Choisir sa carrière professionnelle : l’horreur !

23 minutes

Conversation avec ma mère :

– À mon époque, le succès se résumait à dévouer fidèlement 30 ans de sa vie à une entreprise.

– À mon époque à moi c’est le summum de l’échec !

Je n’ai pas de carrière professionnelle. Je ne souhaite pas faire carrière dans… parce que je ne souhaite pas me limiter à un seul domaine d’activités. C’est déprimant. Et c’est chiant. J’aspire à mieux. Pourtant rien ne me prédestinait à ce cheminement de pensée.

Le sujet du choix par rapport à la carrière professionnelle a été très demandé sur Instagram. Je vais éviter de raconter des salades. Comme à l’accoutumée, je parlerai de mon parcours, de ce que j’ai appris, de ce que j’ai appliqué, et de ce qui n’a pas marché. J’espère que ceci ouvrira à nombre d’entre vous des pistes des réflexions. Pour un article complet, je commencerai à la genèse de l’histoire.


1 – Les études ou la navigation à vue !

J’ai brièvement raconté mon parcours scolaire et universitaire dans l’article Se foutre du monde et avancer en chantant. Je reviendrai sur certains points clé pour étayer mes arguments ici. Je commencerai par dire que je n’ai pas reçu la meilleure des orientations et je n’ai pas eu accès aux bonnes informations. J’ai été orientée en classe d’espagnol… parce que j’avais de bonnes notes en français. J’ai été orientée en A4 (série littéraire) parce que je passais ma vie à lire. J’ai reçu une belle claque à mon entrée à l’université.

Après mon Bac, quelques uniques choix s’offraient à moi : littérature, langue, droit ou gestion. Les chemins sur lesquels je ne devais pas m’aventurer parce que nulle en mathématiques étaient sciences et finances. Pour vous dire la vérité je ne savais pas que d’autres filières que celles-là existaient. A la base je souhaitais travailler dans l’édition mais… rien en vue pour se former. Alors j’ai fait le choix le plus crédible et le plus simple pour moi : langue et littérature.

A l’université j’ai découvert des filières dont je n’avais jamais entendu parler de toute ma vie : sociology and anthropology, women and gender studies, performing arts… Aujourd’hui je me rends compte que si j’avais été mieux informée, j’aurais opté pour sociology. Et si j’avais été moins peureuse, j’aurais repris la première année et j’aurais changé de filière.

Totalement perdue après ma licence face à l’inutilité de mes diplômes (que faire d’une double licence en langue et littérature d’expression française et anglaise), je comptais faire une autre licence. Parce que toujours pas informée. Puis le choix m’a été donné : administration et magistrature (non au service militaire!), diplomatie (la politique me faisait peur !) ou traduction (ça restait chiant mais c’était moins grave).

Alors j’ai eu un Master of Arts in Translation Studies. L’instance suprême (c’est-à-dire ma mère) souhaitait que je fasse un second master en interprétariat : je bégaie et je préfère nettement écrire que parler. Alors c’était non.

J’ai tiré de nombreuses leçons de mon passage au collège et à l’université. La première est qu’on y va presque toujours très mal informé. Premièrement, il est très rare de savoir avec précision à 14 ans (année de mon entrée en seconde qui marque le choix suprême qui était supposé me suivre jusqu’à la fin de ma vie : la littérature) le métier qu’on souhaite exercer pour le reste de sa vie. 

Deuxièmement on est encore très jeune et donc très influençable pour faire les meilleurs choix pour soi-même. Si j’avais repris ma première année, qu’auraient dit « mes amis » qui eux auraient été en deuxième année ? J’aurais été parmi les losers !

Aujourd’hui je préfère considérer mon parcours universitaire comme un parcours de vie plutôt qu’une réelle introduction à ma vie professionnelle. J’y ai appris beaucoup de choses : l’adaptation (après avoir été parachutée dans un univers totalement anglophone alors que je me limitais à comprendre 2 à 3 paroles des chansons de Brandy !), à me défendre (je me suis sentie tellement forte après avoir porté plainte contre le concierge de ma cité), à persévérer (je suis restée assise par terre 2 jours durant devant la porte d’un bureau qu’on refusait de m’ouvrir afin qu’une erreur sur mes notes soit corrigée), à gérer la faim (avec 500 FCFA pour manger et aucune connaissance en cuisine…), à vivre seule (mon étonnement lorsque le dentifrice terminé n’a pas réapparu comme par magie comme chez maman !).

Le plus grand acquis a été l’esprit de recherche, la méthodologie de travail, le tri des sources. C’est grâce à cet acquis qu’il m’a été possible de jeter les bases pour un apprentissage personnel et personnalisé chaque fois que j’ai voulu me lancer dans un nouveau domaine.

Mon professeur de terminologie, M. Charles Tiayon, disait toujours « Whenever in doubt, check ! ». Il disait aussi « A good translator is not the one knowing everything. He is the one knowing how and where to find anything. » Ces leçons de vie me sont restées, tout comme le dévouement de ce monsieur pour un apprentissage perpétuel.

 

2 – Trouver un travail, le parcours du combattant !

Après mon master, je pense avoir déposé mon CV dans toutes les grandes boîtes existant à Douala, d’Orange à AXA, en passant par la société en charge de la gestion de l’électricité et celle en charge de l’eau. Je me suis rendue compte des années après que je ne cherchais pas du travail. Je cherchais à travailler. La différence est très grande. J’explique.

Je me foutais pas mal du domaine d’activité de l’entreprise. J’étais diplômée, il me fallait travailler. J’avais un CV et une lettre de motivation génériques que je balançais à tout va. Et j’étais étonnée de ne pas trouver de travail. Très honnêtement, avec cette méthodologie, je n’avais aucune chance d’être embauchée.

Je ne savais pas ce que je faisais. Je n’avais pas défini mes attentes, mes réelles compétences et les atouts précis que je pouvais apporter dans un domaine précis. Du coup je n’avais aucune valeur ajoutée pour les entreprises pour lesquelles je postulais. Ma formation n’était même pas adaptée.

J’ai appris et compris bien plus tard que pour être sûr d’être repéré par une entreprise, il faut se démarquer. La méthode peut sembler aussi simple que difficile. Il faut apporter quelque chose, une expérience avérée qui peut être utile à l’entreprise. Vous me direz mais ouiiii…. en début de carrieeeeeeeere… on a aucune expérieeeeeeeeeeence… Et je vous dirai faux, très faux, très très faux même. 

Lorsqu’on veut travailler dans un domaine précis, on sait très bien quelles sont les forces, mais aussi les failles de ce domaine. Alors on cible des entreprises du milieu, on les étudie, on note leurs faiblesses et on les met en lumière dans la lettre de motivation en mentionnant bien qu’on a pris le temps d’élaborer des stratégies pour parer à ces échecs. Après c’est quitte ou double. Certains aiment bien se complaire dans la médiocrité et froisseront votre dossier après 4 secondes de lecture. Ceux qui veulent vraiment faire avancer leur boîte vous proposeront un entretien. Et vous aurez grand intérêt à parler de ces stratégies.

Je le dis parce que tous les entretiens que j’ai décrochés ont été lamentables. Je me souviens encore du tout premier. Je n’ai pas su quoi répondre lorsque la dame m’a demandé « Que pouvez-vous apporter à l’entreprise ? » Tout ce que je savais c’est ce qu’elle pouvait m’apporter elle. Un salaire. Je me foutais pas mal de l’activité. Je voulais l’argent.

D’un autre côté, on a également l’expérience client. Je vous l’ai dit dans l’article sur les clés du succès apprises de Jiro Ono, 90% de mes activités dans mon boulot actuel se basent sur mon expérience d’élève, d’étudiante et de participante aux formations. La question est simple. Qu’aurais-je aimé avoir moi que je n’ai pas eu ? C’est à dire qu’est-ce qui aurait pu améliorer mon expérience ? Ça ne va pas plus loin que ça, et je m’en sors haut la main !

Après que la majorité des entreprises ne m’aient pas rappelée, je me suis retrouvée en stage de traduction dans un cagibi à Yaoundé. L’expérience était belle. Pas parce que les conditions de travail étaient idéales, loin de là. Mais parce que j’avais quelque chose à apporter. Je partais sur des bases que j’avais déjà : une bonne formation en traduction.

Puis j’ai quitté le pays et je me suis retrouvée dans une agence de traduction à l’ambiance horrible. On en parle ?

 

3 – Le monde du travail ou le terrain des inimitiés !

Lorsque j’ai commencé à travailler, je me donnais corps et âme à mon boulot. Je restais tard le soir et je ramenais du boulot à la maison le weekend. Plus j’en faisais, plus ma boss me donnait du boulot et plus je me disais que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf que ma boss passait ses journées à la plage et on se tapait le gros du travail.

Ma mère m’a vue épuisée un jour. Ce n’est pas une dame qui s’ouvre beaucoup, mais ce jour là elle m’a raconté un pan de sa vie professionnelle. D’après ce qu’elle m’a confié, elle agissait exactement comme je le faisais, jusqu’à ce que son boss la convoque dans son bureau et lui dise ceci : « Cette entreprise n’est pas à toi. Le jour où ils voudront te virer, ils te vireront sans état d’âme. Fais ta part, tout simplement. »

Cette phrase peut être prise de 2 façons. La première est fais le minimum requis et barre toi. Cette compréhension de la chose fait du sens lorsqu’on est là uniquement pour le salaire. La deuxième est fais ton travail, mais focalise toi sur ce qui t’apporte de la valeur à toi, de telle sorte que lorsque tu quittes l’entreprise, tu t’en vas avec un bagage qui t’est plus utile à toi qu’à l’entreprise dont tu te sépares. Cette compréhension fait du sens quand on sait exactement ce qu’on cherche.

Très honnêtement, la première compréhension de la chose est celle que j’ai immédiatement embrassée. Tout m’horripilait  dans cette agence. L’atmosphère morose, le caractère statique du boulot… en plus je faisais de la traduction informatique, la chose la plus abrutissante au monde à mon sens. Du coup j’ai commencé à faire le minimum requis. J’ai quitté l’entreprise avec une certitude : personne n’est l’ami de personne. Chacun est là pour son profit. Les personnes les plus mal intentionnées chercheront à tirer de moi absolument tout ce qu’elles peuvent, puis elles me jetteront comme une vielle chaussette. Je le sais. Je l’ai vécu. On a de l’intérêt que lorsqu’on est intéressant.

Puis je me suis mise à mon compte.

Etre son propre patron c’est cool. Sauf qu’on travaille 7 fois plus que lorsqu’on est employé. Tout nous incombe : la recherche des marchés, l’exécution des marchés, le suivi des marchés, la course aux paiements qui parfois ne viennent jamais. C’est épuisant. On se fait très souvent arnaquer, quand on est jeune et débutant on n’a pas souvent le courage de frapper du poing sur la table. En gros ? On travaille souvent pour des personnes plus expérimentées qui nous arnaquent proprement. Etant donné qu’on manque de confiance en soi, on se dit parfois qu’on le mérite. C’est le but du jeu aussi. Je vous l’ai dit, peu de gens sont vos amis quand il s’agit de boulot. 

 

4- La reconversion, une bouffée d’air frais !

Parmi toutes les étapes de la définition d’un parcours professionnel (vous verrez que j’évite le mot carrière), celle-ci est ma préférée. Se reconvertir de manière consciente (ça arrive parfois par hasard) signifie qu’on sait enfin ce qu’on veut, on sait où on veut aller, on a pour la première fois de sa vie vraiment réfléchi au domaine d’activité dans lequel on souhaite évoluer.

J’étais prête à tout. Je savais quelle était la première étape, et je dois vous avouer que prendre la décision qu’il fallait n’a pas été facile. Je me lançais dans le domaine de l’engagement citoyen et je n’y connaissais absolument rien. J’avais 2 choix très simples qui s’offraient à moi : retourner à l’école et faire un autre Master ou apprendre sur le tas. Je dois avouer que la première option ne m’enchantait pas. J’avais l’impression qu’elle allait me perdre du temps et, plus encore, je ne trouvais que des formations approximatives. Rien qui se focalisait exactement sur ce que je voulais : comment impliquer les citoyens à tous les niveaux de la gestion des affaires ?

J’ai donc opté pour la seconde option. Je raconte l’expérience entière dans l’article sur Medium intitulé Pourquoi j’ai laissé mon boulot à 29 ans pour un stage. Je crois fermement qu’un stage est le meilleur apprentissage lorsqu’on change de domaine et qu’on se lance dans un milieu abstrait ou mal compris. Ceux sur le terrain définissent les règles de l’art et on ne peut les apprendre qu’à leur contact. Et comme je le dis dans l’article, être au bas de l’échelle permet de toucher à tout. Vous faites le café autant que vous retouchez les textes que personne ne veut lire et qui contiennent des informations d’une valeur inestimable pour la personne inculte que vous êtes. 

Grâce à cette expérience  j’ai compris la deuxième définition possible pour le conseil qu’a partagé l’ex boss de ma mère. Je restais au boulot jusqu’à 22 heures pas pour plaire au patron, mais parce que je me nourrissais de savoir. Je travaillais le weekend pas parce que j’en avais envie, mais parce que j’avais tellement de choses à découvrir. Je me savais jetable, alors je devais tirer parti autant que possible du temps que j’avais à passer dans ces locaux. En plus je gagnais des miettes, même pas de quoi me prendre en charge !

 

5- La passion ou la vente du rêve !

Après avoir passé deux ans dans cette organisation, après avoir appris absolument tout ce que je devais apprendre et après être arrivée tout en haut de l’échelle, je me suis barrée. J’avais besoin de nettement plus, de nouveaux challenges. C’est à ce moment qu’Elle Citoyenne est devenue ma principale activité.

Je vais être dure dans cette partie. Je suis désolée pour tous ceux qui vendent le discours de la passion comme seule clé de la réussite.

J’ai adoré travailler sur et pour Elle Citoyenne. Gérer toute seule un média m’a appris la rigueur dans le travail. J’étais obsédée par ce média, plus par ce qu’il avait à apporter que pas ses résultats. Je l’ai dit d’innombrables fois : les résultats ne sont rien d’autre que la conséquence d’un travail méthodique. Il ne s’agissait pas uniquement de rédiger des articles. Tout l’aspect technique et design du site devait être géré. Des contributeurs devaient être recrutés. Les textes devaient parfois être réécrits. Il fallait gérer le contenu des réseaux sociaux. Surtout, il fallait se tenir informée sur les domaines d’activité des médias : politique africaine, action citoyenne, mais aussi stratégie digitale, mise en avant de contenu, digital marketing… J’étais devenue un véritable couteau suisse et j’adorais ça.

Sauf que.

Elle Citoyenne était mal pensé depuis le départ. Le média n’avait pas vocation à faire de l’argent et n’avait pas besoin d’argent. Chaque fois qu’on me parlait de financement, ma réponse était la même : c’est inutile. Si on met de côté mes lubies d’activiste qui pensait que l’argent détruit tout, Elle Citoyenne n’avait pas besoin d’argent. J’avais besoin d’argent. Là était la différence. J’avais besoin d’argent pour faire fonctionner ma vie. Ce truc me prenait parfois tellement de temps que je n’avais pas le temps de gagner de l’argent pendant des mois.

Par ailleurs, Elle Citoyenne n’aurait pas pu faire d’argent. Il aurait fallu se reposer sur les annonceurs, un modèle très idiot quand on sait comment fonctionnent les médias. Je ne vois pas pourquoi j’aurais eu une pub de Jumia dans un article qui parle de la dernière loi des finances d’un pays. Il faut être cohérent dans ce qu’on fait. Par ailleurs, les vrais annonceurs ont souvent des intérêts politiques. Le média aurait été parfois muselé d’une manière ou d’une autre. L’autre option était la dépendance aux  financements, ce qui signifiait cadrer la ligne éditoriale par rapport aux attentes du ou des bailleurs. Big No. 

Comme je l’ai dit, Elle Citoyenne était mal pensé dès le départ. Il n’y avait aucun plan d’action fixe. Le but ultime était de donner la voix au citoyen et nous l’avons fait. Soit il fallait passer à une étape supérieure (laquelle ?) soit il fallait passer à autre chose.

Et très honnêtement je n’avais plus 18 ans, je devais gagner de l’argent et me prendre en main.

La passion est une bonne chose. Elle est très belle. Elle permet de déplacer des montagnes. C’est parce que je suis passionnée par l’action citoyenne que je travaille où je travaille et que j’aime ce que je fais. Mais la passion toute seule ne sert à rien. Je suis passionnée des médias, mais j’ai compris que pour le moment je ne fais pas le poids. J’ai encore trop de lacunes pour me permettre de prétendre ouvrir un média qui ferait de l’argent. L’avantage de l’échec d’Elle Citoyenne est que je l’ai appris. J’ai également appris à ne pas m’accrocher à une initiative parce que passionnée, je refuse de ne pas y croire.

Je dirai ceci à tous ceux qui carburent à la passion dans des projets/initiatives qui ne rapportent pas un radis : trouvez du travail. Je n’ai jamais dit d’abandonner votre projet. Je vous demande de trouver un revenu régulier en marge de votre projet. De cette manière, si à la fin le projet s’avère être un échec, vous n’avez pas à repartir de zéro. D’un autre côté, plutôt que courir derrière des dons pour payer les charges, vous pouvez le faire grâce à votre salaire.

Les paresseux me diront mais ouiiiiiiiii… et quand est ce que je pourrai donc travailler sur mon projeeeeeeeeeeet… et je leur dirai de mettre à profit le temps passé  sur Twitter et Facebook à discuter inutilement, ou le temps passé à chiller avec les copains, ou encore mieux, le temps des siestes du dimanche. Tout ça c’est fini. Il faut faire un choix. On dort moins et on travaille plus. Point.

Oui, on peut faire de sa passion son travail. Oui, c’est possible. Mais il est très idiot de tout laisser tomber alors que le projet passionnant est incapable de couvrir ses propres charges. On peut penser ce qu’on veut, mais sans argent on n’avance pas. Vous pouvez rêver autant que vous voulez, mais les histoires de misère en attendant la réussite ne sont belles que dans les podcasts. Je ne referai jamais une chose pareille. Je suis contente et fière de pouvoir payer mon loyer et de pouvoir m’assumer. Je ne lâcherai ça pour rien au monde.

D’un autre côté, si je peux rendre mon entreprise personnelle rentable alors que je travaille ailleurs, je ne démissionnerai pas, parce que ça signifie que je peux me contenter de mon temps hors boulot régulier pour faire de l’argent. Je ne démissionnerai que si je peux avoir une autre activité génératrice de revenu. Pourquoi je me contenterai d’une source de revenu quand je me suis prouvée à moi-même que je peux en avoir 2 ou plus ? Je vivrai de l’argent d’une source et l’argent de l’autre sera consacré à l’épargne ! Il faut réfléchir utile. 

Une abonnée au blog m’a posé une question par mail dernièrement : lorsqu’on a de nombreux centres d’intérêt, comment choisir celui qu’on souhaite poursuivre ? Je vous colle ma réponse ici : « […] étant donné que tu parles de potentiels multiples, je dirais que rien n’empêche d’avoir plusieurs activités. Personne n’est obligé de n’en avoir qu’une seule. Il est possible de faire d’un savoir ou d’une compétence un job, d’une autre un projet personnel et d’une autre encore un hobby. Nul besoin de faire un choix. Le seul choix avisé est de trouver le potentiel qui peut faire gagner de l’argent au point de s’assumer et d’en faire un réel job. »

Si votre passion ne peut vous rapporter de l’argent, alors elle n’est rien d’autre qu’un hobby. 

Pendant que vous gagnez de l’argent, peaufinez votre stratégie pour faire de votre passion quelque chose d’utile pour les autres, mais aussi de rentable pour vous-mêmes. Sinon ce sera le trou noir. Je ne vous parle pas du nombre d’influenceurs que je connais personnellement qui n’ont pas le courage d’avouer qu’ils ont du mal à manger à midi. Les like ne se convertissent pas en francs dans les comptes bancaires mes cocos !

Je parlerai ici de la blogueuse Leyopar. Au départ je pensais qu’elle ne vivait que pour son contenu (elle gère environ 4 sites internet). Elle est très active, et je me disais qu’elle était dans la même situation que moi : struggling and starving. Loin de là ! La meuf travaille et est maman de 2 enfants. C’est d’elle que j’ai appris la nécessité de faire la différence entre un hobby et les besoins de la vie réelle. Je peux vous assurer qu’elle est loin d’être stagiaire dans une agence digitale. Très, très loin. Elle aime ce qu’elle fait, ce qui ne l’empêche pas d’avoir également un boulot qu’elle aime, de travailler et de gagner de l’argent pour elle, pour ses enfants, pour sa famille et pour son épargne (vous savez à quel point la pauvreté m’a ouvert les yeux sur la nécessité d’une épargne !).

Ne vous limitez pas à ce que vous voyez sur internet !

 

6- Après tout ce blablatage, de quoi est-il question même ?

Je vous l’ai dit, je ne souhaite faire carrière dans rien du tout. Je suis un électron libre et j’ai bien trop de centres d’intérêt. Par contre toutes ces expériences racontées précédemment m’ont permis de tracer un chemin clair lorsque je décide de me lancer dans un domaine d’activité ou un boulot précis :

  • De combien ai-je besoin ? (Oui, je parle salaire. Si vous n’êtes pas prêts à parler ouvertement d’argent, merci d’aller vous amuser ailleurs.)
  • De quoi ai-je besoin pour avoir ce job ? (Et là j’oriente tout mon apprentissage vers ce besoin : livres, films, podcasts, stages, cours en ligne et, en dernier recours, formation diplômante.)
  • Qu’est-ce que je peux apporter concrètement à ce poste ? (S’il ne s’agit que d’argent, je peux tout aussi bien me prostituer. J’ai besoin de sortir de cette entreprise avec un bagage dont je peux prouver la valeur et la nécessité. J’ai besoin de faire des choses concrètes dont je serai fière et qui me seront utiles pour mon avancée dans le domaine ou ailleurs. Alors mon travail sera irréprochable. Pas pour les besoins de l’entreprise uniquement, mais pour ma marque personnelle aussi.)
  • Qu’est-ce que cette entreprise peut m’offrir de concret ? (Ce n’est pas un tour au parc. En quoi est-ce que vous me valorisez afin que je puisse moi aussi vous valoriser ? Quelles connaissances et compétences je peux tirer de vous ? Je sais qu’après un minimum de 3 ans je vais me barrer, alors avec quoi est-ce que je sortirai de là ?)
  • Lorsque j’évalue le temps que je passe à travailler pour l’entreprise et l’argent perçu, est ce que ça en vaut la peine ? (S’il m’est demandé de laisser tomber toute autre activité génératrice de revenu, alors tous mes besoins financiers doivent être comblés. Je ne laisserai pas 1 million potentiel pour 500 mille sûrs. Je commencerai à réfléchir à partir d’1 million sûr parce  que je peux trouver ailleurs 500 mille sûrs qui me laissent quand même le temps de courir après ce potentiel million. C’est difficile à comprendre ? Relisez !)
  • Quel est mon discours ? (Ça peut sembler idiot mais si on vous réveille en pleine nuit vous devez être capable de dire exactement pourquoi vous faites ce que vous faites. Ça permet de ne pas perdre de vue les objectifs de départ. Ça permet également d’ajuster ces objectifs au besoin. Quand on sait ce qu’on veut, on sait où on souhaite aller.)

6 points. La vérité est que j’ai encore tellement à dire sur la question, mais je m’arrêterai là. Le petit humain réclame à manger, je dois m’occuper de lui. Si vous avez des questions, quelles qu’elles soient, j’y répondrai volontiers dans les commentaires. 

 

Photo : Raw Pixel


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4 comments
  1. vous savez à quel point la pauvreté m’a ouvert les yeux sur la nécessité d’une épargne !J’arrête pas de rire ici

  2. Je ne dirai jamais assez comment ton expérience mérite d’être partagée parce qu’elle est riche d’enseignements. Personnellement, la méthode et la rigueur sont les éléments que j’apprécie le plus dans ton modèle de pensée. Sinon, tu as appris à cuisiner! je suis content.

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