Moi, Befoune, enseignante

8 minutes

What I love is to bleed words. I love when they hurt, when the pain is unbearable, when I can’t hold them back anymore, when my hands itch because they want to ease my pain. I love vomiting words, I love vomiting my reality to the point of abdominal pain. I love my words to be a part of me I carried for a while and then give birth to.


Cet extrait est tiré d’un article que j’ai écrit sur Medium le 2 septembre 2016. Il est intitulé How to Become a Good WriterA l’époque j’écrivais principalement des articles socio-politiques tant pour Elle Citoyenne que pour des médias nationaux et internationaux. Cet article-là marque ma décision de donner une autre allure à mon écriture. Il était question de sortir mes mots du cadre dans lequel je les avais confinés (activisme politique) pour leur permettre de se déchaîner.

« It will not always be pinky. Sometimes you may find me harsh, mean, difficult, careless and all the synonyms of these words, but keep in mind that I am not here to be loved. I am here to testify for those going through the ordeals I went through/am going through to know that it is not the end of the world. I cannot reach that goal if I lie. You may stop liking or loving me. You may lose respect for me. You may see me differently. But it’s my story, and i won’t trade it for anything in this world. »

Ce second extrait est tiré d’un article écrit le 3 septembre 2016 et intitulé Writing to Become a Better Writer. Le premier article marque ma décision de déchaîner mes mots, le second la grave dans la pierre.


Je pense que si j’avais pu naître avec un stylo dans la main, je l’aurais fait. J’écris depuis aussi longtemps que remontent mes souvenirs. Enfant, j’écrivais parce que mon imagination était bien trop grande pour être contenue dans une réalité qui semblait avoir bien trop de codes et de limites. Adolescente, j’écrivais pour me raconter à moi-même, pour laisser des traces de mon passage et revivre le temps d’une relecture les meilleurs comme les pires moments autant que je le souhaitais. J’écrivais également des poèmes d’amour pour que mes ami(e)s puissent séduire leur dulciné(e), mais ça c’est une toute autre histoire.

Au final je n’ai jamais autant écrit qu’adulte. J’ai écrit pour défendre mes points de vue très souvent contraires à ceux de la masse ; j’ai écrit pour conscientiser les populations ; j’ai écrit pour attirer l’attention sur des causes chères à mon cœur ; j’ai écrit pour prendre les autres par la main et leur dire qu’ils ne sont pas seuls ; j’ai écrit parce que j’ai été grassement payée pour, parce qu’en forgeant on devient forgeron, parce que le forgeron de phrases et de textes que je suis a su se créer un style et se donner un ton qui émeuvent et poussent très souvent à l’action.

Quel que soit le type de texte que j’écris, chaque mot est une partie de moi. Absolument tout ce que j’écris me vient du fond du cœur. Je le pense vraiment et je le dis comme j’aurais aimé que ça me soit dit. J’écris comme je réfléchis, j’écris comme je parle, j’écris comme je respire. C’est la raison pour laquelle j’écris autant, c’est pourquoi écrire n’est pas pour moi quelque chose de difficile. Je dois avouer que mes nombreuses années de pratique y sont également pour beaucoup. Je n’ai pas acquis cette facilité, ce style, ce ton et ces codes en une nuit. 

J’ai écrit pour apprendre à écrire.

Il m’a très souvent été demandé d’organiser des cours d’écriture. Ma réponse a toujours été non. Pourquoi ? Parce qu’à mon avis il n’était pas possible d’apprendre à écrire. C’était pour moi comme demander à quelqu’un de vous apprendre à marcher. C’est impossible. On sait marcher et puis c’est tout. La réalité que j’avais perdu de vue est qu’effectivement on apprend à marcher.

Avant de savoir mettre un pied devant l’autre pour avancer ou reculer, on apprend à s’asseoir, à se tenir le dos droit, à se tourner et à se retourner dans le lit, à ramper, à s’accrocher sur tout ce qu’on trouve sur notre chemin pour se tenir debout, à tenir debout en équilibre puis, enfin, à marcher.  Ça s’est passé bien avant que nous ne fixions nos souvenirs dans nos mémoires, mais c’est la seule raison pour laquelle aujourd’hui nous avons la possibilité d’aller et venir.

J’ai appris à écrire sans m’en rendre compte, tout simplement parce que je me suis davantage focalisée sur le processus que sur les acquis.

J’écris depuis près de 30 ans. J’ai deux Bachelors grâce auxquels j’ai appris les rouages et les codes de la littérature et la langue tant d’expression française qu’anglaise. Les enseignements reçus durant mon Master en traduction vont au-delà de la transformation d’un message d’une langue à une autre. La connaissance approfondie du maniement du style, du ton, du vocabulaire et de la syntaxe est au cœur de la traduction que j’ai apprise et pratiquée pendant des années.

Oh ! J’ai dit que j’aurais dû naître avec un stylo dans la main. J’aurais également dû naître avec un livre devant les yeux. Le contenu des livres que je lis semble avoir toujours été le prolongement de mon cerveau. J’ai appris à lire parce que les suites de mots me fascinaient, et j’ai adopté la lecture à cause des nombreuses vies que je vis à travers les phrases et paragraphes de tous ces auteurs qui me nourrissent l’esprit.

J’ai découvert après l’université qu’il ne suffisait pas de savoir lire pour lire comme il faut. Lire d’une manière bénéfique pour soi (et pour les autres) s’apprend, et je l’ai appris. C’est une question de choix d’auteurs, de choix de contenu, de choix de style, d’épuration de ce qui est proposé au cerveau comme contenu, mais aussi et surtout, de choix de la personne qu’on souhaite devenir grâce à ces contenus consommés. Une fois de plus j’ai pensé que si j’y étais arrivée alors c’était à la portée de tout le monde. 

Tout auteur qui se respecte vous le dira, on n’écrit pas si on ne lit pas.

J’en ai fait l’expérience. Lire utile pour écrire utile n’est pas pour moi un mantra parce que ça fait joli. Non. C’est un art de vie pour toute personne qui fait de son écriture un point central de son activité ou de sa vie. En ce qui me concerne, l’écriture et ma vie sont intimement liées. 


Lire utile pour écrire utile et interagir utile est le nom de l’atelier d’écriture de Digressions. Oui, j’ai fini par organiser ce que je n’appellerai pas un cours d’écriture, mais plutôt un voyage de 8 semaines à  mes côtés, voyage durant lequel je partage absolument tout ce que je sais de l’écriture et de la lecture.

Je n’aurais pas cru éprouver autant de plaisir à enseigner ce que je sais. Je ne me suis jamais vue comme une personne capable de transmettre son savoir, parce que je ne suis pas réceptive aux codes usuels de l’enseignement. Mon enseignement se base sur des techniques qui me sont propres et qui ont été très appréciées par la précédente cohorte de l’atelier qui en est ressortie. Je préfère que vous lisiez vous-mêmes leurs retours.

 

 

 

 

 

 

Outre la grande évolution en matière d’écriture, de lecture et de capacité à rédiger des analyses aussi solides que structurées,  j’ai particulièrement aimé chez cette cohorte sa grande diversité : on a eu des blogueurs, des auteurs qui travaillent à leur livre, des critiques et des professionnels qui souhaitaient améliorer leur écriture pour asseoir leur réputation dans leur domaine d’activité. Ils ont tous atteint leurs objectifs. 

La prochaine session démarrera le dimanche 5 juillet 2020 et se terminera le dimanche 2 août. L’atelier se passe en très petit comité et il n’y a plus que 2 places disponibles. Si vous souhaitez y participer, alors rendez-vous sur la page consacrée à l’atelier d’écriture sur le blog et inscrivez-vous.

Je tiens toutefois à vous prévenir : changez d’avis si vous n’avez pas l’intention de fournir de réels efforts pour atteindre vos objectifs.

Photo : Retha Ferguson


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


Digressions n’a aucun compte sur les réseaux sociaux, une situation qui n’est pas près de changer. Pour vous tenir informés des activités ici, abonnez-vous au blog, tout simplement. 

Je suis disponible par mail à l’adresse mesdigressions@gmail.com et sur Instagram à @c_befoune.

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