudrait jamais faire la cuisine ou le ménage parce que c’est mon travail, je le tchipperais mal.
        Il ne s’agit pas de compter qui fait quoi, mais de comprendre celle qu’on a en face de soi, son histoire et de composer avec ellle, de dialoguer pour trouver une façon de fonctionner qui nous convienne.
        Je crois pour ma part, que beauxoup d’hommes jeunes recherchent un idéal qui est peut être de plus en plus inacessible. Peut-être serait-il intéressant au lieu de pourchasser une chimère, de s’adapter aux femmes qu’ils ont en face d’eux, qualités et défauts compris, de voir les dynamiques de couple sous un autre angle.

  9. Cet article touche à quelques points essentiels auxquels je m’identifie, car répondant au critère du trentenaire non marié et qui ne sait à quel saint se vouer pour trouver une compagne. Le rôle des réseaux sociaux est crucial car il est le lieu où les rencontres se font et avant de s’engager, le profil de la candidate a été analysé. Sauf que l’erreur commise est que sur ces médias, on enjolive beaucoup de choses et on tombe des nues quand on se retrouve face à la réalité de la personne que souvent on a idéalisé en lisant ses prises de position sur divers sujets ou encore en auscultant les images partagées.

    Le trentenaire urbain se retrouve ainsi en constante comparaison. Comparaison avec les autres que sa dulcinée met en avant sur ses réseaux sociaux. Comparaison avec des choses qui sont à priori inaccessibles : on peut dire que c’est le virtuel, mais il est difficile de se sentir en confiance quand la demoiselle poste ou partage continuellement des images de mariages dispendieux que le jeune homme, malgré toute sa volonté, ne pourra pas lui offrir. De deux choses l’une : soit il laissera tomber, soit il contractera des crédits pour offrir à sa fiancée ce qu’elle admire tant, même si en réalité, elle se serait accommodée de quelque chose de plus modeste.

    Le féminisme, lui est venu créer une crise dans le couple : l’homme ne sait plus vraiment quelle est sa place. On est parti de l’éducation reçue qui de manière générale est articulée autour de quelques piliers : l’homme doit fournir un toit à sa famille, un patrimoine, le couvert, assurer sa sécurité et s’occuper de l’écolage de la progéniture. Aujourd’hui tout ça est balayé par une évolution sociétale qui veut que les hommes soient égaux aux femmes, ceci se résumant à un partage des tâches plus complexe, où les féministes estiment que les hommes doivent aussi mettre la main à la vaisselle ou à la cuisine. Personnellement, je ne suis pas contre le fait que cela se fasse, mais cela doit rester à définir par les deux conjoints. Les féministes (les plus véhémentes, celles qu’on entend le plus) provoquent une certaine perte de repères chez les hommes qui se demandent bien dans quelle drôle de chose vont-ils s’engager. Leur mariage sera-t-il un rapport de force permanent ? Une guerre des tranchées ? Son rôle ou son autorité seront-ils constamment remis en question ?

    Pour finir, sur les réseaux sociaux et Twitter principalement, se jouent des batailles importées qui n’ont absolument aucune prise avec nos réalités. Personnellement, je ne m’émouvrai jamais devant la condition des Noirs aux USA car malgré notre similarité en termes de mélanine, leurs réalités n’ont rien à voir avec les nôtres. Je ne mentionnerai pas la condescendance que ces Noirs, en Amérique ou ailleurs en Occident, affichent vis-à-vis de leurs congénères Africains. Il est alors drôle de voir comment un gars qui n’est jamais sorti de son Bépanda natal va s’approprier les luttes de gens qui ne savent même pas que son pays existe.

    Comme Jean-Pierre l’a dit, les jeunes aujourd’hui doivent absolument s’inscrire dans un processus de co-construction avec le partenaire qu’ils ont choisi s’ils souhaitent faire évoluer et solidifier leurs relations. En acceptant d’abandonner leurs peurs paralysantes, leurs exigences souvent égoïstes et leurs attentes majoritairement irréalisables. En acceptant de développer une confiance en soi-même et en l’autre, de confier au partenaire ses faiblesses et ses vulnérabilités.

    Se détacher des réseaux sociaux aussi. Qui pour moi est l’un des principaux poisons de la vie du couple aujourd’hui, car la multiplicité de l’offre et des thèses défendues sur les rapports humains, amoureux, sont une source de tracas pour une jeunesse déjà suffisamment désorientée.

  10. Oh que oui! Je suis bien d’accord que le féminisme est mal compris par certaines qui se réclament féministes. Certaines se cachent derrière le concept pour justifier certaines de leurs incompétences dans certains domaines.
    Désolée pour Jean-Pierre. Mais il peut bien trouver autour de lui quelqu’un qui ne s’inspire pas forcément de ces hashtags ou des médias sociaux pour vivre ou pour déterminer le type de vie qu’elle voudrait avec un homme. Comme on dit, chaque pied à sa pointure.
    Je suis féministe, je suis pour le respect des droits des femmes et leur indépendance. Malheureusement dès que tu te dis féministe, tu es aussitôt mal vue, en tout cas dans mon pays la Guinée. Toute femme qui se réclame féministe est assimilée à une femme mal éduquée qui veut dominer les hommes alors que Non.
    Je plains surtout les gens qui s’inspirent des réseaux pour définir leur manière de vivre. Si seulement on comprenait tout ce qui se cache derrière ces belles photos!
    Bref j’étais là! Comme toujours, un plaisir de te lire 😘

  11. Une de ces personnes m’a dit que j’ai trahi le mouvement parce qu’à présent je vis en couple et j’ai un enfant.Wow! vraiment? les gens pensent comme ca? et ose le dire? wow!

  12. Les commentaires sont aussi intéressants que l’article. Et ce que je retiens et qui me désole est que dans nos esprits on associe souvent féminisme et couple. Je trouve que ça n’a aucun rapport. Chacun choisit de mener sa vie de couple comme il l’entend. S’il veut être soumis a un conjoint ou pas… Cette vision erronée fait qu’on oublie l’essentiel et on perds tellement d’énergie a parler de futilités.

  13. Bonjour Befoune. Merci pour cet article et la lumière mise sur ces hashtag. C’est fou ce que l’ignorance peut-être mère de suivisme et de maladresse, essence des réseaux sociaux à mon avis. Pour ce qui est du féminisme « hardcore »…devrait-il être appelé féminisme?

  14. Une de ces personnes m’a dit que j’ai trahi le mouvement parce qu’à présent je vis en couple et j’ai un enfant.Daamn!!!

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