Certains de nos plus gros traumatismes trouvent leur origine dans nos expériences d’enfant.
Depression
Je ne suis pas de ceux qui croient au bonheur.
Si vous me lisez depuis longtemps alors vous savez que la dépression est une de mes compagnes de longue date. J’ai eu du mal à l’accepter, mais aujourd’hui je comprends que c’est un état d’esprit, et qu’il doit être compris et accepté comme tel.
Je ne crois pas au bonheur en ce sens que je ne pense pas qu’on puisse être heureux sur la durée sans aucune raison. Je connais le bonheur à des moments précis grâce à des événements précis. Le sourire de mon enfant. Ma mère qui me fait à manger. Ma sœur qui me fait rire. Le papa du petit humain qui challenge ma réflexion.
Bien que ce soient des souvenirs que je chéris, ils ne sont pas avec moi tout le temps. Ce sont des événements que je vis à des moments précis. Alors il m’est difficile d’être assise dans mon salon toute seule et d’être heureuse si aucun fait précis ne déclenche ce bonheur.
Généralement je ne ressens rien. Absolument rien. Et de ce rien peut parfois naître une grande tristesse. Je pense que la tristesse est le sentiment de base, et qu’il est temporairement éloigné par ce rien ou par ces événements qui procurent du bonheur.
Depuis hier je me sens sombrer dans un épisode dépressif. Je n’en ai pas connu depuis la naissance du petit humain. Hier une amie m’a proposé d’enregistrer un épisode de podcast sur la dépression. Je le ferai. Il est possible que ce soit le fait de penser à la structure de cette épisode qui me plonge dans une tristesse et un questionnement inexplicables.
Il est également possible que ce soient ces grands chantiers que j’entreprends la peur au ventre et les changements qui sont supposés aller avec qui me tirent vers le bas. On est toujours mieux dans la stagnation qui nous est familière. Changer, évoluer fait peur. Cette résistance entraîne parfois chez moi de terribles épisodes dépressifs.
J’ai cessé de chercher à me forcer à aller mieux. Aujourd’hui je me laisse sombrer et je me regarde tomber. Je fais tout ce que je sais ne pas être bon pour moi… juste parce que j’en ai envie, mais aussi parce que c’est de cette manière qu’une dépression se vit. Elle bousille tout. Inutile de chercher à ramasser les bouts de verre derrière soi. Ce serait se focaliser sur l’inutile : ce qui est déjà brisé.
Je vais mal, et je me suis demandée pourquoi. La vérité est que je ne sais pas. Je spécule. Je me fais des films. Je me convaincs aujourd’hui que cette raison-ci ne peut être que la bonne, et demain je m’accroche à une autre. Peut-être que je vais mal pour de nombreuses raisons. C’est possible aussi. Mais à ce moment de ma journée je n’en ai absolument rien à foutre.
Je vais me laver les cheveux dans l’attente de la catastrophe prochaine. Une nouvelle crise de larmes ? Rester dans le lit dans une seule position pendant des heures à fixer le plafond ou le mur ? Me demander si ma vie a réellement de la valeur à mes propres yeux ?
Je vais me laver les cheveux car il faut bien meubler le temps avant la prochaine crise.
Je vous l’ai dit, le prochain épisode du podcast Les Papotages de C. portera sur la dépression. Si vous avez des questions auxquelles vous souhaitez que je réponde alors posez-les moi en commentaire.
Photo : Muhammadtaha Ibrahim
PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !
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