5 podcasts pour une vie intime plus équilibrée

12 minutes

Je suis qui je suis ici aujourd’hui en grande partie parce que j’ai appris des déboires des autres.

Les leçons de vie que j’ai accumulées ne me viennent pas seulement de mon histoire personnelle, et les solutions aux problèmes que je rencontre ne naissent pas toujours de mes propres réflexions. Si vous me lisez depuis un moment, alors vous savez que je suis une amoureuse des podcasts. Je les écoute, je les mange, je les respire.

Je partagerai avec vous aujourd’hui des podcasts que je qualifie très souvent de voyeuristes, mais pas au sens péjoratif du mot. Ces podcasts présentent les intervenants dans toute leur intimité et vont au fond des problèmes qu’ils connaissent : crises de couple, envie du succès de l’autre, éjection de sa propre entreprise, non-désir sexuel et bien d’autres encore.

L’écoute de ces podcasts me permet non seulement de réaliser que je ne suis pas toujours seule à faire face à des situations que je juge parfois inconcevables, mais aussi d’en apprendre davantage sur l’autre (dans le sens d’autrui). La porte du vécu de ces gens m’est ouverte et elle me permet de cultiver de l’empathie envers ceux que je pourrai juger trop vite et trop durement. Percevoir les souffrances vécues en des mots clairs et très souvent difficiles à entendre m’amène à respecter les vécus qui me sont étrangers. Je vous recommande l’écoute de 5 d’entre eux.

 

1- Where Should We Begin ?

Ce podcast est l’un des nombreux animés par la psychothérapeute Esther Perel. La particularité de son travail est qu’elle nous emmène avec elle au cœur de l’intime, c’est-à-dire dans des sessions avec ses patients. Leur anonymat est préservé et il s’agit parfois de sessions uniques (les patients ne sont pas des patients réguliers).

Where Should We Begin nous fait visiter le quotidien de couples qui partagent crûment le sombre et l’horrible de leur relation.  Esther Perel les écoute sans aucun jugement et leur permet grâce à ses questions et commentaires à mieux se comprendre eux, à mieux comprendre l’autre et à  communiquer de manière efficiente.

Le slogan du podcast est « A podcast for anyone who has ever loved ». L‘un des premiers éléments qui m’a frappée lorsque je l’ai écouté est la difficulté qu’ont les couples non seulement à se parler, mais surtout à s’écouter et se comprendre. L’un des épisodes que j’ai particulièrement aimé est l’épisode 2 de la saison 2, I Want to Feel Wanted. Dans cet épisode un couple marié depuis 10 ans n’a plus de relations sexuelles. Le monsieur, sans ressentir le besoin d’aller voir ailleurs, ne veut plus de sa femme tant sexuellement que comme épouse.

Les questions de la psy finissent par dévoiler le réel problème qui n’a au final rien à voir avec le sexe. Le monsieur a une perception claire de la femme qui lui plait : elle est forte, indépendante et ne repose pas sur lui. Cette dynamique a changé dans le mariage. Bien que sa femme soit plus ou moins active, il doit subvenir aux besoins de sa famille, une réalité qui lui déplaît et change la perception qu’il a de sa femme. Elle est passée d’indépendante à dépendante et elle ne l’excite plus dans tous les sens du terme.

J’aime le travail d’Esther Perel. J’aime ce qu’elle dévoile de l’intimité sans donner l’impression d’exposer les pans les moins aimables de ses patients. Un problème X se pose, nous recherchons son origine par tous les moyens et nous décidons de la marche à suivre pour une dynamique plus saine. C’est juste merveilleux.

 

2- Histoires de Darons

La question « Comment as-tu vécu l’arrivée de ton enfant ? » est très souvent posée aux femmes. On parle peu de parentalité et davantage de maternité. Histoire de Darons tend le micro aux hommes qui ne se contentent pas de nous dire comment ils vivent la parentalité. Ils nous décortiquent le quotidien et je peux vous assurer qu’il est très souvent atypique. Le plus beau est le mix entre papas célèbres (Norman fait des vidéos par exemple) et papas anonymes.

L’histoire qui m’a le plus marquée est celle de Freddy qui n’a scolarisé aucune de ses 3 filles et qui a réussi à convaincre sa compagne institutrice d’adopter cette idée. Chez lui il n’y a pas de règle. Les enfants grandissent et s’épanouissent selon… leurs envies. Avant le confinement je n’ai jamais vraiment envisagé une vie sans école. C’est tout à fait possible selon ce qu’on veut pour son enfant.

Freddy par exemple n’a pas opté pour l’école à la maison. C’est pas d’école du tout, tout simplement. L’enfant apprend à lire et à écrire tout seul selon ses besoins. Il se « débrouille » à écrire dans le but de se faire comprendre sans se soucier des règles d’orthographe et de grammaire. Selon le papa tout se passe très bien, les enfants sont très épanouis et l’une de ses filles a décidé de passer le bac. Je vous invite vraiment à découvrir son univers.

L’épisode avec Xavier intitulé Xavier, ses deux filles et l’amour de la lecture m’a confortée lorsque j’étais enceinte dans ma décision de limiter le temps d’écran de mon petit humain et ce pas seulement chez moi. Xavier m’a montré qu’il est possible de décider chez qui nos enfants iront passer du temps (après-midi, vacances…) selon les activités qui leur seront proposées. Si la télé et les jeux vidéo sont centraux à ces endroits-là, l’enfant n’y va tout simplement pas. C’est le parent qui décide et il n’a pas à faire plaisir aux gens au détriment de son enfant.

 

3- Heavy Weight

Je pleure, je ris, je m’indigne et je pardonne lorsque j’écoute Heavy Weight. Oui, je pardonne parce que je comprends le cheminement vécu par « le fautif » pour en arriver là. Heavy Weight est pour moi un podcast difficile à qualifier. Il s’agit littéralement d’enquêtes pour comprendre pas le motif de crimes, mais celui d’agissements qui ont eu des conséquences positivement ou négativement pesantes pour des familles, des amitiés, des relations entre collègues.

Le tout premier épisode que j’ai écouté, qui est le deuxième enregistré,  reste mon préféré et il est intitulé Gregor. Oui, les titres sont généralement des prénoms. Gregor a prêté il y a 2 décennies un lot de CD rares à un « ami » qui squattait chez lui et voulait percer dans la musique. Ces CD ont permis à cet ami de devenir une rockstar phénoménale, succès qu’il n’a jamais attribué à Gregor. Outre le fait d’être blessé de n’avoir reçu aucune reconnaissance, même pas un merci, Gregor est peiné de ne plus avoir accès à cet ami et surtout, surtout, ne pas pouvoir récupérer son lot de CD.

Au fil de l’épisode Gregor raconte les origines de sa relation avec la star et partage sa douleur. Interviewée au cours de l’enquête, sa femme révèle qu’il est quelqu’un qui a du mal à lâcher prise, raison pour laquelle il n’arrive pas à passer à autre chose. Gregor et l’hôte du podcast Jonathan Goldstein arrivent après moult péripéties à obtenir un rendez-vous avec la star qui raconte sa version de l’histoire. 

Goldstein ne se contente pas de ne tendre le micro qu’à son invité. Il n’hésite pas à inviter des gens qui sont en désaccord avec cet invité et disent ouvertement ce qu’ils pensent de lui. Ce que j’aime particulièrement c’est le fait de donner la parole à toutes les parties prenantes. Dans l’histoire de Beverley et Van par exemple, les petits-enfants ont gardé de leur grand-mère Beverley sa quasi obsession pour Van dont elle parlait tout le temps mais qu’elle présentait comme un simple ami de longue date.

Etonnés du fait que leur grand-mère n’ait pas épousé ce Van dont elle ne se lasse pas de parler et ait opté pour un mariage malheureux du début à la fin, les petits-enfants décident de faire des recherches pour savoir si Beverley a eu autant d’importance pour Van qu’il en a eu pour elle. Ils souhaitent savoir s’il a lui aussi eu un mariage malheureux et si ces longues conversations téléphoniques étaient aussi cruciales pour lui que pour elles. Les enfants de Van son interviewés ainsi que son épouse. J’ai eu l’impression d’être là, près de la petite fille de Beverley qui s’étonnait de chaque révélation.

Le slogan de Heavy Weight est « Jonathan Goldstein goes back to the moment everything changed. » et c’est exactement ce qui se passe. On retourne dans le passé pour comprendre ses implications aujourd’hui, et on a quelques histoires croustillantes au passage !

 

4- Cocktails & Confidences

Je vous ai déjà parlé de ce podcast ici sur le blog. Je l’ai adoré dès la première écoute. Cocktails & Confidences est le podcast du Club des Cotonnettes, un groupe de jeunes femmes qui partagent avec leur audience ce à quoi elles font face dans divers domaines de la vie d’adulte.

J’ai particulièrement aimé l’épisode 4 de la saison 2 intitulé Working Girl. Les hôtes parlent du quotidien au travail et surtout de la relation avec la direction et les collègues. Elles parlent également de leur rapport à l’open space (une horreur). En ce qui concerne les dynamiques entre collègues, la question de savoir si les collègues pouvaient être considérés comme des amis a été posée. J’ai beaucoup aimé la réponse d’Afro Mango Cie, et celles de C de Leen m’a particulièrement touchée. Si vous avez écouté l’épisode de mon podcast Les Papotages de C. intitulé Naviguer comme il faut au boulot, alors vous savez ce que je pense des amitiés au travail. Je ne donnerai pas tous les détails ici, allez écouter !

L’épisode sur l’introduction au sexe intitulé Te voici désormais une femme mon enfant a été une véritable bouffée d’air frais. J’aurais aimé que mes amies et moi-même ayons accès à ce type de plateforme il y a 15 ou 20 ans. Vous n’imaginez pas le nombre d’horreurs par lesquelles passent les jeunes en général et les jeunes filles en particulier parce qu’elles ne sont pas informées sur des choses considérées comme élémentaires comme la disponibilité pour tous des pilules contraceptives.

J’aime entendre ces femmes parler entre elles, se poser des questions et se donner des conseils. J’ai l’impression d’être là et de faire partie de la discussion. 

 

5- Les Papotages de C.

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Le fait qu’il clôture la liste n’est pas une indication du manque d’importance des sujets abordés. Sur le podcast de Digressions intitulé Les Papotages de C., je me mets à nu. Je documente mon parcours et partage tout ce qui m’a menée où je suis aujourd’hui, qu’il s’agisse de traumatismes générationnels, de travail, de personal branding ou encore de gestion de la peur.

L’épisode qui a été le plus difficile à enregistrer jusqu’ici est celui intitulé Mal être et dynamiques familiales. Il n’est pas aisé de revenir sur ses traumatismes d’enfant et de les connecter à l’essence de notre être en tant qu’adulte. Je suis obsédée par des résultats impeccables parce que j’ai été physiquement et psychologiquement malmenée. Je n’ai jamais voulu avoir d’enfant parce qu’en grande partie je ne voulais pas reproduire mes gènes. Oui, quand on vous a dit enfant que vous n’avez aucune aptitude et que vous ne valez rien, vous n’avez pas forcément envie de le perpétuer.

L’épisode le plus fun a été ma discussion avec Cyrille Djami. J’ai été ébahie par la manière dont sa vie est planifiée depuis le secondaire. Il savait exactement où il voulait aller et partage avec nous les stratégies qu’il a mises en place pour atteindre ses objectifs. Il est fascinant pour moi qui ne me projette que très peu sur le long terme d’être face à une personne qui fournit des efforts aujourd’hui pour récolter leurs fruits dans 10, 15 ou 20 ans.

J’ai créé ce podcast pour partager mes stratégies de navigation dans la vie d’humain, quel que soit le volet. Le slogan du podcast est d’ailleurs « Naviguer à travers la vie d’humain ». Mon histoire n’est pas forcément la plus sensationnelle, mais je suis de ceux qui pensent que la vie de chacun doit être perçue comme une masterclass, un puits d’informations où chacun peut et doit s’abreuver pour enrichir son propre parcours.


Voilà, tout est dit. J’espère vous avoir fait découvrir de nouveaux podcasts et j’espère surtout que vous prendrez le temps de les écouter et d’en tirer le meilleur. N’hésitez pas à partager en commentaire les podcasts que vous recommanderiez.

Photo : Andrea Piacquadio


PS : peu de gens le savent, mais il est possible de surligner des passages des articles, comme c’est le cas sur Medium. Ce serait bien d’utiliser cette fonctionnalité pour que je sache quelles sont les parties du texte qui ont retenu votre attention. Et puis, il faut bien que mon argent serve à quelque chose puisque j’ai payé pour cette fonctionnalité !


Digressions n’a aucun compte sur les réseaux sociaux, une situation qui n’est pas près de changer. Pour vous tenir informés des activités ici, abonnez-vous au blog, tout simplement. 

Je suis disponible par mail à l’adresse mesdigressions@gmail.com et sur Instagram à @c_befoune.

Retrouvez-moi également sur mon podcast Les Papotages de C. et rejoignez ma classe virtuelle  My Little Monde.

3 comments
  1. Et je suis contente de voir que tu cites ton propre podcast!
    A quand le prochain épisode?
    Merci pour ce beau partage! Je ne connaissais aucun des quatre autres, merci beaucoup! (Enfin si, Cocktails et confidences, mais je ne l’avais écouté).
    Bisous!

  2. J’ai été tellement contente de voir que tu as cité ton podcast !! Merci de nous avoir fait découvrir de nouveaux podcasts.

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