Le bonheur, une utopie ?

4 minutes

Je ne suis pas de ceux qui croient au bonheur.

Si vous me lisez depuis longtemps alors vous savez que la dépression est une de mes compagnes de longue date. J’ai eu du mal à l’accepter, mais aujourd’hui je comprends que c’est un état d’esprit, et qu’il doit être compris et accepté comme tel.

Je ne crois pas au bonheur en ce sens que je ne pense pas qu’on puisse être heureux sur la durée sans aucune raison. Je connais le bonheur à des moments précis grâce à des événements précis. Le sourire de mon enfant. Ma mère qui me fait à manger. Ma sœur qui me fait rire. Le papa du petit humain qui challenge ma réflexion.

Bien que ce soient des souvenirs que je chéris, ils ne sont pas avec moi tout le temps. Ce sont des événements que je vis à des moments précis. Alors il m’est difficile d’être assise dans mon salon toute seule et d’être heureuse si aucun fait précis ne déclenche ce bonheur.

Généralement je ne ressens rien. Absolument rien. Et de ce rien peut parfois naître une grande tristesse. Je pense que la tristesse est le sentiment de base, et qu’il est temporairement éloigné par ce rien ou par ces événements qui procurent du bonheur.

Depuis hier je me sens sombrer dans un épisode dépressif. Je n’en ai pas connu depuis la naissance du petit humain. Hier une amie m’a proposé d’enregistrer un épisode de podcast sur la dépression. Je le ferai. Il est possible que ce soit le fait de penser à la structure de cette épisode qui me plonge dans une tristesse et un questionnement inexplicables.

Il est également possible que ce soient ces grands chantiers que j’entreprends la peur au ventre et les changements qui sont supposés aller avec qui me tirent vers le bas. On est toujours mieux dans la stagnation qui nous est familière. Changer, évoluer fait peur. Cette résistance entraîne parfois chez moi de terribles épisodes dépressifs.

J’ai cessé de chercher à me forcer à aller mieux. Aujourd’hui je me laisse sombrer et je me regarde tomber. Je fais tout ce que je sais ne pas être bon pour moi… juste parce que j’en ai envie, mais aussi parce que c’est de cette manière qu’une dépression se vit. Elle bousille tout. Inutile de chercher à ramasser les bouts de verre derrière soi. Ce serait se focaliser sur l’inutile : ce qui est déjà brisé.

Je vais mal, et je me suis demandée pourquoi. La vérité est que je ne sais pas. Je spécule. Je me fais des films. Je me convaincs aujourd’hui que cette raison-ci ne peut être que la bonne, et demain je m’accroche à une autre. Peut-être que je vais mal pour de nombreuses raisons. C’est possible aussi. Mais à ce moment de ma journée je n’en ai absolument rien à foutre.

Je vais me laver les cheveux dans l’attente de la catastrophe prochaine. Une nouvelle crise de larmes ? Rester dans le lit dans une seule position pendant des heures à fixer le plafond ou le mur ? Me demander si ma vie a réellement de la valeur à mes propres yeux ?

Je vais me laver les cheveux car il faut bien meubler le temps avant la prochaine crise.

Je vous l’ai dit, le prochain épisode du podcast Les Papotages de C. portera sur la dépression. Si vous avez des questions auxquelles vous souhaitez que je réponde alors posez-les moi en commentaire.

Photo : Muhammadtaha Ibrahim


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


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11 comments
  1. Étant de nature dépressive, je comprends bien et ressent entre les lignes.
    Lorsqu’on est déjà aguerri sur notre etre, on reconnaît les signes… Et bien souvent au lieu de lutter il faut laisser la vague venir, la vivre et la laisser passer. Toute la complexité et le salut réside dans la capacité à ne pas se laisser tomber trop bas, trop loin.. que le creux de la vague reste un creux et pas le gouffre qu’on connait si bien.
    Tu as tes leviers où appuyer comme nous tous (dépressifs éclairés) je ne doute pas que tu sauras appuyer dessus lorsque le moment viendra.
    Courage.
    Je suivrais sûrement le Pod sur le sujet avec intérêt, comme se regarder dans un miroir et faire le jeu des 7 erreurs.

  2. This is unbelievable. Anne writing such a short article. Nevertheless just know in a way or the other you are the voice of the voiceless. You say those things some pass through and can’t express it or don’t know how to express it

  3. Première fois que je lis l’un de vos courts textes. Le sujet me concerne particulièrement car je ne crois non plus au bonheur sur une longue durée, ce ne sont que des courts moments. Je me pose beaucoup de questions par rapport au sens de la vie, du bonheur…

  4. Tu as alors écrit l’article comme les gos qui font les vidéos sur tiktok en versant l’eau dans les bassines. ptdrrrrrrrrr
    Bonheur, joie, paix/Happiness, joy, peace

    Ce que je veux plus que tout c’est la joie et la paix qui ne dépendent pas des circonstances ou des personnes autour de moi.
    C’est bien trop lourd comme responsabilités qu’on donne aux autres de manière inconsciente.

    Y a des fois, 0 problème, 0 maladie, l’argent entre et c’est comme si je suis envahie d’une grande tristesse; comment parce que tout est calme, ça semble anormal? C’est pourquoi mon anniversaire peut passer, je suis calme comme pas permis. Des fois, j’ai fermée mes murs pour pas recevoir des vœux. Je préfère passer cette journée qui est particulière pour plusieurs en pensant aux années précédentes et en remerciant Dieu… Je pense avoir fait bcp de déprimes et pas de dépression per say mais bon I shall discover. J’attends le podcast…

    1. C’est vrai qu’il faut savoir faire une différence entre coups de déprime et dépression. C’est vraiment important.

  5. sombre vérité ..
    je ne sais pas si jai déjà été en dépression. déprimée oui. je te souhaite de trouver la meilleure façon de gérer cet état. et si c’est justement en te laissant aller complètement , tant que ça t’aidera, fais le

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